vingt-quatre

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19 juillet 2022Rouen

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19 juillet 2022
Rouen

- Et que font tes parents ?

Esmée boit une gorgée de son verre d'alcool et elle sent Pierre se tendre à ses côtés, elle pose une main rassurante sur sa cuisse quand il s'exclame :

- Papa, c'est pas un interrogatoire !

- Ça m'intéresse, c'est tout, rétorque ce dernier. Je suis curieux.

Les frères du pilote retiennent difficilement leur sourire face à toutes les questions que la pianiste reçoit, elle s'empresse de répondre sans aucun problème :

- Mon père est professeur, il a enseigné l'espagnol. Il a rencontré ma mère, qui est professeur de solfège, à Barcelone. Mon grand frère y est né. Puis, ils ont déménagé à Paris car ma mère a enseigné au conservatoire de Paris. C'est là-bas que je suis née donc j'ai la double nationalité. Et après, ils sont retournés habiter à Barcelone, et mon père a commencé à enseigner le français, ma sœur est arrivée. Elle est espagnole comme mon frère.

- Attends, c'est pour ça que t'as un prénom français contrairement à Valentina et Francesco ? s'exclame Pierre.

- Tu vois, même toi, tu en apprends pendant cet interrogatoire, sourit Esmée en acquiescant.

Ces simples mots déclenchent un éclat de rire de toute la famille rouennaise installée autour de la table du restaurant. Pierre maugrée quelque chose que la pianiste ne peut saisir tandis qu'il subit les moqueries de ses aînés. Pour le plus grand soulagement d'Esmée, la discussion bascule sur les commérages du quartier comme dans toute famille normale.

Pierre sent la main de la pianiste et les tapotements étranges du mouvement de ses doigts contre sa cuisse. Le rythme d'une mélodie imaginaire qu'elle impose a l'aide de ses doigts fins. Pierre finit par poser sa propre main sur la sienne pour l'arrêter et il se penche pour murmurer au creux de son oreille :

- Vas-y au lieu de prendre ma cuisse comme otage.

Esmée fronce les sourcils et reporte son regard sur sa main posée sur la jambe du pilote. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle jouait toute seule en réfléchissant. Il faut dire que depuis qu'ils sont rentrés dans ce restaurant, le piano installé contre la fenêtre lui fait de l'œil.

- Désolée, dit Esmée tout bas. C'est la main gauche d'un morceau de Beethoven.

- Beethoven s'immisce dans notre couple, rit-il. Qu'est-ce que t'attends pour y aller ?

- On va bientôt manger, murmure Esmée en buvant une gorgée de son verre.

- On est dix à table, on est pas prêt d'être servi, répond le pilote en levant les yeux au ciel.

Et Esmée baisse les armes, elle se lève avec timidité de la table, gênant les parents de Pierre pour quitter la banquette sur laquelle ils sont installés. Ils sont obligés de se lever pour la laisser passer et Esmée n'oublie pas de lancer un regard noir au pilote qui rigole de la situation.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant