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14 juillet 2022
Après quelques minutes de calme sur le balcon, Esmée croise le regard bienveillant de Charles en regagnant l'intérieur. Elle aperçoit Pierre, dos à elle, dans la cuisine en train de dégoupiller une bière brune, elle s'approche aussitôt passant un bras autour de son bassin avant de se coller à lui. Il répond à cette étreinte en encerclent ses épaules de son avant-bras droit, l'autre tenant une bière.
Il baisse la tête pour l'observer et Pierre ne s'inquiète plus en constatant qu'elle lui lance un petit sourire qui signifie beaucoup à ses yeux. Elle gagne quelques centimètres en basculant sur la pointe de ses petits pieds pour pouvoir déposer ses lèvres sur siennes, dans un baiser étourdissant d'amour.
- J'espère que vous ne ferez pas ça au grand prix de France ! s'exclame une voix derrière eux. Je tiens à mon innocence !
La pianiste se sépare de Pierre pour se tourner vers Carlos Sainz qu'elle rouspéte dans leur langue natale en espagnol :
- Ton innocence est partie quand le barça torchait les fesses du réal, arrête de mentir.
Carlos pince ses lèvres et lève les mains au ciel en signe d'apaisement, sachant qu'il s'aventure sur un terrain glissant et que les points seront difficiles à partager entre les deux équipes européennes.
- Tu sais te défendre, je m'inquiètes pas trop quand tu croiseras papa et maman Gasly le week-end prochain, s'exclame Carlos en attrapant une bière dans le frigidaire.
Il disparaît aussitôt, laissant Pierre face au regard intrusif de la brune, malgré qu'ils aient parlé en espagnol, le français a très bien compris les paroles de Carlos. Pierre hausse les épaules et dit simplement :
- Mes parents seront au grand prix mais il n'y a pas de quoi en faire tout un drame.
Esmée écarquille les yeux et s'apprête à rétorquer face à la sérénité de Pierre quand il a prononcé ce dernier mot, mais il parle le premier :
- Je devais t'en parler et te proposer d'aller à Rouen avant le grand-prix, je devais t'en parler ce soir, ok ? Sauf...
- Sauf que t'as été pris au dépourvu par Carlos, complète Esmée.
- C'est ça, souffle-t-il. Si c'était si inquiétant que ça de rencontrer mes parents, je te l'aurais dit. Ce n'est pas le cas. Ils sont adorables –un peu comme les tiens– et ma mère ne rêve que de te rencontrer.
Esmée fait une moue dubitative, n'étant pas sûre que quelqu'un rêve de la rencontrer. Elle attrape la bouteille de Pierre et dis entre deux gorgées de bière brune :
