52- La petite correction

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Je ne pouvais pas imaginer un moment plus bouleversant pour faire gonfler ma colère, alors que mon corps arrive à saturation. Je ne parviendrai pas à tenir pendant ce dîner, je le sens. Est-ce si dramatique si mes baguettes se plantent dans l'un des cous ? Au pire, je ferai les titres des journaux, serai arrêtée et envoyée en prison, là où j'aurai enfin la paix. Je serai très certainement chahutée pour l'image superficielle que je renvoie et deviendrais une cible de premier choix. Tout cela me pousse à oublier l'option rage.

Au pas de course, je mène le petit monde derrière moi et leur ouvre la porte de ma chambre pour que l'un d'entre eux fasse des squats inutiles. Qu'ils s'épuisent à chercher le monstre caché sous mon lit alors qu'il m'attendra à la vue de tous devant l'autel.
Chris que je n'avais pas vu se rapprocher empêche les autres d'avancer et fait quelques gestes pour confirmer le calme du lieu. Puis il s'empresse de me faire entrer avant de vouloir pousser la porte. Cependant un pied s'interpose dans le passage.

— Elle n'a pas besoin de travailler ses cours puisqu'elle n'ira plus à la fac, s'exclame Namjoon.
— Tu la connais mieux que moi. Comme si cette décision allait l'arrêter dans ses études.
— Ce sont les ordres. Dois-je informer officiellement monsieur Choi que tu lui désobéis ?
— Va prévenir qui tu veux. C'est ce que font les bons toutous. T'es-tu jamais soucié du bien-être de ta cliente au lieu de celui qui détient le portefeuille ?
— T'aimes être le héros. La cape t'irait à la perfection. Maintenant, sors de cette chambre.
— Non. Et il me semble t'avoir déjà dit d'aller te faire foutre.

Je suis stupéfaite de voir son pied shooter dans l'obstacle pour verrouiller par la suite le loquet. De peur que l'autre furie ne défonce tout, j'étale tout de même mes cours de droit comme alibi. J'ignore si Doona m'a prévu un vêtement spécial pour la rencontre avec la mère du monstre ou si je dois me contenter de cette stupide robe de petite fille modèle, en tout cas, je considère que si rien n'est sorti ce n'est pas à moi de faire l'effort de chercher. Rien que la sensation des bras de DoHyung autour de ma taille me donne envie de la déchirer et d'y mettre le feu, mais la présence de mon bodyguard éloigne toutes craintes possibles. Cependant, les yeux de Chris changent du tout au tout, me laissant comprendre que je vais peut-être me faire sermonner.

— Assieds-toi, jeune fille.
— Ai-je besoin d'un avocat ?
— Non mais ma main me démange. J'ai très envie de faire rougir tes fesses.

La menace ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, ni dans celui d'une innocente. Après avoir baissé et retiré ma culotte, je m'appuie sur le matelas pour lui présenter la zone qu'il veut toucher, mais Chris me tire par le poignet pour me positionner le ventre sur ses jambes et le derrière levé. Je sens le bas de ma robe se relever et être exposé à ses yeux. Puis une caresse vient attendrir ma peau et me mettre en confiance. 

— Il semblerait qu'une jeune princesse se soit fait la malle et s'est mise en danger. 

Une première claque s'abat sur mes fesses et me fait sursauter mais en aucun cas je ne tressaille de peur. Une onde de bien-être se propage jusqu'à mon intimité pour me pousser à me frotter contre ses jambes. Très vite, la zone impactée est massée tandis que je reste dans l'attente d'une récidive. 

— Et cette même princesse aurait oublié de partager son plan qui était de trouver un point de chute chez sa tante.
— Ce n'était pas l'idée, tu...

La deuxième fessée se veut plus franche et dissuasive pour continuer cette discussion. J'opte pour une attitude de repentie et attends les petits massages qui ne viennent pas et sont troqués par des coups bien rythmés. 

— Et... tu... nous... mets... dans... la... merde.

Mon derrière chauffe des reproches adressés physiquement et je m'apprête à riposter pour le laisser respirer quand les doigts qui me malmenaient se mettent à caresser mes lèvres inférieures et à étaler l'humidité naissante. Après plusieurs passages, je me retrouve à ne plus pouvoir nier apprécier ce moment. Mon corps se détend et lui donne l'autorisation de poursuivre les retrouvailles d'une manière plus approfondie. Deux de ses doigts me pénètrent et me perturbent de bonheur, quand ce n'est son pouce qui fait connaissance avec mon clitoris. Chaque aller-retour me fait frémir et ronronner, oubliant les rougeurs qui picotent sur ma peau. Mes replis intimes ne cachent plus ma moiteur et dévoilent sans complexe mon excitation débordante. Je me laisse balloter par son désir de me faire du bien, incapable de résister une seule seconde aux premières chaleurs qui grandissent dans mon bas-ventre. Mon souffle se perd dans les couleurs se mélangent dans mon esprit. J'ai conscience de son membre dur qui pousse contre mon ventre mais à aucun moment Chris ne s'arrête pour se soulager. Une plainte se réverbère dans ma poitrine pour qu'il ne tarde pas à me délivrer de cette folie. Je m'affale lorsque l'orgasme m'offre une onde de choc dans tout le corps. A bout de souffle, je peine à me redresser et offre à mon bourreau le baiser bien mérité. 

— La prochaine fois, on se concerte sur nos décisions car l'enlèvement que je pensais organiser tombe à l'eau. 
— Aïe... Mince. 
— Je trouverai bien autre chose, tant pis. En attendant, n'attaque que si tu en as réellement besoin. Il faut éviter que ton père ne finisse par t'interdire de respirer. 
— Même quand je vais me faire descendre par Doona et madame Kim au diner ? 
— Reste calme, moi je m'occupe des cuisines. Petit conseil, ne touche pas aux légumes. 

Nos rires emplissent la pièce tandis que je le laisse réajuster les pans de ma robe, debout entre ses jambes. Mes mains s'appuient sur ses épaules robustes pour profiter de cette atmosphère euphorisante quand nous nous retournons avec surprise suite à un bruit de serrure. Le déverrouillage nous met sur le qui-vive et me fait m'éloigner d'un pas du grand musclé. Derrière cette porte qui s'ouvre se tient Doona, le visage fermé et l'air hautain. L'assistante ne prend pas la peine de demander l'autorisation d'entrer et s'invite d'elle-même devant le lit dont elle observe les cours étalés. Elle s'apprête à se pencher pour saisir l'un des papiers quand son pied bute contre un tissu. Ma culotte. 

Je peux me sentir défaillir et faiblir, m'apprêtant à la supplier de ne rien dire quand Chris me devance. 

— Il faudra vraiment que tu ranges tes affaires, Jiu. A ton âge, on ne devrait plus être aussi bordélique. 

Mais l'attitude qu'il espérait ne vient pas. Doona récupère mon sous-vêtement et le tient comme un trophée qui aurait pour but de m'achever. Je ne m'épuise pas à mentir car elle sait maintenant la vérité et a le pouvoir de ruiner ce qui reste de ma vie. 

— Je crois qu'il y en a une qui va me manger dans la main si elle espère que je me taise, énonce-t-elle avec un grand sourire. 

Bodyguard : Le Soldat et la PromiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant