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24 juillet 2025 Paris
- Il va revenir papa, assure Esmée.
Pierre est agenouillé devant Rafael, qui tient son doudou par une patte, laissant une partie de ce dernier toucher le sol. Son visage enfantin est brouillé par les larmes et il renifle péniblement en bredouillant :
- Veux pas.
- Je vais revenir vite p'tit bonhomme.
Cela ne semble pas réussir à convaincre Rafael qui secoue la tête et sans attendre, il se blottit contre Pierre. Ses petites mains entourent la nuque de son père et il ne s'arrête plus de pleurer venant briser le cœur de la pianiste.
- Tu es sage avec maman, ajoute Pierre.
Et Rafael hoche la tête en s'éloignant légèrement, il essuie ses larmes en nichant sa tête dans sa peluche.
- Il y a les cases là-bas, murmure-t-il en désignant le calendrier. Tu pourras faire quatre croix, d'accord ? Une croix chaque matin et au bout de la quatrième, je serai à la maison.
- D'accord.
- Allez bonhomme, un bisous pour dire au revoir à papa, ajoute le pilote.
Rafael s'approche avec timidité pour planter un bisous sur la joue de Pierre, que ce dernier s'empresse de lui rendre en le chatouillant avec sa barbe, ce qui provoque un rire enfantin.
Le pilote finit par ébouriffer ses cheveux bruns en se relevant, il se tourne aussitôt vers Esmée tenant leur fille dans ses bras. Il se pince les lèvres en s'approchant pour une étreinte, il prend garde à ne pas écraser la petite entre leurs deux corps et il souffle :
- Si il y a le moindre problème, tu m'appelles.
Esmée acquiesce comme à chaque fois qu'il s'en va et qu'il répète les mêmes propos.
- Si je ne réponds pas, tu appelles Ilies, d'accord ?
- Ça va aller, assure-t-elle.
- Bien sûr que ça va aller, essaye de ne pas trop d'inquiéter.
Il fait référence aux moments où il sera au volant de monoplace, son regard bleuté est perçant. Il attend que la pianiste acquiesce une seconde fois pour le rassurer, ce qu'elle s'empresse de faire.
Pierre dépose un baiser sur son front puis ses lèvres glissent sur sa joue avant de capturer les lèvres pulpeuses de la pianiste. Elle soupire d'aise sous ce contact, en sachant qu'elle ne le reverra pas avant plusieurs jours. Elle se délecte de ce doux contact profitant de la moindre seconde.
Elle se sépare à regrets lorsque le souffle commence à lui manquer. Un petit sourire étire ses lèvres tandis qu'elle dépose son front contre le sien, leurs regards se posent simultanément sur leur nouveau né de tout juste deux mois, endormi.
