CLXXIV. The lieutenant's slut

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Dès que nous retrouvons notre fille, Camille la prend dans ses bras et lui dit "je t'aime" encore et encore en français. Leslie lui répond en pinçant ses lèvres en un sourire. Camille éclate de rire en lui posant un baiser sur le front. Une fois installés dans la voiture, la plus petite se met à parler.

- Mama cam'on! Répète-t-elle sans cesse.

- Et daddy, tu arrives à dire ça? Demandé je.

Camille prononce rapidement quelques mots en français et je devine à son sourire qu'elle se moque de moi. Leslie pince à nouveau ses lèvres en produit un petit son. Sa mère se tourne vers elle et répète à nouveau "je t'aime".

- Elle t'imite! Souris je en constatant que ma fille copie les mimiques de sa mère.

- Pourquoi c'est si long? D'habitude, on est déjà rentrés à cette heure-ci.

- Aucune idée. Je peux aller voir.

- Non, reste au cas où ça repartirait.

Elle remonte la file de voitures à toute vitesse et je ne peux rapidement plus la voir.

- Elle me rend fou, ta maman, tu sais. Dans tous les sens du terme. Mais elle est géniale. Soufflé je à Leslie qui me regarde avec un grand sourire.

- Mama, cam'on. Me répond elle en riant.

PDV: Camille Roulet

Après avoir remonté la rue de klaxons, j'arrive enfin à la source du bouchon. Un vieil arbre est tombé en travers de la route, obligeant des voitures de tous les côtés à freiner brusquement. Plusieurs sont fumantes, l'une supportant le poids de l'arbre, les arbres étant rentrées dans son feuillage où dans son tronc. Je tourne autour de moi pour trouver un véhicule de secours, mais je n'en vois aucun. Je crois en distinguer le bruit et accourt dans sa direction. Je finis par trouver camion-échelle, secours et ambulances, tous les uns à la suite des autres, bloqués, eux aussi, dans l'embouteillage. Je me perche à la fenêtre du camion-échelle et négocie pour y entrer. Une fois assise au siège conducteur, sirènes hurlantes et sous un concert de klaxons, je passe dans la file en sens inverse. Quand j'arrive devant la voiture écrasée, je monte sur le trottoir pour en faire le tour et laisser de la place aux autres véhicules.

- Où est-ce que vous avez appris à faire ça? Demande le stagiaire, les yeux écarquillés.

- Appris à conduire? Je suis de la maison. Répondis je avec un clin d'œil.

- Avec ton accent et ce que t'as autour du cou, ça m'étonnerait ma belle! Rit le lieutenant.

- Vous seriez étonné. Je vais vous aider. Affirmé je avec qu'il ne puisse parler. Ce n'est pas négociable.

Je saute à terre et court vers ma famille sous les interrogations des pompiers.

- Pourquoi est-ce que je savais que tu avais encore sauvé le monde? Sourit Kelly en ouvrant la portière quand j'arrive à sa hauteur.

- Tu viens finir de le sauver avec moi.

Sur ces mots, je sors Leslie, tout sourire, de la voiture et la serre dans mes bras. Il se lève et nous retournons à l'avant de la file.

- Tu t'accroches bien à moi. Soufflé je à ma fille. On va sauver le monde.

Nous arrivons devant les pompiers qui manquent de s'étouffer.

- Je croyais que vous aviez déclaré forfait. Lance le lieutenant.

- Elle? Jamais. Mais pour une fois, elle a eu la bonne idée d'aller chercher des renforts. Commente Kelly.

- Lieutenant Severide. Je vous admire de tout mon cœur. Salue le stagiaire.

- C'est parce que vous ne l'avez pas vu en œuvre.

En levant les yeux au ciel, je me rapproche de la première voiture.

- Les secours, vous devriez venir ici. L'échelle peut faire ce que vous êtes en train de faire. Ordonné je.

Je dirige l'échelle sous le regard malveillant de leur lieutenant.

- Camille, j'ai besoin de toi. M'appelle Kelly, qui travaille avec l'équipe de secours. Je pense qu'aucun de nous n'est assez souple pour entrer là-dedans.

- Leslie, tu vas avec daddy? Demandé je à la petite fille qui secoue la tête en restant collée à moi.

La gardant donc toujours contre moi, je rentre dans le véhicule. Je me faufile jusqu'au conducteur et lui met le collier cervical que me tend Kelly par le fond du véhicule. Je fait ensuite glisser une planche. Kelly me tend son canif pour que je découpe sa ceinture et l'allonge sur la planche. Une fois qu'il est sorti, je sors de la voiture, ma fille toujours souriante contre moi.

- Lieutenant! M'appelle le stagiaire dès que je suis dehors.

Les portières de la voiture devant lui sont impossibles à ouvrir. Ils essaient par tous les moyens, aucun résultat. Je signe au conducteur et à sa passagère de se couvrir le visage pendant que Kelly éclate la vitre. Je cache le visage de ma fille dans ma veste et elle éclate de rire. Les deux adultes au devant sont rapidement sortis mais des cris d'enfants retentissent à l'arrière de la voiture. Pendant que les autres s'affairent à ouvrir les deux portières arrière, je me glisse entre les fauteuils. Les deux à ma droite, les plus jeunes, sont sortis immédiatement. Celui à gauche a les jambes écrasées par le fauteuil avant. Sa portière ne s'ouvre pas. On me lance une veste pour le couvrir et laisse les pompiers casser la vitre. Il le place avec moi sur une planche dorsale mais ses jambes sont très abîmées.

- Hé, ma chérie, ça va? Demandé je à ma fille, une fois hors du véhicule.

- Mama mm! Sourit elle.

Je lui tire la langue et elle éclate de rire.

- 'a'i! 'a'a! S'exclame-t-elle en pointant quelque chose dans mon dos.

Je tourne la tête et découvre Kelly, juste derrière moi. Il passe un bras autour de ma taille en glissant un baiser dans mon cou et prend Leslie qui tend les bras vers lui contre son torse.

- Ça y est, je sais d'où je vous connais. S'exclame un des pompiers de l'échelle. C'est vous la meuf du lieutenant.

- Quoi? C'est elle la pute du lieutenant? Enchaîne un autre.

- Et toi, t'es la pute de qui? Répond Kelly. Allez, vas-y, répond moi.

- Kelly, ça ne sert à rien... Soufflé je.

- Non, non, je ne les laisse pas parler comme ça de toi, tu ne te résumes pas à être ma copine, encore moins "ma pute".

- Maintenant, Severide, tu vas m'écouter. Je n'ai pas besoin que tu joues au bonhomme, je sais me défendre. Dis je doucement. Donc, non, je ne suis pas "ta pute" mais laisse les parler, ce sont des imbéciles qui répètent ce qu'ils ont entendu. Laisse parler, ils finiront par se taire.

- Comment ça répéter? Tu as déjà entendu des gens parler de toi comme ça? Et tu ne m'as rien dit?

- Je ne suis pas à toi, je te dis ce que je veux te dire. Tu réagis toujours comme ça, c'est pour ça que je ne t'ai rien dit. Répondis je calmement.

Sans attendre sa réponse, je prends ma fille de ses bras et m'en vais. Sans entendre ses paroles, je sais qu'un des pompiers à répondu.

•••

Plusieurs cas suspectés de Co-Vid-19 dans mon lycée, au moins 2 dans le lycée voisin et ma prof de physique qui nous répète depuis deux semaines qu'elle a hâte que ça ferme, tout ça pour un virus. En même temps, si le corona virus traîne dans mon lycée, la moitié de mes profs disparaissent....

L'amour du feuWhere stories live. Discover now