12- La mante religieuse

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Les secondes passent tandis que la maison est secouée par une armada de gardes à la recherche d'un individu entré illégalement sur la propriété. Chris se tient si près de moi que chaque information passant dans son oreillette me parvient comme si je faisais moi-même partie de l'unité. C'est en quelque sorte agréable d'être enfin au courant de ce qui se passe dans l'envers du décor. 
La fraicheur du drap mêlée à l'humidité de mon maillot me fait frissonner et gigoter à la recherche d'un confort plus sec mais à nouveau, la grosse paume posée sur ma cuisse m'empêche tout mouvement. Je ne sais si mon bodyguard tient là une nouvelle parade de sécurité mais toujours est-il que son toucher réchauffe aussi bien ma peau qu'il rajoute de l'humidité à un autre endroit. 

— Je sais qu'on est en alerte mais tu me permettrais d'aller me changer car je commence à avoir un peu froid?

A sa façon de détailler ma tenue, c'est comme s'il ne découvrait que maintenant qu'un petit bikini couvre 20% de mon corps. Même si je ne l'ai pas choisi pour cette raison, il sous-entend quelques idées dangereuses pour deux personnes enfermées dans une pièce. 
Comme s'il était à l'affut d'un tir de sniper, Chris m'oblige à pencher la tête pour éviter de me retrouver exposée à la fenêtre et me suis jusqu'à la salle de bain. Cet espace pourtant vaste me donne l'impression tout à coup d'une maison de poupée que je partagerais avec une montagne de muscles. Le tissu de sa chemise blanche colle sur son torse et me fait réaliser que pendant que je profitais des rayons de soleil, il souffrait en silence de la chaleur de la réverbération. Cela ne doit pas être très agréable de porter un costume en toute circonstance alors je me dois en tant que fille de son employeur de l'aider à se détendre. 

— Tu peux te mettre à l'aise si tu veux, je n'en dirai rien.
— Pardon? 
— Ta veste. Elle arrive à me donner chaud. 
— Si ce n'est que la veste, me répond-il avec détachement. Dépêche-toi de te changer. 

L'ordre donné m'agace profondément alors que je viens juste de m'inquiéter pour son confort. Je décide donc de prendre un ton hautain lorsque je l'invite à se retourner et commence à défaire le nœud qui marque mon cou. L'immense miroir qui occupe tout un pan de la pièce me permet de vérifier qu'il n'accorde pas quelques coups d'œil curieux en ma direction mais Chris reste fixé sur la partie chambre, sans l'ombre d'une tentation à mon encontre, ce qui est peut-être vexant. Pour attirer son attention, je fais mine de ne pas réussir à défaire l'attache dans mon dos et me rapproche de lui. 

— J'ai besoin de ton aide pour celui-là. 

Mon garde du corps prend le temps de constater que je maintiens encore les deux fils au-dessus de ma nuque et m'agite près de lui afin qu'il passe à l'action. Comme il le découvre, il ne suffit que de tirer sur une corde pour que tout se défasse et que le maillot m'échappe des doigts, comme par hasard. Naturellement, le regard de Chris passe entre mon dos nu et la poitrine qui apparait dans le reflet du miroir, ce qui m'oblige à user d'une grande force intérieure pour ne pas sourire de satisfaction. 

— Je crois que tu devrais te dépêcher, m'informe-t-il. Ton corps indique que tu as froid. 

Je suis la zone qu'il spécifie du regard et comprends qu'il associe mes tétons qui pointent à une quelconque réaction à la fraicheur, ce qui s'ajoute à mon agacement. Sans prendre le temps de le prévenir, je fais tomber le bas de mon maillot et lui dévoile mes fesses rebondies, ainsi que la légère ligne de poils sur mon pubis. Mais aucune réaction ne s'imprime à nouveau sur son visage, me laissant excédée. A croire que je n'attire définitivement pas cet homme qui m'embrassait avec passion dans une piscine. Jouait-il si bien son rôle que moi-même, j'ai été pris au piège? Il est rare pour moi de rencontrer des hommes à qui ma plastique n'inspire rien, tant Han a l'habitude de louer mon corps et de l'associer à la perfection. Certains hommes aiment les femmes plus minces et ne réagissent pas devant mes seins ronds ou mon bassin marquant le creux de mes hanches, mais ils reconnaissent toutefois la singularité de mon corps aux courbes naturelles. Pourtant, ce garde qui a l'opportunité de m'admirer dans ma nudité la plus totale, semble impassible, voir embêté du temps que je prends pour m'habiller. Afin de le pousser à bout, je décide d'enfiler un tanga et une légère nuisette à la fente indécente pour être libre de mes mouvements. 

Bodyguard : Le Soldat et la PromiseWhere stories live. Discover now