LXXVI. I changed

406 18 1
                                    

- Non, je dors dans le salon, ta mère va dans ma chambre! S'exaspère Camille.

- C'est hors de question! Je dors ici et tu gardes ta chambre! C'est ma mère! Répliqué je.

- Kelly! Tu restes dans ta chambre et je dors ici. Ce n'est pas négociable. Décide-t-elle en se plantant sur le canapé.

- Je vais dormir ici. Tente ma mère.

- Maman! Tu vas prendre ma chambre, pas de discussion!

- Ou alors, on dort ensemble et on laisse ta mère dans ma chambre. Suggère la française.

Je hoche la tête, ma mère acquiesce elle aussi. Camille murmure quelque chose d'incompréhensible en français.

- Qu'est-ce que ça veut encore dire? Soufflais je.

- Tu demanderas à Zoé.

Elle s'échappe, comme à son habitude. Après avoir tous les trois mangé des pizzas, nous allons nous coucher. Sa simple présence m'avait manqué, son rire, sa façon de tordre son visage quand elle n'est pas d'accord. Je la regarde dormir. Elle dort toujours avec cet air si paisible, un sourire aux coins des lèvres. Elle se met brusquement à bouger. Quand je tente de la calmer, je reçois un poing puis des pieds. Elle finit par se réveiller alors que son visage est trempé de larmes et de sueur.

- Tu vas mieux? Demandé je. Je peux m'endormir sans risquer de me faire tuer?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé? Murmure-t-elle.

- Rien, tu peux te rendormir.

- Tu me regardais dormir? Sourit elle.

Je ne répond rien et me couche, face à elle.

Quand je me réveille le surlendemain, personne n'est à côté de moi, sa place est vide. Je me dirige vers la cuisine où j'entends des éclats de rire.

- C'est vrai? Oh, c'est trop mignon! Dis la voix riante de Camille.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici? Demandais je en embrassant ma mère.

- Je découvre toutes les conneries que tu as fait. Me sourit la française.

- Je suis sûr que tu n'étais pas mieux.

- Étonnamment, quand j'étais petite, j'étais très calme.

- Tu as commencé à être horrible plus tard?

- C'est pas vrai!

- Qui est partie à 17 ans?

- Toi aussi!

Je croise le sourire de ma mère. Je sens mon immense sourire retomber.

- Il faut que j'y aille. Signale Camille en se levant.

Elle claque une bise sur la joue de ma mère avant de me saluer de la main.

- Où est-ce que tu vas? Interrogé je.

- J'ai un truc à régler.

Elle s'enfuit. Je lève les yeux au ciel.

- Dis lui. Je n'ai jamais vu ce regard, même pas pour April.

- Maman! Tu ne veux pas un peu arrêter de contrôler ma vie? Et puis, je passe mon temps à lui dire, ça ne sert à rien. Tu as bien vu l'autre jour!

- Laisse lui un peu de temps!

- Comment je suis censé lui laisser du temps alors que je passe mes journées à côté d'elle? Je la vois à la caserne, je la vois ici.

L'amour du feuWhere stories live. Discover now