L'amour du feu

CXIII. We have to talk

Dès la fin de notre garde, j'essaie d'appeler Sophia. Après plusieurs tentatives, elle ne répond toujours pas. Bien plus tard dans la journée, elle m'envoie un simple message auquel je grimace.

Il faut qu'on parle

En lisant par dessus mon épaule, Kelly fait son propre commentaire.

- Ça sent pas bon. Il faut que je t'attende pour manger?

- Je pense que oui. Est-ce que ça veut dire que tu vas cuisiner?

- Ne rêve pas, ce n'est pas pour toi.

Je lève les yeux au ciel en soupirant.

- Comment c'est possible qu'un jour, on se déteste, et le lendemain, on s'adore?

- Moi, je ne fais rien que subir tes changements d'humeur.

Je lui claque une bise sur la joue avant de sortir. Quand je rejoins Sophia, elle est déjà installée dans le bar où elle m'a demandé de venir. Je tente de l'embrasser mais elle tourne la tête.

- Alors c'est ça?

Elle respire profondément avant de m'expliquer le pourquoi du comment. Je contiens toutes mes émotions pendant tout le trajet jusqu'à mon appartement. Une fois là-bas, je me débarrasse des mes affaires et met de la musique. Sur les paroles de "Cry me a river", je tourne sur mon même avant de donner un énorme coup de poing dans le mur en même temps que j'ai l'impression d'en recevoir un dans le ventre. Kelly accoure à l'entente de mon cri.

- Si tu comptes détruire cet appart', je te rappelle que tu n'es pas la seule à y vivre. Sourit il face au trou qui est dans le mur.

- Kelly... J'ai besoin... J'ai besoin d'aide...

Je me retrouve de longues minutes plus tard dans un lit d'hôpital. Zoé toque à la porte de la pièce où elle m'a enfermée. Je sens des larmes couler sur mes joues sans que je ne contrôle quoi que ce soit et elle me prend dans ses bras jusqu'à ce que je me calme. Elle sort pour laisser place à Kelly. Quand il place ses bras autour de moi, je ne veux qu'il relâche son étreinte. Il finit par s'allonger à mes côtés et je m'allonge sur lui.

- C'est à cause de toi. C'est à cause de toi qu'elle est partie.

- De qui tu parles?

- Sophia.

- Tu ne veux pas penser à autre chose?

- Comme quoi? Ma vie est un film où il se passe drame sur drame.

- C'est faux, tu as pleins de souvenirs heureux, à la caserne, au bar, ici, chez nous, chez Myriam, au district, avec Peter, avec Zoé, avec Matt, avec moi..

- C'est quand même fou, même rompre, on ne sait pas faire.

Il sourit avant de déposer un baiser sur mes cheveux. Je me tourne vers lui et avance mon visage vers le sien avant d'y poser une bise. Mes yeux rentrent en contact avec les siens et un drôle de connection se fait entre nous. Nous ne lâchons pas nos regards jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre sur Casey.

- Tu vas bien? Me demande-t-il.

Je hausse simplement les épaules sans le regarder.

- Tu fais encore la tête à cause d'hier.

- À cause d'hier et de toutes les fois précédentes.

Sans savoir comment, plusieurs minutes plus tard, nous rions ensembles. Le lendemain, je me bats presque avec Kelly pour aller à la caserne.