LXXXIV. You look crazy

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Au milieu du salon, je mets de la musique et continue d'étirer chaque muscle de mon corps. J'écarte mes jambes et descends autant que possible. Je m'assoie et attrape mes pieds. Je sens mes cuisses me brûler. Je me relève et commence à danser en aillant les paroles sur les lèvres au rythme de "I want u and I don't know Y".

- Tu as l'air enragée. Sourit Kelly une fois la musique finie. Un petit peu folle aussi.

- Oui, je suis folle, folle de toi. Lui lancé je.

Il rit avant de sortir un plat du four. 

- Il y a une chose que je ne comprendrais jamais. Pourquoi tu te fais mal en tirant comme ça sur tout ton corps? Demande le lieutenant une fois que nous mangeons.

- Quand tu fais des pompes, des abdos ou quoi que ce soit d'autre, tu essaies toujours de te surpasser. Avec la danse, c'est pareil. Je cherche la limite de mon corps et je la dépasse. Quand je boxe, je tente de taper toujours plus fort. C'est pareil dans tous les sports.

- Mais tu as l'air de souffrir à chaque fois! Grimace-t-il.

- Si je ne souffrais pas, je ne me donnerais pas à fond. Qu'est-ce qu'on fait après? 

- Moi, je resterais bien ici, à ne rien faire.

- Paresseux

- Il fait froid!

C'est donc ainsi que, quelques minutes plus tard, nous partons pour la salle de sport. Nous avons la surprise de trouver d'autres pompiers là-bas.

- Peter! Tu peux m'aider à motiver Kelly ronchon? Lancé je à mon ami. Je ne comprends pas ce que tu as contre cet endroit!

- C'est la salle de sport de ton ex. La dernière fois que je t'y es vu, tu étais dans les bras de Jay. Ah, et aussi, la salle de sport de ton ex qui est toujours dingue de toi. 

- Il n'est pas là! Il est sur une enquête.

- Il fait froid! 

- Tu as toujours vécu à Chicago, ne viens pas me dire que tu n'as jamais vécu d'hiver plus froid que ça. Même moi, en France, j'ai vu pire.

- Tu as réponse à tout. Sourit il. Mais il n'empêche que je n'aime pas l'idée que tu ailles dans la salle de sport d'Antonio. Ça crève les yeux qu'il t'adores.

- Mais ça, c'est parce que tout le monde m'adore. Souris je en balançant mes cheveux.

- C'est ça, dans tes rêves peut-être. Murmure Mills.

- Qu'est-ce que tu viens de dire? Demandé je, l'air faussement choqué.

- Il n'a pas tort là dessus. Reprend Kelly.

- Vous avez intérêt à courir très, très vite. Souris je. 

- Mais ne t'inquiète pas, on te supporte quand même. Sourit Kelly en me volant un baiser. 

Au même moment, Carla revient. J'ignore Kelly qui me couvre de baisers et tente de me parler.

- Quel sport tu fais? Demandé je à la stagiaire.

- Principalement de la danse. Répond elle. 

- Oh, vraiment? Tu viens de me donner une idée. 

J'emmène les trois autres pompiers vers la salle de danse qui est aussi vide que la dernière fois. Je les invite à s'échauffer avant que Carla et moi ne donnions un gage aux deux garçons. Carla lance une musique et je me mets à danser, immédiatement rejointe par la candidate. 

- Oh, non, je ne fais pas ça! Dit Kelly.

- Oh que si. Et toi aussi! Lancé je à Peter.

- Regarde tout ce que je fais. Lui ordonne Carla.

Nous reprenons notre danse improvisée bien plus lentement et tentons de l'apprendre aux deux autres. Je murmure les paroles bien que ce soit la première fois que j'entends cette chanson. Nos deux élèves répètent entre eux pendant que je me tourne vers ma nouvelle collègue.

- Qu'est-ce que c'est? Demandé je.

- High highs to low lows de Lolo Zouaï. 

- J'aime bien. Elle parle français? 

- Oui, sa mère est française et elle est arrivée au Etats- Unis quand elle était bébé. 

- Tu as l'air de bien connaître son histoire.

- En fait, c'est une amie d'enfance. Je vivais à San Francisco avant d'arriver à Chicago et c'est la seule de mes amis à qui je parle encore. 

- Elle est si jeune que ça? M'étonné je.

- Elle est du 5 Mars 1996. 

- C'est vrai? 

- Oui, pourquoi?

- Je suis du 5 Mars 1995. 

- C'est une drôle de coïncidence. Rit elle.

- Camille! Carla! On est près! Hurle Peter.

Nous nous retournons et Carla relance la musique. Je ne peux m'empêcher de rire durant toute leur représentation et ma camarade est comme moi. Au bout d'un moment, je les rejoins, Carla aussi. Nous explosons tous de rire à la fin du morceau. Durant tout ce même morceau, j'ai accompagné les paroles de ma voix. Au morceau suivant, je fais la même chose sans même m'en rendre compte. 

Can't stop, won't stop, get guap. Dis je en bougeant en rythme. 

- When they say I'm not hot, all these lies need to stop cause I'm icy, wifey, haters wanna fight me. Dit Carla avec moi. 

Je rencontre le sourire idiot du lieutenant. À la chanson suivante, je me sers de lui et danse autour de son corps. Je me déchaîne sur les mots d'Adele pendant tout le long de Someone like you. Je finis la chanson dans les bras du lieutenant. 

- Oh, putain de merde. Lâche Carla.

Ma tête tombe sur le torse de Kelly en même temps que mes épaules et mes larmes pendant que mon sourire monte. Il prend mon visage entre ses deux mains et dépose un baiser sur mes lèvres. 

- Tu sais que je t'aime? 

- Comme tu me le répètes à peu près tous les jours, oui. 

Il sourit avant de passer son bras atour de mes épaules. Nous rentrons tous chez nous et je file sous la douche. En quelques secondes, je ne suis plus seule. Mon corps et celui du lieutenant en face de moi se touchent presque, nos deux visages collés l'un à l'autre. Nos lèvres ne peuvent plus se décrocher et nos mains sont pendues à nos cheveux. 

- Je t'aime, pour de vrai, pour toujours, de tout mon cœur. Soufflé je à l'oreille de Kelly.

•••

J'ai passé mon oral. C'était horrible. Plus jamais. Comment ça, encore deux dans l'année? Non, non, non, même pas en rêve.

L'amour du feuWhere stories live. Discover now