quatre-vingt-un

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19 janvier 2024Paris

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19 janvier 2024
Paris

Une lueur d'inquiétude brille dans les pupilles de la brune, cette dernière est reflétée dans le regard azur de Pierre. Il est tout aussi paniqué qu'elle au vue de son absence de réaction. Il continue de fixer le pantalon trempé que porte Esmée en se demandant si tout cela est vrai. Inconsciemment il s'était préparé à ce que les événements se déroulent la semaine suivante, pas aujourd'hui sous ses yeux affolés. Il n'est pas prêt.

Les sanglots de la brune ne font que s'accroître. Les hoquets qui entrecoupent sa respiration se font de plus en plus proches au fur et à mesure qu'elle perd ses moyens face à la situation. Elle a les lèvres tremblantes depuis le début de leur dispute mais la perte du liquide amniotique n'arrange rien

Ce sont désormais ses mains qui sont prises de tressaillements, elles serrent de rebord du plan de travail afin de la maintenir debout malgré ses jambes vacillantes. Elle balbutie entre deux hoquets avec fébrilité :

- J'ai... j'ai jamais perdu les eaux... qu'est-ce que je dois faire ?

Elle questionne Pierre du regard, il comprend qu'elle est terrifiée par cette situation qui n'est jamais arrivée. Il est très rare de perdre les eaux avant une césarienne programmée, mais c'est possible.

C'est pour toutes ces raisons que Pierre a écouté les cours de préparation à l'accouchement avec attention au contraire de la brune qui ne s'est intéressée qu'au dernier traitant sur le déroulement des césariennes.

Pierre réagit enfin pour le plus grand soulagement de la pianiste. Ses mains se déposent sur ses épaules frêles et ce simple contact suffit à la rassurer, il l'aide à s'asseoir sur une chaise qu'il a préalablement tirée. S'asseoir accentue cette sensation désagréable d'humidité touchant son intimité.

- Ça s'arrête pas de couler, souffle-t-elle d'une petite voix.

Pierre s'agenouille pour être à sa hauteur, ses paumes se déposent sur les genoux et son regard bleu se plante dans le sien. Il ne paraît plus en colère, ses traits semblent détendus et ses yeux tentent de transmettre toute la sérénité qu'il a à donner.

- Est-ce que tu as des contractions ?

Sa voix est douce faisant diminuer son anxiété, Esmée ne peut lâcher son regard en secouant la tête et elle rajoute tout bas :

- Je voulais que tu restes à la maison ce soir, je voulais juste que tu restes avec moi... Je ne voulais pas que tu te fâches et qu'on se dispute....

- P'tit cœur, l'interrompt doucement Pierre. Ce n'est pas de ta faute seulement de la mienne. Je suis désolé, j'ai dit des choses blessantes alors que t'avais du mal à t'exprimer. C'est sans importance désormais, le plus important c'est ce qui se passe maintenant, d'accord ?

- J'ai peur, bredouille-t-elle.

- Je sais mais tu te souviens de ce qu'on a dit ? Tu l'as fait une fois, alors tu peux le refaire une deuxième fois.

SYNDROME » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant