onze.

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En arrivant à l'aéroport d'Orly, personne n'attend Esmée

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En arrivant à l'aéroport d'Orly, personne n'attend Esmée. Sa tristesse resurgit à une vitesse grandissante tandis qu'elle appelle un taxi pour rejoindre la capitale parisienne. Elle donne l'adresse de Benjamin malgré l'heure tardive, Esmée y sera vers vingt heures si le périphérique n'est pas bloqué.

Les messages de sa petite sœur sont nombreux lui demandant si elle est bien arrivée sur le sol français. Esmée y répond rapidement durant le trajet ainsi qu'à ceux laissés par son frère.

C'est étrange de revenir devant son ancien appartement qu'elle a quitté si précipitamment deux années plutôt. Elle n'y a jamais remis les pieds depuis, ne voyant Benjamin et Céleste que dans son propre appartement situé dans un autre arrondissement.

Elle a partagé cette appartement avec le blond durant cinq années. L'ingénieur a souhaité le conserver en raison de sa proximité avec le conservatoire et la salle de spectacle. Esmée met désormais deux fois plus de temps pour s'y rendre depuis son déménagement, trouver un appartement avec son petit budget dans Paris, n'a pas été facile.

Elle frappe à la porte attendant de longue secondes avant que ce dernier ne vienne lui ouvrir, il esquisse un faible sourire en ouvrant la porte pour la laisser entrer. Esmée constate qu'il est seul. Sa nouvelle partenaire est absente et ça la soulage de savoir qu'elle pourra se confier à lui, loin des oreilles indiscrètes d'une femme qu'elle ne connaît pas encore très bien.

- Ça va ? demande Benjamin.

Elle acquiesce et finit par s'asseoir sur un tabouret de la cuisine, ses doigts tapotent avec anxiété la surface de la table comme si elle se trouvait face au clavier d'un piano.

- Tu veux boire quelque chose ? J'ai du thé ou du..

- J'ai embrassé quelqu'un, dit-elle précipitamment. Il s'appelle Pierre.

Benjamin ne répond rien, il se contente de lui donner un tasse où il verse de l'eau fumante provenant de la bouilloire, il tend un sachet de thé à la brune. Un sachet aux fruits rouges, son thé préféré. Elle fronce les sourcils en constatant qu'un sourire bienveillant éclaire son visage.

- Je suis content pour toi, avoue-t-il. Céleste est au courant ?

- Oui, bien sûr.

Esmée hausse les épaules, sceptique, elle tourne la cuillère dans sa tasse comme pour mieux mélanger le liquide déjà homogène.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Benjamin. Je ne comprends pas bien pourquoi t'es dans cet état pour m'annoncer quelque chose de bien.

- J'ai peur que ça ne soit pas légitime, vis à vis de toi et de Timéo, murmure-t-elle.

- Il n'y a pas de mal à continuer d'avancer après ce qu'il s'est passé.

Esmée effectue une moue dubitative en se pinçant les lèvres, son cœur se balance dans sa poitrine et cette sensation étrange qu'est la culpabilité revient à l'assaut, elle déclare doucement :

- J'ai peur que ce ne soit pas pareil.

- Écoute, Esmée. Les gens sont différents, c'est sur que Alice est différente de toi et heureusement d'ailleurs ! Imagine que je sortais avec ton clone, ça me ferait tout drôle, sourit-il.

- J'ai peur parce que je n'ai jamais rien vécu avec quelqu'un d'autre que toi et...

Esmée ne finit pas sa phrase embrouillée par ses pensées, ne sachant pas expliquer l'inexplicable. Cette vague impression d'avoir perdu sept années de sa vie, qu'elle ne connaîtra plus jamais l'homme face à elle, qu'elle ne partagera plus rien excepté des souvenirs de son ancienne vie. Celle d'une gamine de dix sept ans, une toute autre fille qui s'est évaporée deux ans plutôt quand il l'a laissé partir.

- Je sais, dit-il avec un petit sourire triste.

- C'est complètement débile, lâche-t-elle d'une voix craquelante. Je vais aux toilettes.

Elle se lève d'un coup sec de sa chaise pour se diriger vers les toilettes, connaissant encore cet appartement comme sa poche. En traversant le couloir, pour revenir dans la cuisine, Esmée s'arrête devant une porte fermée où les traces d'anciennes lettres accrochées ont marqué la peinture blanche malgré leur absence.

Elle presse la poignée et entre dans la petite pièce désormais vide. La sensation de tomber dans un tourbillon de souvenirs l'ébranle de l'intérieur. Elle se rappelle parfaitement la place de chaque objet et peut encore entendre les gazouillis de Timéo comme s'il était dans la pièce.

- Je n'ai pas eu le courage d'aménager la pièce en... autre chose, murmure Benjamin dans l'encadrement de l'ancienne chambre.

- Comment tu fais pour passer devant chaque matin ?

- J'ai fermé la porte, ça aide, il répond en haussant les épaules.

Esmée se tourne vers lui, les larmes aux yeux avant de se blottir dans ses bras. Il passe sa main dans son dos, de bas en haut, tandis qu'elle lâche des sanglots peinant à sortir de sa gorge étranglée.

- Je te promets que je serai toujours là pour toi, avoue-t-il.

- Je te le promets aussi, sanglote-t-elle.

De longues minutes s'écoulent sans qu'aucun ne bouge de cette dernière étreinte mettant un point final à une relation révolue.

- Est-ce que tu restes dormir ?

Elle secoue la tête avant d'embrasser affectueusement sa joue pour rentrer chez elle. Benjamin appelle un taxi ne souhaitant pas qu'elle rentre seule par le métro à une heure si tardive.

En rentrant chez elle, Esmée se retrouve seule sans amis et sans famille, pour la première dois depuis le procès. Elle reste blottie dans son lit, les larmes aux yeux sachant pertinemment que sa peine ne guérira pas et que la douleur, elle, restera à tout jamais, brûlant son cœur.

 Elle reste blottie dans son lit, les larmes aux yeux sachant pertinemment que sa peine ne guérira pas et que la douleur, elle, restera à tout jamais, brûlant son cœur

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je suis triste donc c'est un chapitre triste, oui oui.

Benjamin est la pureté de cette fiction, je tiens à le dire (comme Esmée) 🤌🏼

Charles a terminé Monaco mais voilà quoi, stratégie de merde 💔

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant