XCVIII. Valentine's day

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Les journées passent et les gardes s'enchaînent. Nous arrivons presque à l'heure pour une nouvelle journée à la caserne. L'air rêveur de Gabby nous accueille.

- Qu'est-ce que tu lui as fait? Glissé je à Matt qui me répond en haussant les épaules.

- Aujourd'hui, c'est la saint Valentin! Sourit l'ambulancière.

- Ah bon? On est quel jour? Demandé je.

- Le 14 Février...

- C'est le 14 Février?

- Toi, tu es d'un romantisme...

- Mais attends, ça veut dire que l'autre doit m'offrir un truc?

- L'autre? S'indigne Kelly.

- Oh, il s'est reconnu!

- Oui, c'est ça. Le plus souvent c'est des chocolats mais..

- Mais j'ai une autre idée.

- Cette quoi encore cette connerie?

- Je veux une machine à croque-monsieur!

Kelly recrache son café pendant que Zoé, qui vient d'arriver, éclate de rire.

- Pauvre Kelly... Rit elle en français. Qu'est-ce qu'il a fait pour devoir te supporter?

Je lui tire la langue.

- C'est quoi un machine à croque-monsieur? Demande Otis.

- Ben, c'est une machine pour faire des croque-monsieur.

- Pourquoi on a besoin de ça?

- Parce que c'est le prix à payer pour vivre avec une française. Autrement je vais chez Mouse, je suis sûre qu'il sera ravi d'avoir une machine à croque-monsieur.

- Pourquoi je t'aime, toi, déjà? Demande le lieutenant.

- Parce que je suis géniale.

- Tu es fatigante, tu sais ça?

- On me le dit souvent.

C'est avec un sourire que je l'embrasse d'abord le cou avant de remonter jusqu'à ses lèvres.

- Pourquoi tu ne veux pas des fleurs et du chocolat comme tout le monde?

- Je ne suis pas tout le monde.

- Ça, j'avais remarqué.

Il sourit avant que je ne m'échappe. Il me soulève et m'en empêche. J'éclate de rire comme la plupart de nos collègues. Une avalanche de baisers, chacun ponctué d'un «je t'aime» plus tard, il me laisse partir.

Nous nous retrouvons tous au Molly's comme à notre habitude. Tout en faisant mon service, je discute avec Zoé.

- Pourquoi une machine à croque-monsieur?

- Je pensais attendre mon anniversaire mais si j'ai une autre occasion 3 semaines plus tôt, pourquoi pas!

- Tu sais que tu es insupportable?

Je lui envoie un baiser avant d'aller servir des bières à une table de flics. Je passe la soirée à servir les héros de la ville. Deux pompiers au bar avec des bières ici, cinq médecins autour de shots de vodka à cette table, quatre policiers et leurs cocktails autour de celle-ci, ces deux là qui travaillent pour le procureur avec leurs scotchs. Quand mon lieutenant est finalement le seul dans le bar, il s'approche de moi.

- On rentre? Propose-t-il.

Je tord mon visage dans tous les sens et le fais rire avant de m'accrocher à son cou. Oh, ce rire, qu'est-ce que je l'aime. Je voudrais qu'il résonne encore quelques secondes, quelques minutes, même quelques semaines encore. Je veux l'apprendre, je veux le connaître comme s'il était en moi. Je veux qu'il soit à moi. Je veux qu'il me montre le monde de ses yeux bleus. Je veux qu'il ne voit que moi comme mes yeux oublient ce qui l'entoure.

- Laisse moi conduire. Soufflé je.

- Alors là, tu rêves.

- Tu es sûr?

Je secoue ses clefs que j'ai attrapé dans sa poche.

- Mais qu'est-ce que...

Je sors du bar en courant et il rattrape en quelques secondes en me soulevant dans les airs. Nous éclatons tous les deux de rire avant que je ne dépose un baiser sur ses lèvres. Avant de m'enfuir vers le siège conducteur de la jolie voiture du lieutenant à mes côtés. Quand je me gare, il me prend par la main. Il entre à reculons dans notre appartement et me demande quelques secondes. Il me fait entrer pendant que de la musique joue.

- C'est toi qui a fait tout ça? Demandé je en découvrant une table dressée sur laquelle un repas est magnifiquement placé.

Comme simple réponse, il hoche la tête en se mordant les lèvres.

- Il faut croire que je suis plus romantique que toi.

- C'est incroyable! Qu'est-ce que je suis censée dire?

- Ne dis rien.

Je l'embrasse plus longuement que je ne l'ai jamais fait. Au moment de nous décoller l'un de l'autre, le regard qu'il m'envoie est pleins d'étoiles.

- Il ne faudrait pas gâcher tout tes efforts culinaires...

- De nous deux, c'est toi la catastrophe culinaire.

- C'est pas vrai!

- Et une catastrophe en voiture aussi...

- J'ai bien conduit cette fois!

- Je n'ai quand même pas décroché ma main de la portière.

Je lui tire la langue avant que nous ne nous asseyons pour manger. C'est les yeux dans les yeux que nous finissons nos assiettes. Une fois celles-ci vides, nous les lavons en riant. La corvée finit en une bataille de mousse mélangée à des éclats de rire. Nos lèvres collées, nos bras entremêlés, Kelly me renverse sur le canapé.

Quand je me réveille pour plonger mes yeux dans son beau regard bleu, le lieutenant me serre dans ses bras avant de se lever. C'est donc en me tenant par la taille qu'il va vers la cuisine. Je le couvre de baiser en m'interrompant à chaque fois pour lui répéter que je l'aime. Nous allons ensuite à la caserne et j'éclate de rire un nombre incalculable de fois chaque heure de la journée.

- Je savais que vous pouviez être aussi heureux tout les deux. Dit une voix qui nous fait lever la tête.

- Maman! S'exclame Kelly en allant prendre sa mère dans ses bras.

Je la salue à mon tour avec une bise.

- Pourquoi est-ce que tu es déjà de retour?

- Tu n'es pas heureux de voir ta mère? 

- Si, si, mais...

- En fait, je suis venue voir ton père.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait?

- Rien du tout, je... On s'est remis ensemble.

- Quoi? Mais... Pourquoi?

- Ce n'est pas à toi que je vais expliquer  comment fonctionne l'amour. Pourquoi est-ce que je m'explique? Je ne te dois aucune explication.

- Maman, je... je ne veux juste pas qu'il te brise le cœur une nouvelle fois.

- Mon chéri, c'est très gentil de ta part mais je peux gérer ma vie toute seule.

Elle caresse la joue de son fils et me fais un signe de la main. C'est avec un immense sourire dans ma direction qu'elle repart comme elle est venue.

•••

On est en Mars!

L'amour du feuWhere stories live. Discover now