CVIII. Are you drunk?

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Je me réveille, elle n'est plus à mes côtés. Je fais le tour de notre appartement, vide. Je trouve simplement un mot.

Je ne peux plus continuer comme ça. Ça va trop vite, on doit arrêter.

J'essaie de l'appeler, aucune réponse. J'appelle ensuite Zoé qui, elle, répond en disant qu'elle ne veut pas me parler. Je m'effondre sur le canapé. Je ne cesse de repenser à tous les souvenirs que j'ai d'elle. Je souris bêtement en voyant son sourire de côté, ce regard qu'elle a et qui m'ensorcelle, ses grimaces et son rire. Ô, ce que j'aime ce rire.

Je me décide à me lever pour me préparer. Je me passe de l'eau sur le visage avant de respirer profondément. Je m'appuie sur mes mains et reste quelques minutes dans cette position.

Une fois à la caserne, je la cherche. Elle est là. Quand je vois la couleur de son teeshirt, je la questionne. C'est le chef qui me répond.

- Le QG ne veut pas qu'il y ait cinq membres des secours mais a accepté que Camille retourne sur l'échelle.

Elle me glisse un léger sourire. Un rayon de soleil l'illumine et elle plisse les yeux. Je descends les yeux là où ils sont attirés par un éclat. Autour de son cou, sa chaîne militaire sur laquelle ses deux bagues sont encore accrochées. Je remonte mon regard vers ses yeux qui rient avec ceux de Cruz. Ceux de mon subordonné dégage un message que j'ai déjà vu pour beaucoup trop de femmes.

- Je n'ai pas besoin que tu joues au grand frère protecteur. Me lance-t-elle avec un regard froid.

Je baisse les yeux avant d'aller dans mon bureau où je reste tout le long de la garde. Personne ne parvient à m'en faire sortir mis à part pour les interventions.

- C'est quoi ton problème? Demande Camille en y entrant.

- Je ne crois pas que je t'ai autorisé à entrer. Répondis je sans lever les yeux.

- Regarde moi et répond moi.

Je me tourne vers elle.

- Je croyais que c'était toi qui avait rompu nos fiançailles comme si de rien n'était avant de flirter ouvertement avec un collègue. Lancé je calmement.

- Je ne flirte pas avec lui et, putain, qu'est-ce que ça changerait? J'ai le droit de draguer qui je veux, je ne t'appartiens pas! S'exclame-t-elle.

- Tu me largues comme une merde et quelques heures plus tard, tu es déjà prête à sauter sur tout ce qui bouge! Hurlé je.

- Donc, c'est ça le problème? Tu ne supportes pas de t'être fait larguer?

- Je ne supporte pas de voir celle que j'aime se barrer pour un autre. J'en ai marre d'être pris pour un con.

Je finis tout juste ma phrase avant qu'un coup de poing n'atteigne mon visage.

- Je ne te prends pas pour un con. Tu es con.

Elle sort de mon bureau et je crois voir des larmes au bord de ses yeux. D'autres coulent des miens. Je m'efforce sur mon bureau. Je me relève et passe mes mains sur mon visage quand on toque à ma porte.

- Un cigare? Propose Matt.

C'est donc au même endroit que d'habitude que nous fumons en discutant. Mon meilleur ami évite habilement le sujet qui fâche et parvient à faire revenir mon sourire. 

J'évite plusieurs jours Camille, autant à la caserne que chez nous. Ou peut-être que c'est elle qui m'évite. Elle arrive à la caserne en retard et semble absente. Elle vient se servir un café alors que je bois le mien juste à côté de la machine. 

L'amour du feuWhere stories live. Discover now