CXLV. Put your tongue back in your month, give her to me and get ready

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Après avoir couché Leslie et mangé, nous nous posons devant la télé. Kelly enlève son teeshirt et je fais de même, la chaleur étant insupportable.

- Vraiment? Demande-t-il en riant à moitié en constatant que je suis seins nus alors que je me lève pour aller chercher Leslie.

- Il me semble que je pourrais faire exactement la même remarque.

Je reviens vers lui, notre fille dans mes bras et m'allonge contre lui en espérant qu'elle se rendorme vite.

- Tu sais, finalement, je me dis que monsieur Lieutenante Roulet, ça sonne plutôt pas mal.

- Tu veux qu'on se marie?

- Non, devenir lieutenant. Je préfère gagner autant, voir plus, que toi.

- Au secours, tu veux devenir indépendante!

- Ça doit être à cause du nombre de femmes dans ma famille, ça me donne des idées folles. Non mais, une femme qui gagne plus que son mari et un mari qui se fait appeler par le nom de sa femme, ça n'existe pas.

- C'est vrai, c'est... bizarre.

- Fait un peu attention à tes mots, surtout si tu comptes rencontrer ma famille un jour. Que des femmes françaises, les seuls hommes sont soient asociaux, soient absents de ma vie. Ou les deux.

Je me relève pour remettre notre fille, endormie, dans son lit.

- Et sache que ma mère a toujours gagné plus que mon père.

Je le rejoins ensuite dans notre chambre. Après m'être entièrement déshabillée, je ne trouve rien qui traîne et m'enfouis dans notre lit. Je laisse mes cheveux trainer derrière moi et sors une jambe de la couverture. Kelly pose sa main sur ma hanche et ne l'enlève plus qu'au matin suivant.

PDV: Kelly Severide

Je suis réveillé par les cris de ma fille. Camille n'est plus là et je la retrouve dans le salon, ordinateur sur les genoux et café à la main. En donnant son biberon à Leslie, je m'assoie à côté d'elle et embrasse son front.

- Qu'est-ce que tu fais là-dessus si tôt?

- Oh, hum, rien. Sourit-elle en fermant son ordinateur. Tu vas bien?

- Depuis quand est-ce que tu es là?

- Pas très longtemps, peut-être deux heures.

- Quand il est 6 heures, deux heures, ça fait beaucoup.

- Oui, bon, ça va, tu ne vas pas m'en parler toute la journée.

Je la regarde dans les yeux et elle ne m'a jamais semblé aussi fatigué.

- Pourquoi est-ce que tu as ma veste sur les épaules?

- Elle traînait et puis j'avais froid.

Je la regarde à nouveau, plus sa tenue qu'elle cette fois. Elle a pris mon jogging et ma veste, les deux lui allant étrangement bien. Elle se lève et me colle un baiser aux lèvres avant de s'en aller vers la salle de bain, me laissant encore une fois seul. Quand elle revient, elle est magnifique.

- Rentre ta langue dans ta bouche, donne la moi et prépare toi. Ordonne-t-elle avec un rapide baiser.

J'obéis sans qu'elle ne quitte mon esprit. Quand je reviens à elle, ses lèvres sont toujours rouges, sa chemise est toujours ouverte et Leslie est toujours calme, dans ses bras.

- Viens, je veux te montrer quelque chose. Murmure-t-elle en me prenant la main.

Elle s'en va en direction de la porte d'entrée. Je la prend dans mes bras et, dans un baiser, reboutonne sa chemise. J'attrape ma veste et nous sortons. Elle conduit, sans un mot, pendant de longues minutes. Puis s'arrête brusquement.

- Je suis tombée sur une photo que j'avais prise ici, quand je suis arrivée à Chicago, il y a 2 ans et 11 mois. Annonce-t-elle, les larmes aux yeux.

- Tu vois tout ce que tu as déjà parcouru? Il y a 3 ans, tu débarquais sur un nouveau continent, tu étais complètement perdue. Maintenant, regarde autour de toi. Tu as une famille. Ça ne fait qu'un an et demi que je te connais et pourtant, je sais que je passerai ma vie avec toi.

Elle sort brusquement de la voiture, prend Leslie dans ses bras et m'incite à sortir. Elle sort un appareil photo de nul part et prend des dizaines et des dizaines de photos. Bien qu'un professionnel aurait sûrement critiqué mon choix, ma préférée et celle, mal cadrée, où nous déposons chacun un baiser sur le front de Leslie, toute souriante, qui laisse apparaître des rayons orangés du soleil. Plus je la regarde, plus j'aime chaque petit détail. Les cheveux de Camille semblent cuivrés, ses yeux verts et ceux de notre fille, d'un bleu éclatant. Et malgré sa ressemblance frappante avec moi, je perçois quelques traits de sa mère.

- Tes cheveux, ils étaient exactement comme ça le premier jour où on s'est vu. Ce sont ces cheveux qui m'ont rendus amoureux.

Je la serre dans mes bras et l'embrasse tout en gardant Leslie contre moi. Nous remontons en voiture et elle conduit jusqu'à la caserne.

- Oh! Ma chérie! S'écrit Gabby en nous voyant arriver.

Elle court presque vers nous et ouvre grand ses bras quand elle arrive devant moi. Ce n'est pas pour moi mais pour ma fille, endormie au creux de mes mains. En voyant ses yeux fermés, elle se contente de lui caresser le visage. Je m'installe dans le canapé et la regarde dormir tout en écoutant Camille parler. L'intercom retentit et nous sautons tous sur nos pieds. Je vais tellement mécaniquement à mon camion que je ne me rends compte qu'une fois dans le garage que ma fille est toujours dans mes bras.

- Kelly, donne la moi. Sourit Boden une fois sur les lieux de l'intervention.

Il la prend dans ses bras et joue avec elle tout en nous dirigeant. Nous entrons dans le bâtiment en flammes et, quand il ordonne de sortir, je vois Camille à l'autre bout de l'étage. Dans son dos, une poutre enflammée est en train de tomber. Je me jette sur elle juste avant qu'elle ne soit écrasée. Je distingue des voix, des pieds et nos alarmes hurlantes. Je sais seulement que je la garde dans mes bras jusqu'à l'extérieur. Une fois que les deux ambulancières ont vérifié notre état, Boden nous amène Leslie. Nous sommes conduits à l'hôpital où Zoé râle en nous voyant arriver.

- Si vous voulez me voir, vous n'avez pas besoin de faire n'importe quoi! Mais qu'est-ce qu'elle fait là, celle-là? Ne me dites pas qu'elle a hérité du gène casse-cou!

- Si tu ne t'arrêtes pas de parler, ils ne vont pas pouvoir te répondre. Glisse T.C avec un baiser dans son cou en débarquant dans la pièce.

- Si elle est là, c'est parce que monsieur Severide a oublié que sa fille était dans ses bras.

- Comment c'est possible?

On échange un sourire et un haussement d'épaules.

- Vous avez tous les deux un semaine de congés. Et n'essayez même pas de m'amadouer ou de revenir plus tôt. Vous prenez cette semaine, tous les trois, et je ne veux plus vous voir.

Sur ces mots, elle prend notre fille dans ses bras. Elle n'y reste pas longtemps avant que le bippeur de la médecin militaire ne sonne. Elle court en dehors de la pièce, son mari sur les talons.

•••

Je me suis enfin baignée dans la mer! Pas la piscine, de la vraie eau! Ça faisait plus d'un an. De toute ma vie, je n'ai jamais été aussi loin de la plage, du sable et de la mer si longtemps. Et puis je rentre demain. Mais c'est vrai que le métro et les odeurs de pisse me manquaient.

L'amour du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant