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20 novembre 2026 Rouen
Esmée reste assise dans le couloir blanchâtre sur cette chaise qui ne cesse de vibrer à cause des tremblements nerveux de sa jambe droite. Elle se ronge les ongles jusqu'au sang, elle s'arrache les petites peaux autour de ses doigts jusqu'à en avoir mal.
Elle est sûre d'avoir mal à chaque fois qu'elle appuiera sur la touche d'un piano avec son index durant les prochains jours mais cela n'a pas bien d'importance à côté de son anxiété qui ne cesse de s'accroître. Elle tremble de peur et même la main de Pascale sur son genou ne peut l'apaiser.
La pianiste ne se sent pas à l'aise dans cet hôpital, elle se laisse envahir par des souvenirs intolérables tandis que ses yeux sont rivés sur la porte situé au bout du couloir. Elle attend le pédiatre avec impatience. L'attente est interminable depuis le début de la soirée et Esmée ne souhaite que voir sa petite fille que les médecins ont emmenés avec eux.
- J'aurais dû aller plus tôt aux urgences mais je me suis dit que je m'inquiétais pour rien, souffle-t-elle. Elle a fait un pic de fièvre et...
- Ça ne sert à rien de ressasser tout ça, murmure doucement Pascale.
- Mais peut-être qu'elle aurait pu être prise en charge avant. Si j'étais arrivée plus tôt aux urgences, peut-être qu'il y aurait eu encore des places disponibles dans le service pédiatrique à Paris et elle n'aurait pas eu besoin d'être transférée ici.
La mère de famille secoue la tête en murmurant que cela ne change rien et Esmée ne peut s'empêcher de s'en vouloir. Elle n'a pas réagit vite en voyant les symptômes empirer au fur et à mesure de la soirée, elle pensait qu'elle se faisait des films comme à son habitude. Elle pensait qu'elle s'inquiétait pour rien comme le répète bien trop souvent Pierre.
Elle soupire, ses mains sont moites et elle les frotte sur son jogging à plusieurs reprises pour chasser l'humidité de sa peau. Elle a la gorge nouée, elle a mal au ventre si bien que son corps est tendu dans son intégralité.
- Il...
- Il arrive bientôt, assure Pascale. Il m'a dit qu'il serait ici dans trente minutes.
Un nouveau soupir s'échappe de ses lèvres, elle plonge sa tête dans ses mains en n'étant morte d'inquiétude depuis qu'elle s'est présentée aux urgences parisiennes bondées en ce plein mois de novembre. Amelia a été transféré jusqu'à Rouen pour être accueillie dans le service de pédiatrie et Esmée ne cesse de s'inquiéter.
Elle est soulagée que sa belle-mère soit à ses côtés. Elle aurait pu se retrouver dans un autre centre hospitalier et être seule dans cette attente interminable, presque intolérable. Elle ne sait pas ce qui est le mieux entre laisser les médecins, rester dans l'ignorance ou être aux côtés de sa fille et de voir tout ce qu'il se passe dans les moindres détails.
