Avril - 11

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(Présence d'une scène de sexe) (oui, je sais que j'ai toujours dit que je n'en écrirais jamais. Sauf que là, pour moi, c'était important. Pour l'avancement de mes personnages, pour la représentation aussi. C'est assez soft, il n'y a pas de mots crus, et elle démarre dès le début du chapitre, jusqu'aux petites étoiles en gras)

- Bon...

Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons tout seuls dans ma chambre. Nous l'avons fait des centaines de fois, à chaque âge de notre vie. À chacun de nos statuts relationnels : simples camarades de classe, amis, rivaux, meilleurs amis, petits-amis. Mais là, c'est différent. Toute l'atmosphère est électrique. Je regrette presque de lui avoir dit, parce que ça enlève tout le spontané de l'exercice. Quoique, dans nos situations, c'est un peu compliqué de l'être.

Nous sommes sur mon lit, côte à côte. Depuis que je suis en fauteuil, j'ai fait comme Miho - enfin, j'ai demandé à mon frère. Une de mes tables de nuit a été mise en face du lit, pour que celui-ci soit poussé contre le mur, et que je puisse m'y appuyer lorsque je suis assis. Et puis, bizarrement, je trouve ça agréable d'être en travers du lit. Ça me rappelle quand Miho est avec moi.

Nos épaules se touchent, et nos mains sont proches. Je bouge l'une des miennes, pour saisir lentement ses doigts. Il sait que j'adore jouer avec, surtout lorsque mes mots s'enfuient par la grande porte, comme dans cette situation. J'aimerais qu'il soit déjà médecin et qu'il ait un stéthoscope pour écouter mon cœur. Il parle nettement mieux que moi, surtout aujourd'hui.

Je me penche lentement vers lui, une main sur sa joue. Mes dents sont sur ma lèvre inférieure, pour le prévenir, et il m'imite complètement. Avant que nous nous joignions totalement, il glisse, entre nos deux respirations.

- Je t'aime.

Cette simple déclaration, l'expression même de son amour pour moi, me détend immédiatement. Je l'embrasse comme d'habitude, sans me prendre la tête, avec tout le naturel que m'inspire notre relation. Parce que c'est ça qui ressort le plus, pour moi. Le fait que ça soit naturel. On est Miho et Rio. On est le duo en O.

Je l'allonge tout doucement sur le lit, sans le brusquer. Et comme je me rappelle qu'il n'aime pas qu'on soit au-dessus de lui, parce qu'il a l'impression d'être inférieur, je me déplace sur le côté. Nos lèvres ne sont pas loin l'une de l'autre, mais j'ai le sentiment qu'il se lasse très rapidement. Il se dirige tout d'abord vers ma mâchoire, avant de descendre dans mon cou. Ses mains, d'abord sur mon t-shirt, glissent en dessous, et on entre dans les terrains inexplorés. Je n'ai jamais enlevé mon haut devant lui dans ce but-là, alors qu'on est en train de s'embrasser. On s'est déjà vus torse nu, mais là, ça va être différent. Vraiment très différent.

- Est-ce que... que tu peux me laisser le faire ? Je trouve ça séduisant qu'on se déshabille l'un l'autre... glisse-t-il, les mains dans mon dos.

- Ça me plaît bien.

Je lève les bras pour qu'il soulève mon haut, et m'imite très aussitôt. Nos deux habits se retrouvent au sol, mais on n'en a que faire. Tout ce qui importe, c'est cette personne en face de nous.

- T'es beau, ne puis-je pas m'empêcher de déclarer, en ne parvenant pas à le lâcher des yeux.

- Si tu savais l'effet que ça me fait quand tu dis ça, avec ce ton-là. C'est...

- T'es beau mon Miho, le coupé-je, demandant un nouveau baiser.

Ses jolis yeux se ferment, et je sens dans l'énergie qu'il met dans notre rapprochement que ça lui plaît fortement. Je n'ai jamais été très fan de ce pronom possessif devant les prénoms de mes petites-amies - avec Caroline, on adorait s'en moquer - mais avec lui... avec lui, tout change, tout est bouleversé. Et puis, c'est vrai qu'on s'appartient. Chacune de nos déclarations, chacun de nos gestes, de nos regards, tout est significatif de cette appartenance.

Ciel d'automne [BxB]Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum