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9 septembre 2022 Japon
- Je vais prendre une douche. J'ai besoin d'être un peu seul, lâche Pierre dans un anglais tremblant.
Le cœur d'Esmée se serre quand elle le laisse s'éclipser dans la salle de main, en lâchant sa main avant qu'il ne rentre dans la chambre d'hôtel, la laissant seule aux côtés de Pyry, ce dernier déclare les lèvres pincées :
- Je suis dans la chambre voisine si jamais et n'hésite pas à commander à manger.
- L'avion est à quelle heure demain matin ? s'empresse de demander Esmée en sachant qu'elle ne demandera pas au pilote.
- Dix heures, murmure Pyry.
Esmée acquiesce avec reconnaissance alors que le sportif presse une dernière fois son épaule avec soutien avant de s'éclipser. La brune rentre à son tour dans la chambre et elle entend l'eau couler à flot. Pourtant, elle ne distingue pas la voix de Pierre, lui, qui souvent des musiques effroyablement fausses sous la douche.
Après avoir entendu la coupure d'eau, Esmée patiente quelques minutes en jetant un coup d'œil sur la carte du restaurant de l'hôtel. Elle attend que le pilote apparaisse mais il ne sort toujours pas de la salle de bain. Elle se décide à ouvrir la porte pour trouver Pierre, appuyé contre le rebord de la baignoire.
Son regard azur est embué de larmes et il est arrêté sur un point fixe sur le carrelage juste devant lui, comme vidé de toutes émotions. Esmée s'approche aussitôt pour le serrer dans ses bras, elle se moque bien que le torse du pilote soit encore humide d'eau et qu'elle puisse finir tremper.
Esmée est une éponge. Elle absorbe toutes les émotions à cause de son hypersensibilité. Elle en a mal au ventre de voir le pilote dans cet état et elle contient difficilement ses larmes, elle est loin d'être d'une grande aide pourtant elle essaye.
Elle dépose simplement une trainée de baisers sur sa mâchoire avant de sentir les bras de Pierre se refermer autour de son corps. Il lâche un profond soupir avant d'exploser en sanglots, il bredouille un peu honteux :
- Désolé...
- T'as le droit de lâcher prise, souffle-t-elle. Et c'est pas parce que t'es un garçon que tu n'as pas le droit de pleurer devant moi, t'as pas besoin de t'excuser, c'est ok.
Elle accompagne ses mots en effleurant les cheveux à la base de sa nuque de ses ongles, et elle attire un peu plus Pierre contre sa poitrine. Il sanglote toujours en s'accrochant à son sweat-shirt lui appartenant.
- J'ai cru que.... j'ai jamais eu aussi peur... balbutie-t-il.
- C'est terminé, rassure Esmée en passant ses doigts dans ses cheveux pour les recoiffer.
L'étreinte de Pierre se fait plus pressante comme un besoin de sentir la brune près de lui. Il respire difficilement, sa respiration est entrecoupée par ses sanglots alors qu'Esmée essaye de tenir pour deux. Mais qu'est-ce que c'est difficile alors qu'elle absorbe toutes ses émotions et que son cœur se serre à chaque reniflement du pilote.
