Chapitre 80

20 10 2
                                    


Le petit groupe passa une soirée agréable et amusante. Kotaro ne bu rien de ce qui avait été acheté, ne consommant que le contenu de sa gourde. Ils furent cependant tous raisonnables et retournèrent à temps dans leurs dortoirs respectifs malgré le sale caractère de Kotaro, qui s'était empiré de plus en plus.

Au matin, dans le dortoir des garçons de 2-S, leur camarade colérique était inhabituellement le dernier à se lever. Les autres revenaient des douches alors que lui se trouvait encore enfoui sous ses couvertures. Tomeo s'approcha et tira sur les draps.

« Oi, doggie, appela t-il sur un ton moqueur, debout ! On avait prévu une balade en ville !

—Ta gueule, marmonna la voix de Kotaro étouffée par le plaid, j'ai mal à la tête alors ferme la.

—Sors de là fainéant ! »

Tomeo tira de plus belle, donnant même quelques coups de pieds pour tenter de le dégager du lit par l'autre côté.

Tout les autres, connaissant le caractère explosif de Kotaro, préférèrent vite se sauver des dortoirs, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'eux deux.

Tomeo soupira et utilisa toutes ses forces cette fois, pour tirer complètement le drap. Kotaro avait mauvaise mine, mais ce n'était même pas une surprise. Contre la volonté de son camarade, Tomeo l'attrapa et le souleva sans mal.

« Oi ! Mais qu'est-ce que tu fou ?! S'exclama Kotaro en se débattant mollement. Pose moi, Bulldozer !

—Calme toi, Doggie, répondit calmement son camarade, t'as pas l'air capable de marcher droit alors je t'emmène aux douches. »

Kotaro protesta, mais sembla vite rattrapé par son mal de tête, s'agrippant malgré lui à son camarade. Tomeo esquissa un sourire amusé. Il lui faisait pensé à un koala s'accrochant à son eucalyptus. Il semblait même s'endormir... jusqu'à ce que Tomeo le lâche violemment dans l'une des cabines de douches. Il ne le laissa pas lui hurler dessus et ouvrit l'eau alors que son camarade était encore habillé.

« Bordel de merde, c'est quoi ton problème ?! Hurla Kotaro en se frottant la tête.

—J'ai rien trouver de mieux, déclara Tomeo soudain plus sérieux, pour te remettre de ta gueule de bois.

—Ma... tu délire, Bulldozer !

—J'ai été suffisamment gentil pour attendre que tout le monde soit parti, figure toi. Mais je peux encore rameuter les profs si tu préfère.

—Mais de quoi tu parles ?!

—Tu sais, jusqu'à ce que j'entre à Saurity l'année dernière, j'ai vécu chez le frère de mon père, à Tokyo pendant six ans. Mon oncle... il était adorable, mais c'était un alcoolique irrécupérable. Malgré trois tentatives de sevrage, il a toujours fini par retomber. Je passais mon temps à nettoyer son appartement quand je revenait de l'école, à ramasser les bouteilles vides pendant qu'il somnolait comme un bienheureux sur le divan ou par terre. Alors, le gin est une bonne solution pour que l'alcool ne se sente pas dans ton haleine, mais franchement, tu ne peux pas tromper quelqu'un qui saurait reconnaître la marque d'une bière à son odeur ! Cette putain de gourde ne contient pas de l'eau, Doggie !

—Tch ! Mêle toi de ton cul, Bulldozer !

—C'est peut-être pas ton cas, mais je te considère comme un ami et je ne vais pas juste te regarder te foutre en l'air sans rien dire ! Tu penses que Kemori serait heureux d'avoir un frère ivrogne ?! Avec ça, tu pourrais même être renvoyé !

—Tch ! T'attends que ça ! Vas-y, va cafter ! De toute façon, si je ne peux même pas protéger ma famille, quel genre de héro je serais ?! »

Tomeo grimaça et envoya son poing aussi fort que possible dans le visage de Kotaro. Il frappa si violemment, que la tête de son camarade cogna contre la parois de douche et l'assomma.

Tomeo soupira. Il éteignit l'eau, vérifia qu'il n'avait pas de fracture, entreprit de le changer, puis le porta jusqu'à l'infirmerie. Il expliqua simplement à Phen-x que Kotaro avait glissé dans les douches et s'était cogné la tête, sans mentionner ses découvertes et leur dispute.

Kotaro ne reprit conscience que quelques heures plus tard, avec un mal de tête encore plus fort qu'à son premier réveil.

Phen-X lui donna quelques médicament pour soulager sa migraine, son éternel sourire bienveillant aux lèvres.

« Tu devrais faire attention la prochaine fois, se moqua t-il gentiment, le carrelage mouillé peut vite devenir mortel si on perds l'équilibre.

—De quoi vous parlez... ?

—Tomeo m'a expliqué que tu avais glissé dans les douche et que tu t'étais assommé. Il a prit le temps de t'habiller avant de t'amener ici. Tu devrais aller le remercier.

—...il n'a rien dit d'autre... ?

—Non, pourquoi ?

—Rien... »

Phen-X vérifia si Kotaro n'avait pas de séquelles dues à sa chute, avant de finalement le laisser repartir, lui assurant qu'il pouvait venir demander des cachets si son mal de tête revenait.

L'adolescent se dirigea vers le toit pour rejoindre ses camarades, ruminant intérieurement. Pourquoi Tomeo ne l'avait pas dénoncé ? Est-ce qu'il voulait le forcer à avoir une dette envers lui ?

Comme il l'avait prédit, le groupe d'amis était sur le toit. Lorsqu'il vit Tomeo, il serra les dents de colère et s'avança pour lui envoyer son poing au visage, l'envoyant au sol.

« Shime-san !! S'exclama Monaka. Pourquoi tu as fais ça ?!

—La ferme ! Gronda Kotaro en toisant son camarade aux cheveux gris. Que les choses soient claires, Bulldozer, je ne te doit rien !! »

Tomeo se redressa en se frottant la joue, mais souriait malgré tout.

« Je n'ai rien demandé, souffla t-il en se levant, tu te fais des idées. Aider un ami, c'est ne rien attendre en retour.

—Tu n'es pas mon ami !

—Je sais. Mais toi tu es le mien. »

Kotaro allait le frapper encore, lorsque deux mains douces se posèrent sur ses joues. Nanaya l'observa de près, regardant le bleu laissé par le coup que Tomeo lui avait donné, glissa sa main sur sa tête, l'air inquiet.

« Ogami-san nous a dis que tu avais glissé, souffla le jeune homme, ça va ? »

Kotaro sembla se calmer instantanément. Il hocha simplement la tête en silence. Bien qu'apaisé par le simple touché de Nanaya, il jeta un regard menaçant à Tomeo qui se contenta de hausser les épaules en souriant. Puis en observant le groupe, remarqua un absent.

« Oi, lança t-il, où est le stupide requin ?

—Hase-san est rentré chez lui pour le week-end, répondit simplement Enko, il a des cours de conduites tout les samedi apparemment.

—C'est vrai qu'il est déjà majeur, fit remarquer Rakko, il en as de la chance.

—Oh, Kot-chan, appela de nouveau Nanaya, je t'ai prit un taiyaki choco-melon, je sais que tu les aiment ! »

Il fouilla dans son sac et sorti un sachet dans lequel se trouvait le gâteau en forme de poisson. Kotaro hésita un instant, puis se décida à s'asseoir sur l'un des bancs pour consommer sa pâtisserie en silence. Nanaya s'était assis à côté de lui, toujours inquiet quand à sa chute. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Magical BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant