deux.

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Pierre ne boit pas dans ces soirées médiatisées

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Pierre ne boit pas dans ces soirées médiatisées. Il sait pertinemment que les moindres de ses gestes peuvent être affichés sur les réseaux ou dans la presse comme ça a été le cas pour d'autres pilotes avant lui, un peu trop ivres. Il a une réputation à tenir et un code de conduite à suivre pour lui et pour son écurie.

L'équipe de communication d'Alpha Tauri ne cesse de lui répéter qu'il est l'image de l'écurie italienne. Le français vit avec une pression constante sur ses épaules, il a hâte de partir de cette soirée et d'enfin savourer ses vacances avec ses amis et sa famille. Après les fêtes, il envisage sérieusement un petit voyage dans la mégalopole new-yorkaise avec au programme des matchs de NBA.

- Pierrot, tu déprimes ?

Il hausse les épaules et se tourne vers Charles, le monegasque courant pour la prestigieuse écurie Ferrari où l'exigence est toujours au sommet, ou du moins presque : son ami boit une autre coupe de champagne.

- Qu'est-ce que t'as ? souffle-t-il de son haleine alcoolisée.

- Tu devrais arrêter de boire.

- Et toi, tu devrais aller voir cette fille que t'arrêtes pas de fixer. A force de rester là, tu vas devenir une momie et c'est sûr qu'elle va te passer sous le nez.

Nouveau haussement d'épaules. Pierre est mitigé entre l'idée de faire une nouvelle rencontre et de rentrer à son hôtel pour se reposer. Cette soirée est ennuyante et elle a le don de l'agacer par ses obligations professionnelles.

Si seulement il pouvait être comme Charles et supporter la pression constante qui pèse telle une enclume sur ses épaules. Cette même pression, qui lui ronge tant de fois les entrailles avant de se coucher et qui l'empêche de se concentrer sur lui, seulement lui, et ses sentiments.

Pierre divague encore dans ses pensées, son regard s'arrête une nouvelle fois sur la pianiste. Elle se tient sur la piste de danse, accrochée à un homme semblant parfaitement inconnu à ses yeux. Pierre le remarque au vue du contact gêné qu'elle a avec lui.

Le pilote observe, sans un mot. Il pourrait se transformer en une véritable statue si Charles ne lui adressait pas la parole à moitié ivre. Il l'écoute d'une oreille préférant regarder l'homme qui danse avec elle, sûrement un attaché de presse que Pierre ne connaît pas.

Peu importe qui il est, ça ne change rien.

Ses mains se font un peu plus baladeuses sur le corps de la musicienne. Elle se crispe et cherche à s'éloigner de lui en le repoussant, chose qu'il ne fait pas. Ses mains se resserrent sur son poignet et il l'entraîne dans la foule malgré ses réticences.

- Je reviens, il dit précipitamment à Charles.

Ce dernier ne l'a peut être même pas entendu, tellement hébété par la quantité d'alcool présente dans ses veines. Pierre ne se fait pas attendre, il se lève de sa table et se dirige vers la marée humaine dansante. Il est difficile pour lui de se faufiler dans cette foule aglutinée, encore plus de retrouver la brune qu'il cherche partout des yeux.

Son sang se glace, il l'a perdue de vue.

Il déambule parmi le monde, des personnes le saluent mais Pierre n'a pas le temps d'échanger des politesses, ses yeux s'arrêtent enfin sur elle et l'homme à ses côtés qui la tient fermement par le bras, pour l'emmener vers la sortie de la cérémonie. Il n'en faut pas plus, Pierre s'approche d'eux, sans détour, sa voix claque sèchement dans l'air :

- Excusez-moi, puis-je récupérer mon amie ?

Ses yeux bleus sont glaçants. L'homme lâche la pianiste et se tourne vers Pierre, il répond en anglais, agacé :

- Vous vous connaissez ?

Pierre croise le regard de la brune, elle le fixe avec intensité et sonde les traits de son visage. Elle finit par hocher la tête doucement et l'homme se tenant à côté d'elle finit par se résigner, vaincu.

- Merci, souffle-t-elle alors qu'ils s'éloignent du tumulte de la foule. Je m'appelle Esmée.

- Je suis Pierre.

- Je sais, tu as été l'objet d'un débat houleux l'année dernière entre mes grands parents, murmure-t-elle.

- Pardon ?

Pierre l'observe récupérer ses affaires aux vestiaires en donnant le numéro de son porte-manteau. Elle récupère un long manteau gris qu'elle enfile aussitôt par dessus sa robe bleutée.

- Mon grand père tenait à accrocher cette une de l'Equipe dans le salon pour le plus grand malheur de mamie. Les arguments étaient de taille, finalement tu as terminé dans le couloir, conclut-elle.

- C'est gentil de leur part, tant que je suis au chaud et pas dans le garage, il rit. Tu as l'habitude de jouer pour ce genre d'événements ?

Ses sourcils se froncent et elle soupire doucement :

- J'ai un avocat qui coûte assez cher.

Pierre n'as pas le temps de questionner plus et de toute manière  cela ne le concerne pas plus. Elle finit par attraper son téléphone et de jeter un coup d'œil à l'heure. Ses sourcils se froncent et un petit hoquet de surprise s'échappe de ses lèvres quand elle constate :

- Merde, j'ai une répétion générale demain matin. Je ferai mieux de filer.

- Chacun son taffe, j'vais voir un match.

- Encore un fan de Paris qui n'est même pas parisien. Un concert harmonique c'est tout aussi bien, glisse-t-elle subtilement.

- Tu m'invites ?

- Tu peux payer ta place comme tout le monde, voyons.

Elle dit ces mots tout en attachant la ceinture de son manteau d'un coup sec avant d'affronter le froid hivernal de décembre.

- Ça commence à vingt heure, dit-elle en passant à hauteur des vigiles surveillant l'entrée. Essaye d'être à l'heure.

- J'y serai, dit-il.

Et pour la première fois, elle lui rend un véritable sourire.

Et pour la première fois, elle lui rend un véritable sourire

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SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant