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27 octobre 2023 Mexique
Esmée entend les éclats de colère raisonner derrière la porte de la salle où l'équipe de communication de l'écurie s'est rassemblée sur la demande de Pierre. Il est très énervé par la situation, sa voix fait vibrer les murs en parpaings de l'hospitalité. Esmée est sûre que la majorité de l'équipe peut l'entendre en bas tellement sa voix se fait forte.
Elle ne l'a entendu que deux fois dans cette colère sourde. La première était après le prolongement de Pérez chez RedBull alors qu'il était encore chez Alpha Tauri et la deuxième s'est exprimée sur ses ingénieurs sur le circuit de Suzuka après l'incident avec une grue.
- Vous faites un communiqué pour dire ce qu'il s'est passé !
- Pierre, ça ne marche pas comme ça.
La pianiste se pince les lèvres en attendant à l'extérieur de la salle, ses mains ne font que trembler. Elle est obligée de les serrer en des poings fermés pour que cela cesse mais rien n'y fait, elle commence à perdre le contrôle qu'elle tente d'avoir depuis le début de la matinée.
- Et si c'était moi qui m'était pris toutes ces insultes dans la gueule, vous l'auriez fait ! Je suis aussi atteint par toutes ces conneries qu'elle !
- Calme-toi et assieds-toi s'il te plaît.
- Comment voulez-vous que je me calme ? Je devrais rester les bras croisés en écoutant ces gens dire que ma copine est une pute.
Leur échange s'intensifie, plusieurs personnes de l'équipe protestent en disant que Pierre interprète mal leurs propos. Ils se disputent désormais ensemble et Esmée craint que sa tête finisse par exploser par toute cette agitation.
Elle a pourtant dit à Pierre de ne rien faire, elle a essayé de le convaincre que rien de tout ça ne l'atteignait mais Pierre ne l'a pas cru un seul instant. Maintenant, le voilà à s'énerver alors qu'il doit monter dans sa monoplace pour les essais libres qui débutent dans moins de trente minutes.
Esmée joue avec sa bague de fiançailles autour de son annulaire pour tenter de faire descendre son anxiété. Il y a beaucoup trop d'agitation pour qu'elle puisse gérer ses émotions sereinement, elle lance un regard inquiet à Ilies, se tenant non loin d'elle. Il est appuyé contre l'un des murs du couloir et depuis dix minutes, ils n'ont pas échangé le moindre mot, seulement des regards embêtés par la situation.
Des pas raisonnent dans le couloir de l'étage de l'hospitalité et Esmée relève la tête vers Laurent Rossi présent sur ce week-end de course, il est accompagné du team principal Otmar Szafnauer. Le premier s'arrête devant la pianiste, il s'accroupit pour être à sa hauteur et il questionne :
- Ça va ?
Esmée hausse les épaules et le directeur général considère que cette réponse est négative. Elle a les larmes aux yeux en désignant la porte de la salle d'un geste tremblant de la main. La voix de Pierre continue de raisonner, sa colère ne faiblit pas. Esmée a même l'impression qu'elle s'intensifie.
