Des armes, du sang-froid et des gens à abattre. C'était le quotidien de Jeon Jungkook, vingt-et-un ans, tueur à gages. Taehyung était professeur de littérature. Il était passionné et aimé de tous. Malheureusement, il allait être au mauvais endroit...
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Touché. Jungkook était profondément touché par les mots de sa mère. De sa vraie maman, depuis toujours. De celle qui l'avait conçu et l'avait mis au monde. Il resta absent un moment, ses cheveux noirs comme la nuit, se faisaient chatouiller par la brise. Un fin voile nappa ses prunelles si contrôlées. Jungkook eut l'ombre de quelques larmes sur ses yeux, avant qu'il ne se ressaisisse. Pas de pleurs. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas versé de larmes. Il était étonné d'avoir eu les orbes brillants à l'instant. Cette sensation de picotement qu'on essaie inlassablement de détourner, d'effacer. Jungkook savait tout. Il savait d'où il venait, pour de vrai. Il savait l'histoire de ses parents. Il savait ce qu'il avait toujours ignoré. Et cela, le noiraud n'en revenait pas. C'était une certitude cristalline, le boxeur éprouverait une redevance éternelle à sa mère.
Ses doigts se mirent à trembloter lorsqu'il jeta un œil au reste du coffre. Il y avait ces deux grandes enveloppes blanches. Dont une où son nom figurait. Il l'attrapa, et sortit un papier. En réalité il s'agissait de plusieurs écographies. De lui, et Sohwa. Durant la grossesse de leur mère, au nom de Jooha. Elle ne mentait pas, elle avait des preuves médicales. D'ailleurs Jungkook n'avait pas douté une seconde des aveux de sa mère, pas une seule infime seconde. Au fond de lui, c'était instinctif. Son regard égaré sonda ces écographies, il eut soudain une remontée de nostalgie. Jungkook était émotif. Voir cela, le rendait doux et stupéfait à la fois. Quel choc. Quelle découverte. À l'intérieur de cette enveloppe, Jungkook tomba sur des photographies. De Jooha, enlacée dans les bras de son père, son ventre était déjà bien rond. Sur une autre, ils partageaient un baiser. Cette vision tendre réchauffa le cœur du noiraud. Ses parents étaient si beaux ensembles. Plus beaux que Dambi et Yongsun ne l'auraient été. Ils n'avaient jamais partagé d'harmonie sentimentale, si ce n'étaient que des disputes incessantes. Tandis que ces photos rayonnaient de bonheur, de joie, d'amour sincère.
Jungkook remarqua aussi qu'il y avait deux doudous. Le sien, un chien et celui de son frère, un chat. Ils étaient vieillis, ils avaient déteint, or leurs prénoms étaient toujours inscrits au stylo indélébile sur les étiquettes des peluches. Tous ces éléments faisaient face à Jungkook, il n'avait qu'une envie, enlacer sa maman. Lui faire un câlin si long, que Jooha en finirait épuisée. Se forcer à rester dans l'ombre avait dû être si dur, si contraignant. Jungkook s'en voulait de n'avoir rien vu. De n'avoir rien compris. Il attendait que Jooha se sente mieux pour entamer une vraie discussion avec sa mère. C'était un réel besoin. Alors qu'il était sur le point de ranger ces papiers, le noiraud remarqua un papier cartonné. Une adresse figurait dessus. Avec une phrase, inscrite d'une écriture soignée, celle de Jooha.
Voici le chemin qui te mènera vers ton père, ne sois pas trop dur avec lui.
Incroyable. Jungkook possédait une adresse. Celle, de son père s'il en croyait l'annotation de sa mère. Cela lui semblait trop fou pour y croire. Voilà maintenant cinq ans qu'il le pensait mort. Un frisson d'angoisse se faufila sur son épiderme, c'était trop à encaisser pour ce soir. Son crâne le lançait presque. Jungkook rangea ces effets, avant de rentrer à l'intérieur de la maison. Il y faisait chaud, c'était agréable. Le noiraud chercha son copain, qu'il trouva au chevet de sa mère. Il prenait sa température et vérifiait son pouls. Lorsque le passionné de littérature entendit Jungkook, il se retourna vers lui.
