Bodyguard : Le Soldat et la Promise

23- La réaction du soldat

L'affrontement ne nous met pas dans une ambiance sereine pour amorcer des retrouvailles amicales après notre dépense sexuelle et ne fait que me rappeler les raisons qui m'ont poussées à m'éloigner de mon meilleur ami. Souhaitant me défaire de cette odeur particulière, je me déshabille et me plonge sous la douche tandis que Han s'assoit sur le carrelage et admire mon corps sans se cacher. 

— Ton garde du corps disait vrai ? Tu le dragues quand je ne suis pas là ? 
— Elle sort d'où cette jalousie, Han ? Ca nous est arrivé de se taquiner mais notre relation est toujours restée professionnelle. Et je ne vois pas pourquoi le contraire t'offenserait. 

Contrairement aux dérapages multiples avec Chris, dès notre premier soir dans la piscine... L'infiltration a bon dos et sa bouche et ses mains ne peuvent affirmer avoir exploré une terre qui leur était pourtant interdite. Mais cela n'est pas mentir à Han si je ne réponds que pour mon chef de la sécurité. 

— Et DoHyung? J'ai suivi vos posts. Pour moi qui te connais, c'est tout sauf crédible. Un petit selfie romantique à 8 heures du matin avant d'entrer dans l'amphi, ce mec te donne juste envie de vomir, rien qu'à sa vue. Et ses déclarations pompées sur grosbeauf.com, je ne comprends pas les délires des filles à le voir comme le mec idéal. 
— C'est un rôle à jouer pour la campagne, rien de plus. 
— Ton père peut très bien s'en passer. Il est en tête dans les sondages. 
— Sa cote de popularité est basse chez la classe populaire, d'où cette idylle pour la jouer K-drama. 
— Et bien j'ai trouvé ça juste de lui choper son plan cul, Wendy. C'est de bonne guerre même s'il ne te touche pas. Car c'est le cas, n'est-ce pas ? Votre relation se cantonne juste aux photos et messages publics ? 
— Je me suis caressée quelques fois sur sa photo mais rien de bien mémorable. 

Han affiche une mine outrée avant de comprendre que je le mène en bateau et se décide à me rejoindre pour un moment de taquineries bon enfant. J'en profite pour lui apprendre que je suis cordialement invitée chez Jung à une fête dont aucun de mes amis n'est convié tandis qu'il avoue n'avoir jamais consommé le corps des filles qu'il draguait ouvertement devant moi. Son plan de reconquête a visiblement marché, ce qui n'est pas pour lui déplaire. 
Avec l'envie de rester dans ce cocon pour fuir une autre dispute avec Namjoon, j'oublie l'idée de me nourrir et fait passer le temps sur mon téléphone tandis que mon meilleur ami sombre dans un sommeil profond. Mon bracelet me serre toujours le poignet mais rien ne me motive à m'adresser à un personnel compétent. Alors, je finis par me déconnecter et fermer les paupières. 

Je ne sais pas combien de temps passe mais un flou affecte la netteté de ma perception quand j'aperçois une silhouette entrer dans la pièce. Je m'apprête à me plaindre de cette intrusion mais une voix calme termine de me réveiller. 

— Tu veux savoir ce que fait le soldat lorsqu'il observe sa princesse dans le lit avec un autre ? Il la sort de force. 

Je me sens soulevée, hors du lit et quitter ma chambre alors que mon meilleur ami ne bouge pas d'un pouce. La porte est refermée dans la foulée et je me laisse emmenée jusqu'à la pièce voisine dont j'ai habituellement l'interdiction de pénétrer. Je m'étais imaginée une sorte de donjon sombres avec des armes accrochées au mur alors que mes gardes du corps jouissent finalement d'un salon très sympathique ouvrant sur une kitchenette, un poste de contrôle aux multiples écrans et une chambre à coucher. C'est justement par-là que m'entraîne mon kidnappeur officiellement payé par mon père. 

— Je peux savoir ce que tu fais ? 
— J'allais poser la même question, s'offusque Hoseok en short de plage et torse nu. 
— Elle passera la nuit ici. As-tu couché avec Han Jisung, Jiu ? 

Je prends un air outré à l'idée que celui qui partage tant de secrets avec moi me mettent devant le fait accompli avec Hoseok et maintenant Jin comme spectateurs. Ma vie privée ne regarde que moi puisque nous ne sommes pas engagés et je compte bien le lui rappeler.

— Je ne répondrai pas à cette question. 
— Hyunjin nous a indiqué qu'elle puait le sexe en rentrant dans la bagnole, mais ça n'a duré que vingt minutes. Ils devaient tous les deux être en manque après le temps passé à s'éviter. 
— Ca ne s'est pas passé comme ça ! Arrêtez d'interpréter les choses. Et puis, je ne vous dois aucune explication. Si c'est pour subir mon procès, alors laissez-moi retourner dans ma chambre. Mon père se chargera très bien à lui tout seul de m'humilier en rentrant.

Cette vérité criée du fond du cœur met mal à l'aise l'assistance, ce qui me vaut un semblant de paix, après que Chris ait fermé la porte qui me séparait des deux autres gardes. Le pouls encore à l'agonie, je refuse de le regarder et tente d'essuyer mes larmes avant qu'elles ne coulent. Sa position au bord du matelas, séparé du sol chauffant par une simple latte de bois, ne me met pourtant pas mal à l'aise. Comme à chaque fois que je suis ébranlée, je recherche ce besoin de me réfugier dans les bras d'un homme, mais qui ne seront jamais ceux de mon père. 

— Je ne voulais pas te faire pleurer, s'excuse-t-il. Mais j'essaie de comprendre. Il me semblait que nous avions avancé et tout à coup, j'apprends que tu retournes dans les bras de ton meilleur ami. Qu'est ce qui s'est passé ? 
— C'est difficile à expliquer mais c'était motivé par mes émotions, non par mes besoins sexuels. Ne crois pas ce qu'ils ont dit. 
— Alors, je vais éviter de trop y réfléchir. Endors-toi ici, Jiu. Je me charge de rattraper tes erreurs. 
— Namjoon a déjà dû envoyer son rapport avec pièces jointes et accusé réception pour me faire payer le deal que je n'ai pas respecté. Je suis bonne pour marcher à genoux sur du verre brisé. 
— Le deal ? De quoi est-ce que tu parles ?
— Je ne devais plus entretenir de relation sexuelle avec Han pour lui prouver que notre amitié n'était pas basée sur cela. Au final, il avait raison. Ca a une part importante qui complique bien des choses. 

Mon beau garde du corps oscille de la tête poliment mais je vois bien que son regard est dans le vague, comme si d'autres informations occupaient ses pensées. Je le laisse donc me caresser les cheveux tandis que je me glisse sous des draps qui ne sont pas les miens et ne suis plus très sûre des phrases qui me parviennent. 

— Je vais tout arranger, ne t'en fais pas. Je suis là maintenant.

Je sens mon poignet se libérer du bracelet et réalise que Chris a donc lui aussi la clé, alors qu'il ne possède pas le même grade que le chef de la sécurité. Trop d'éléments me surprennent mais je n'ai pas le courage de m'y attarder ce soir.