Ciel d'automne [BxB]

Juillet - 2

Il est un peu court, et je m'en excuse, mais sinon, j'entamais une autre scène bien plus longue, et la coupure n'aurait pas été bien.

Depuis que je suis au courant de ce que pensent réellement les parents de Miho de moi, je ne vais plus chez lui, pas même pour venir le chercher. Aujourd'hui, c'est Abigail qui arrive avec lui, toute souriante. Je pensais qu'elle était en cours ou même au travail - j'avoue ne pas très bien comprendre sa formation - puisqu'il est un peu plus de dix heures.

- Livraison de Miho !

Je souris lorsqu'elle lâche les poignées du fauteuil de mon petit ami, juste devant ma maison. Je tourne la tête à droite et à gauche pour vérifier qu'il n'y a personne dans les rues, et je glisse rapidement un baiser sur ses lèvres. Il sourit en même temps, et ça continue, même après tout ce temps, à me faire décoller le cœur.

- Heureusement que j'ai une copine magnifique que je ne vais pas tarder à retrouver, sinon je crèverais de jalousie en vous voyant, les garçons. Vous dégoulinez d'amour, c'est presque trop.

Pour toute réponse, nous lui tirons la langue en même temps, avant d'éclater de rire. J'ai l'impression que le drame de février n'a jamais eu lieu, et que tout va bien pour chacun d'entre nous. C'est tellement satisfaisant comme sensation.

- D'ailleurs Abi, puis-je te demander où tu vas comme ça ? Tu sembles particulièrement apprêtée, demandé-je.

- C'est normal que je sois bien habillée, je vais à un rendez-vous amoureux. Avec Caroline, nous passons notre journée de congé ensemble. On a prévu de se faire un pique-nique dans un parc, si le temps ne décide pas de subitement changer. Sinon, je pense que nous irons nous réfugier dans un musée.

Je souris en hochant la tête. Ça ne me dérange pas d'avoir des nouvelles de mon ex, mais ça me gêne d'en parler devant Miho. Je ne sais pas comment il se positionne vis-à-vis d'elle et de ce qui a pu se passer dans notre quatuor.

- Franchement, c'est toi qui vas finir par nous faire baver, continue Miho. Nous, on va réviser toute la journée avec non pas une, mais deux têtes qui sont à fond sur le travail. Ça ne va pas être de tout repos, et ça va nous changer de nos propres révisons.

J'avale difficilement ma salive, et je fuis le regard de mes deux vis-à-vis. Je me souviens parfaitement bien de la leçon d'anatomie à laquelle j'ai eu droit. Miho est particulièrement doué pour expliquer.

- Pourquoi Rio semble ne plus savoir où se mettre ? Il est plus rouge que son t-shirt, déclare Abigail avec un regard qui en dit long.

Je baisse la tête quelques secondes, avant de la remonter et de rétorquer.

- Oh, la ferme. Avançons, ou nous allons manquer notre bus.

Je me place derrière Miho - sans pour autant le pousser parce qu'il ne me l'a pas demandé - et je veille à regarder bien droit devant moi. Sauf qu'Abigail est une vile personne, et elle se rapproche de moi en quelques pas. Je ne peux malheureusement pas courir pour lui échapper.

- Je suis désolée de t'avoir gêné en pleine rue. Ça ne se fait pas.

- Peut-être, mais j'ai l'impression que tu t'éclates bien à nous charrier.

- Oui, j'avoue. À la maison, on ne parle pas de ce genre de chose. Mes parents pensent que je vais juste passer l'après-midi avec une amie. Quand à leur avis sur toi... pour eux, c'est toi qui as mis des idées saugrenues dans la tête de leur fils chéri. Ils n'ont pas été jusqu'au fait que c'est également ta faute si... s'il y a eu toute cette histoire à l'école, mais je pense que c'est juste parce que tu as été très touché. Ils sont encore un peu décents.