Décembre - 9 / TW

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TW : Crise de panique, Agression, mention de maladie (oui, on finit décembre sur une note fort joyeuse)

Le comité de décoration a fait des merveilles, c'est certain. Des étoiles pendues au plafond, du papier bleu, comme pour rappeler un ciel étoilé. C'est vraiment magnifique, et il faut que je pense à aller féliciter Daisy pour tout le travail qu'elle a réalisé - mais une fois que toute ma suite m'aura enfin lâché.

- J'vais saluer ma sœur. J'arrive.

Samuel me désigne une table où se trouve une jeune femme aux cheveux lavande, accompagnée d'une autre, qui a les mèches émeraude. Elles sont très jolies dans leurs robes longues, et elles semblent très proches.

Je capte deux secondes le regard de la fille verte. Ah, ça me revient. Lola, celle qui a eu l'intelligence de me coincer le toit et de m'envoyer dans les bras de Miho. Elle aussi, je dois la remercier. Mais je crois que je ne vais pas avoir besoin de me déplacer. Elle avance vers moi, dans sa robe couleur moutarde, toute en satin. On pourrait supposer qu'elle la moule, mais le bas est très fluide. Elle a même une sorte de cape en gaze, derrière elle. Ça lui donne des allures de déesse grecque. Ou d'étoile filante, je ne sais pas trop.

- Alors, on est venu sans cavalière ?

Une œillade amusante.

- Ou cavalier ?

- Je suis en groupe.

Elle regarde par-dessus mon épaule et fait la moue. Bon, elle a le même avis que moi sur la question.

- On dirait des hommes de Néandertal. Sans vouloir te vexer. Qu'est-ce que tu fiches avec eux ?

- Je n'avais pas envie d'être seul. Et ils ne sont pas tous à encastrer dans un mur. Samuel est cool.

Je pose mes yeux sur son costume trop grand. Avec les lumières jaunes et tamisées, le tissu est encore plus profond. Ça renforce le contraste avec ses cheveux.

- Tu l'observes bien longtemps, dis-moi.

Je me reprends et murmure un juron. Ça n'échappe absolument pas à ma vis-à-vis.

- Je suis très contente que tu aies suivi mon conseil. Mais je t'avoue que d'après ce que tu m'as raconté sur le toit, je pensais que tu allais tenter le truc avec ton Miho. Ça n'a pas fonctionné ? Il n'a pas voulu essayer ?

- Bah si, justement. J'ai tenté le truc avec Miho.

- Ah ? Parce qu'on ne dirait pas.

Je fronce les sourcils, commençant à voir où elle amène la discussion.

- Je ne lui ai pas demandé de rester à la maison parce que je ne l'assume pas ou un truc comme ça. Ouais, peut-être que je ne sais pas encore me définir, que je suis perdu dans la mélasse, que j'ai peur de me dévoiler entièrement à l'école, mais jamais j'aurais fait un truc pareil. Miho est chez ses grands-parents, pour Noël. Comme c'est en République d'Irlande, sa famille et lui sont partis juste après les cours.

- Je n'ai rien sous-entendu. Par contre, explique-moi quelque chose. Pourquoi tu dévores Samuel des yeux ?

Mon corps entier frissonne de froid, comme si on venait de le toucher avec un immense morceau de glace. Lola attend patiemment ma réponse, le visage fermé. Sauf que je suis incapable de me justifier sur le pourquoi du comment. Parce que je ne comprends pas moi-même ce qui m'arrive.

- Je ne le dévore pas des yeux. Je regarde simplement dans sa direction, essayé-je de me défendre.

- Crois-moi, je m'y connais en coups d'œil qui en disent long. Pour être honnête avec toi, tu le fixes comme moi je le fais avec ma copine, lorsqu'elle est loin de moi.

Ciel d'automne [BxB]Where stories live. Discover now