soixante

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Il n'y a désormais que le silence dans ce vaste appartement

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Il n'y a désormais que le silence dans ce vaste appartement. Seuls les sanglots de la pianiste raisonnent de temps à autre tandis qu'elle se blottit contre l'oreiller de Pierre attendant qu'il revienne.

Esmée n'aurait jamais dû lui dire, elle n'aurait jamais dû lui raconter mais elle n'aurait pas réussi à le regarder de la même manière en ayant eu cette sensation de lui mentir face à son cauchemar.

Elle a dû mal à avaler sa salive, l'anxiété bloque sa gorge et parvient jusqu'à son estomac qui se contracte. Elle en a mal au ventre. Elle ne parvient pas à se rendormir encore tétanisée par la peur de son mauvais rêve et par l'absence de Pierre à ses côtés.

Elle se retourne plusieurs fois dans le lit, la chaleur du mois d'août est écrasante même sous ce faible drap blanc. Esmée n'arriverait pas à dormir sans ce dernier, elle aurait l'impression d'être nue comme un vers.

Elle pousse un soupir en essuyant ses larmes, elle tend la main sur la table de chevet pour attraper son téléphone. Elle ne peut plus résister, cela fait deux heures que Pierre est parti et elle finit par l'appeler en priant pour qu'il ait emporté l'un de ses deux téléphones.

- Pierre...

Il ne répond rien pourtant il a décroché immédiatement. Les bruits de grésillements s'échappant du combiné permettent à la pianiste de savoir qu'il se trouve dans sa voiture. Elle déglutit difficilement en espérant qu'il n'est pas parti pour de bon.

- J'espère que tu as mis ta ceinture, souffle-t-elle simplement.

L'espagnole ne rajoute rien, elle ne saurait quoi dire. Elle laisse les grésillements de la connexion téléphonique se poursuivent tout en essuyant les larmes roulant sur ses joues.

- Je suis désolée, répète-t-elle d'une voix étouffée. Je sais... je sais que tu n'es pas elle, je le sais. Je n'aurais pas voulu réessayer d'être maman sans toi. Tout ça, ça n'aurait jamais pu arriver avec une autre personne que toi. Je n'ai jamais eu autant confiance en quelqu'un de toute ma vie, Pierre.

Elle s'arrête en se demandant s'il l'écoute bien, s'il est toujours présent et un soupir parvient jusqu'à ses oreilles. Esmée l'imagine parfaitement les lèvres pincées, passant une main dans ses cheveux bruns pour les recoiffer en vain. Elle espère qu'il fait attention en conduisant, elle rajoute :

- Je n'ai pas envie que tu partes parce que ce foutu lit deux places est beaucoup trop grand sans toi. Je veux tes câlins avant de dormir. Je veux tes bras autour de moi et tes mains avec lesquelles jouer. Et je veux tes bisous. La vérité, c'est que je n'ai jamais rencontré personne aussi bienveillant que toi, aussi compréhensif et attentionné. Je n'ai personne à qui dire je t'aime si tu n'es pas à mes...

Elle s'arrête soudainement se sentant mal face à la nausée surgissant depuis son estomac. La pianiste sent cette sensation désagréable remonter le long de son œsophage et elle se précipite vers la salle de bain.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant