Bodyguard : Le Soldat et la Promise

43- Tout est permis

Mon choix entraine un prix à payer et c'est celui d'ignorer les conséquences d'un tel acte qui va être consommé. Depuis que je suis en âge d'admirer les hommes, j'ai appris à séparer le personnel du professionnel. Flirter avec les bodyguards est proscrit puisque ceux-ci sont censés assurer ma sécurité sans jamais être perturbés par de l'attirance ou un jeu de séduction. Mais seuls dans cette chambre qui ne reflète en rien mon caractère, je n'ai pas l'impression de mal agir. Je désire Chris Bang, lui qui représente mon évasion sentimentale. Il me faut me raccrocher à quelque chose dans cette longue chute terrifiante et son corps me semble être le rocher parfait. 

J'anticipe son désir en détachant l'accroche de mon soutien-gorge pour le jeter en contrebas. La température de la pièce augmente au rythme des dessous qui s'effacent. Très vite disparaissent ma culotte et son boxer pour que l'on soit face à nos volontés. J'aime la caresse qu'il prodigue sur ma main pour prendre le temps de poser le cadre avant l'étalement des couleurs sur la toile. La sensation de ses doigts réveille un désir puissant, que je pensais avoir perdu après l'agression sur le bateau. 

— Es-tu sûre de ce que tu souhaites, Jiu ? 

Je lui réponds en lui faisant agripper l'un de mes seins pour qu'il commence ce dont nous avons hâte de vivre. Les yeux rivés sur les siens, je lui murmure que je le veux et accompagne ses doigts sur mon ventre jusqu'à lui offrir un gémissement quand il effleure mon clitoris. Au moment où mon dos touche le drap soyeux, je réalise que ce moment restera à jamais gravé en moi. Mon désir pour le seul homme qui s'inquiète de ma volonté se multiplie tandis qu'il s'empare de ma bouche et provoque un frottement de nos corps. Visiblement en trop, nous retirons nos mains pour que les frissons se répartissent à chaque extrémité de nos membres. 

J'enchaine les inspirations pour me rappeler à quel point je peux me laisser porter par le bonheur lorsqu'il est offert par un partenaire aussi merveilleux. Mes jambes s'écartent pour lui octroyer le confort dont il a besoin. Un sourire s'esquisse sur son visage lorsqu'il constate que mes hanches le cherchent à chaque rencontre sensuelle. Nos corps ondulent, voulant bien plus que cette danse. J'ai besoin de lui au-delà du physique qu'il m'offre. Ce soir, je veux son coeur et lui confie le mien. 

— Chris, prends-moi...

Mon bodyguard détache ses lèvres des miennes pour se pencher vers ses vêtements mais je ne lui permets pas de récupérer le petit sachet argenté. 

— Je prends la pilule, lui dis-je sans tourner autour du pot. 

Son hésitation est tout de même palpable et je réalise que je suis bien égoïste à centrer les décisions sur mon existence. Peut-être pense-t-il aux nombreux amants que j'ai eus, ou encore à l'agression qui pourrait lui donner envie de mettre une fine distance de latex entre nous ? 
Embarrassée, je relâche son bras pour me pencher moi-même et éviter que cette honte ne soit verbalisée. Je prends même l'initiative de déchirer l'emballage et m'apprête à positionner le préservatif quand une tape sur la main m'arrête en pleine action. 

— Qu'est-ce qu'il te prend, Jiu ? 
— Je... peux te laisser faire si c'est ton souhait, réponds-je embêtée. 
— As-tu envie que je le mette ? 
— Cette protection ne concerne pas que moi. Je comprends tout à fait que tu souhaites te protéger en connaissant mon passé et...

L'objet est propulsé de l'autre côté de la pièce pour lui permettre de me plaquer à nouveau sur le lit et de m'offrir le baiser le plus passionné qu'il m'ait été donné de vivre. Je m'immobilise, sentant la stimulation de sa queue sur mes replis et m'étonne de le voir s'inquiéter pour moi. 

— Tu ignores à quel point tu comptes pour moi et que je me fiche des hommes que tu as connus. Je veux juste m'assurer que c'est bien ton choix. 
— Je suis tout à toi, Chris Bang. Sans rien pour se mettre entre nous. 

Ses doigts se perdent dans mes cheveux tandis qu'il positionne son membre devant ma fente et m'accorde un dernier regard de consentement. Alors que mon cœur vit ses plus beaux battements, je le sens glisser en moi et passer le flot d'humidité. Mes jambes se dérobent pour s'affaisser et le laisser s'étaler contre moi. Je me doutais que cette première fois serait douloureuse, due à sa taille supérieure à la normale, mais la sensation d'être étirée au plus profond est surprenante. Inquiet de mon silence, Chris m'embrasse et chatouille ma joue de son pouce. 

— Tout va bien ? 
— Je ne sais pas comment le formuler mais la nature vous a gâté, monsieur Bang, dis-je en pouffant. 
— Et tu n'as encore rien vu de ce que je peux en faire. 

Les rougeurs sur mon visage dévoilent les pensées salaces de mon esprit et les fantasmes qui accompagnent ce corps divin. Mon protecteur recule prudemment puis s'enfonce à nouveau en moi pour me laisser le temps de m'habituer à sa taille mais je suis déconcentrée par les étoiles qui font leur apparition devant mes yeux. Mes muscles internes se contractent pour gérer cette douce intrusion jusqu'à finir par se détendre. 

— Puis-je moi aussi faire un petit commentaire ? 
— Tout ce que tu voudras, Chris Bang. Je crois que tout est permis, après ça. 
— Tu es très serrée. Tellement que ça en est agréable et que j'ai déjà envie de jouir au bout de cinq minutes. 
— Ne te cache pas derrière ta belle apparence. C'est bien connu que bien membré n'égale pas endurance. 

Mon petit rire n'anticipe pas le sursaut de plaisir qu'entrainent les frottements de nos corps. J'ai bien du mal à me contenir alors que je sens mon partenaire piqué dans sa virilité. Cette tendre provocation se transforme en un défi mêlé d'un avertissement pour mon corps. 

— C'est ce qu'on va voir, Jiu. 

Ses mains remontent aussitôt mes jambes pour que je les noue dans son dos. Puis Chris accroche mon fessier afin d'incliner l'angle de pénétration et nous offrir un partage plus approfondi. Malgré son volume, mon corps l'accepte avec passion et l'appréhension n'est plus qu'un lointain souvenir. Je jubile de me savoir clouée sous son poids, à me faire secouer par ses assauts. A chaque coup de reins, je laisse échapper un gémissement tandis que sa queue se couvre de mes fluides. Mais au-delà de nos corps en fusion, je fonds pour son regard qui n'affiche que de la tendresse. Je suis consciente de la chance que j'ai de l'avoir à mes côtés alors que mon monde s'effondre et que j'ignore encore ce qui tentera de nous séparer. Afin de fuir ce sentiment inquiétant, je m'accroche à son dos que je lacère de mes ongles pour lui laisser un peu de moi. 

— Je suis fou de toi, Jiu, me susurre-t-il en faisant taper son membre contre ma paroi interne. 

Tout ce que je parviens à lui répondre sont des gémissements que je ne contrôle plus par leur intensité. Mes jambes s'écartent comme s'il était possible pour nous de fusionner davantage et je le laisse me pilonner avec ferveur. Je voudrais lui confier les sentiments que hurle mon cœur mais je n'ose pas. A la place, je crie son nom et l'accompagne dans la jouissance. Nous sommes en nage, à bout de souffle mais émerveillés. Je profite de la sensation de l'avoir encore en moi, jusqu'à ce qu'il se retire et entraine une première coulée de sperme sur le drap. 

— Je crois que notre histoire prend un nouveau tournant, commence-t-il. Parce que le soldat est maintenant conscient qu'il ne laissera plus la princesse s'en aller. 

Alors, voilà la plus belle de mes fins que l'on peut nous souhaiter. 

***
Je vous épargne les conseils sur le port du préservatif. Chris Bang est unique, mesdemoiselles, ne l'oubliez pas. Au fait, ai-je oublié de dire qu'il fera encore chaud demain ? Allez, rendez-vous comme tous les jours à 9h00.

LilouMeow