Bodyguard : Le Soldat et la Promise

45- Mademoiselle Choi

Mon corps lutte pour ne pas fondre devant cette promesse de luxure. Il ne me faut pas longtemps pour que ma bulle de bonheur éclate avant que je ne sente ses baisers se répartir sur mon ventre et ses caresses m'allonger confortablement sur le lit. Le goût de sa semence de ma bouche, je savoure la douceur et l'attention qu'il met dans ses gestes. Le chemin qu'il crée sur ma peau est à n'en plus finir, ce qui n'est pas pour me déplaire. 

— Je crois que ma petite princesse apprécie ce que je lui fais...
— Ou bien est-elle sous le charme de celui qui s'exécute, réponds-je avec la même intonation. 

J'aimerais tant qu'il comprenne l'effet qu'il me fait dans ce cœur qui ne bat que pour lui mais je n'ose exprimer mes mots, de peur que la belle histoire ne disparaisse aussitôt. Je n'ai le droit qu'à peu de moments de bonheur et ceux-ci sont rarement gratuits. Alors Chris représente pour moi la merveille inattendue. 

Un désir ardent s'intensifie lorsque ses lèvres se présentent devant mes jambes. Je pourrais jurer lire l'extase dans ses yeux. Ma peau se montre réactive et frissonne en le voyant rencontrer mon clitoris. Mon corps tremble en même temps que je gémis. Chris se met alors à soulever mes hanches pour plonger en moi et me lécher avec ferveur. C'est la chose la plus douce qu'il m'est donné de ressentir par un homme. Afin de m'aider à gérer ces pulsions de bonheur, je tâtonne à la recherche d'un élément auquel me tenir. Le sexe oral est trop souvent sous-coté dans les relations de couple. Ce dernier mot me fait tiquer car voilà quelque chose que nous ne sommes pas. J'aime nous voir comme des amants secrets, de ceux qui ne s'effraient pas devant les barrières des milieux de vie. Je n'ai pas demandé à naitre riche et m'en passerai très bien si cela peut me permettre de fuir mes démons. L'horrible pensée de ce mariage imposée m'inquiète alors et m'agite. 

— Chris, je t'en prie. Fais-moi oublier ma vie, lui dis-je d'un air désespéré. 

Aussitôt, ses lèvres s'emparent de mon clitoris pour le malmener et le frotter. Je ne résiste pas au besoin d'écraser ma tête en arrière sur l'oreiller pour laisser le plaisir se propager dans ma tête. Ses mèches se noient sur ma peau et font disparaitre son beau visage entre mes cuisses. Ne s'entendent que mes gémissements et sa délectation mon intimité. Ses doigts s'enfoncent en moi pour accompagner ce tourbillon d'émotions et lui permettent de me confier son engagement.

— Je ferai n'importe quoi pour toi, Jiu. 

Mon cœur est propulsé dans une autre atmosphère. Je suis si trempée qu'il va et vient en moi avec aisance. Mes jambes commencent à lâcher, fragilisées par les ébats précédents. Mon ciel se remplit d'étoiles à mesure que mon sexe gonfle, impatient de se libérer. La langue de Chris tournoie avec ardeur pour m'offrir le plus beau des artifices. La jouissance ne vient pas seulement de la façon dont on la donne mais surtout de qui la procure. Mes cuisses se contractent et je me laisse porter, jusqu'à ce que les spasmes de mon intimité se clament. Je n'aperçois qu'après coup le regard émerveillé de celui qui me dévore des yeux, les lèvres encore humides de mes fluides. 

— Chris, mens-moi. Dis-moi que nous pourrons nous enfuir tous les deux demain. Conte-moi l'avenir d'un soldat et de sa princesse, loin du château. Avoue-moi qu'une petite maison nous attend dans la forêt, coupée du monde, afin que plus aucune restriction de ce monde ne puisse me retenir. 

Mon garde du corps ouvre la bouche, prêt à prononcer ces affabulations que je désire entendre, mais ne parvient pas à émettre le moindre son. Ce triste moment me fait redescendre sur Terre et réaliser que peu importe les univers dans lesquels je me recroquevillerai pour survivre mentalement, l'issue sera toujours inévitable. Il y aura un mariage, avec le pire parti que l'on puisse me faire. 

— Jiu, me retient le possesseur de mon cœur que je repousse. 
— Non, c'est bon. C'était stupide. Je n'aurais jamais dû te demander ça. 
— Tu sais que je vais trouver une solution. 
— Je ne te le demande pas. C'est mon enfer à moi. Tu n'es pas obligé de l'endurer. Je ne comprends même pas comment tu peux supporter de travailler pour mon père. Ne te donne-t-il pas envie de vomir ? Un homme qui vend sa fille à son agresseur, il est beau l'avenir de la Corée. N'est-ce pas ? Allez, votez pour Choi. Il ignore peut-être la signification du mot famille mais viendra sauver votre entreprise de la faillite. Avec lui, les finances vivront leurs plus beaux jours. Est-ce pour ça que tu es toujours parmi nous, Chris ? Mon père te paie-t-il bien ? Allonge-t-il les billets lorsqu'il m'humilie et veut s'assurer de ton silence ? 

Ma voix se crispe tout comme mon corps en alerte, en proie à une crise existentielle. Je suis consciente de m'en prendre gratuitement à lui alors que mon ressenti est dirigé vers un autre homme que je ne peux atteindre mais j'ai promis de dire non et le seul qui peut m'entendre essaie désespérément de me calmer. 

— Jiu, je t'en prie, répète-t-il avec angoisse alors que je me tiens nue devant le lit. 
— Non. Je suis la quintessence même de l'imposture. Je dois sourire alors que je meurs d'envie de crier. Je dois dire oui alors que je prie pour qu'il soit écrasé. Je ne jouerai plus le jeu. C'est non. Il n'y aura pas de mariage. 

Mon rythme cardiaque déferle bien trop vite dans cette petite cage thoracique et je prends conscience de mes mains qui tremblent. Est-ce une crise d'angoisse ou de l'hystérie ? Des coups se mettent à frapper sur la porte. Avec rapidité, Chris se rhabille pour pouvoir ouvrir à un Namjoon alarmé. Le chef de la sécurité cherche à comprendre ce qu'il me prend de pousser des cris à cette heure-ci et bloque sur ma nudité. Agacé par l'examen minutieux dont je fais l'objet, Chris court dans la salle de bain récupérer une serviette pour me couvrir. 

— Je peux savoir ce qu'elle fait nue devant toi ? Questionne Namjoon. 

La panique emplit le regard de Chris qui se demande s'il doit dévoiler la réalité au plus grand rapporteur de tout Séoul. Mais je prends conscience des conséquences de mes actes et m'empresse de le sauver pour protéger ce que nous avons. Dans un geste théâtral, je jette la serviette pour me présenter devant le chef de la sécurité. 

— Toi aussi tu ne veux pas de moi, Namjoon ? C'est ça ? Tu n'as pas envie de me toucher avant que DoHyung ne profane mon corps ? Tu vas à ton tour me repousser ? 

Les mains de mon garde se lèvent pour s'empêcher d'entrer en contact avec ma poitrine. Il exagère son choc en tournant la tête pour ne plus me fixer mais ne recule pas pour autant. 

— Je crois qu'elle sature, elle a besoin de calme, intervient Chris. 
— Alors laissons-la tranquille. Tu es resté veiller sur elle trop longtemps. Comme si elle avait besoin de travailler ses cours de droit après une telle nouvelle. Jiu chérie, va prendre une bonne douche et calme-toi. Tout ira bien, on te laisse reprendre tes esprits. Si tu as besoin de quoique ce soit, je suis juste à côté. 

J'assiste à leur départ, regrettant ma crise de nerfs mais soulagée que ce que nous avons commencé à faire grandir, avec Chris, reste encore d'actualité et protégé.