CXLIX. If you had any idea

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PDV: Camille Roulet

Dans l'avion qui nous ramène à Chicago, j'essaie de ne pas m'effondrer. Musique dans les oreilles, je passe finalement la majorité du trajet avachie sur Kelly. 

- Il faut vraiment qu'on parle. Murmure Kelly à mon oreille alors que je semble être dans un état près de l'ébriété. 

Je secoue la tête comme seule réponse avant de m'endormir. Quand nous sommes enfin chez nous, Leslie endormie, nous nous posons sur le canapé.

- Je ne veux plus te demander si tu vas bien et que tu me mentes. Commence-t-il. Camille, franchement, tout va bien?

- Je n'en ai aucune idée. Je n'ai plus conscience de quoi que ce soit depuis des semaines, je fais la première chose qui me passe par la tête et ce n'est pas toujours l'idée la plus judicieuse.

- Au moins, là-dessus, on est d'accord. Tu veux une bière?

Je la refuse sans dire un mot et il revient vers moi en plaisantant.

- Dis donc, tu vas vraiment mal pour refuser une bière.

- Tu sais que Ruzek, lui, il ne me couperait pas pendant que je parle.

- Il serait bien trop occupé à te reluquer.

Sans en avoir la force, je ris. Un rire incontrôlable qui sort de mon corps alors que mon esprit en est déconnecté.

- Je suis fatiguée, physiquement et émotionnellement. Lâché je quand j'arrive à contrôler un minimum mes muscles.

- Est-ce que tu es enceinte? Demande-t-il en me prenant dans ses bras. 

Je balance ma tête de gauche à droite, tout doucement avant de m'arrêter pour réfléchir. Il disparaît et me laisse, seule, étendue sur le canapé sans trouver le sommeil dont j'ai tant besoin. Le lendemain, je suis la première réveillée mais je suis seule. Les deux autres aux yeux bleus sont chacun endormi dans leur lit. Je me prépare rapidement et écris un petit mot avant de filer. Quand j'arrive dans le hall de l'immeuble où je n'avais pas mis les pieds depuis 2 ans et demi, j'envoie un message à celle que j'attends. Pendant qu'elle descend, je réajuste ma chemise et ma veste dans le miroir. 

- Tu viens avec nous? Demandé je à Peter quand Carla descend enfin avec lui.

- Pour te voir toute la journée comme ça, bien sûr! 

- Et quand tu me dis que rien ne s'est jamais passé entre vous, je suis censée te croire?

- Je t'assure qu'à part la fois où il m'a embrassée... Soufflé je.

- C'est marrant, tu avais oublié ce détail...

- Bon, tu as fini de foutre la merde dans mon couple, toi? Se plaint-il en prenant Carla par la taille et en l'embrassant.

- Pet'! Tu viens de ruiner mon rouge à lèvres!

- Tu le remets! 

Elle sort son rouge à lèvres et alors qu'elle s'apprêtait à l'appliquer, Mills continue de jouer autour d'elle. Sans dire un mot, elle le maquille rapidement. 

- Tu sais que je te déteste? Sourit il en la prenant par la taille pendant qu'elle se maquille la bouche. 

Ils se prennent par la main et nous retournons dans ma voiture et je conduis jusqu'au tribunal. À la fin de la journée, nous sommes tous les trois épuisés. Je nous conduis à la caserne où nous sommes accueillis par tous nos collègues.

- Qu'est-ce que tu es beau comme ça, Mills! Lance Gabby en riant.

- Si tu savais comment on m'a regardé...

Je remarque que son parrain joue avec ma fille sur le canapé.

- Où est-ce qu'il est? Demandé je sans obtenir d'autres réponses que des haussements d'épaules.

J'essaie de participer aux conversations et de rire avec eux mais il ne quitte pas mon esprit. Puis il débarque du couloir. Il se précipite vers moi et m'embrasse sous les cris de nos amis. 

- Désolé, je rattrapais le boulot que...

- Je m'en contrefous. Tu es là maintenant.

Je reste longtemps dans ses bras. Je relève la tête vers lui et me hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser mais il plaque un main sur chacune des mes joues et capture mon regard. On continue de se regarder longtemps avant qu'il ne m'embrasse encore une fois. J'ai un grand sourire incontrôlable pendant le reste de la journée et nous ne nous quittons plus. 

- Il faudrait qu'elle mange... Glisse-t-il.

Je tourne directement la tête vers Mills et Carla. Contrairement à nous, ils se battent pour cuisiner. Quand nous rentrons chez nous, Leslie s'endort dans la voiture. Quand elle est dans son lit, je rejoins Kelly qui a mis de la musique dans le salon. Le couvert est mis pour deux et il est en cuisine. Il me rejoint et me prend par la main en augmentant le volume de la musique. 

- The lady in red... Souris je face à lui.

- Tu te rappelles, juste avant qu'on ne se remette ensemble, le 4 Juillet, tu étais habillée en rouge et, quand on est rentré, j'ai mis cette chanson. 

- Ce dont je me rappelle aussi, c'est que tu n'avais toujours pas quitté ta copine. Tu te rends compte que c'était il y a plus d'un an? 

- Tout ce temps que je te supporte? Je mérite une médaille! 

- Enfin, ça fait quand même 2 ans et demi que tu passes ton temps à me draguer....

- Et ça fait presque aussi longtemps que tu me fais tourner en bourrique. Mais tu mérites bien plus qu'une médaille.

- Je vais t'offrir plus qu'une médaille... Murmuré je à son oreille en l'embrassant. 

Je continue de l'embrasser plusieurs fois en me pendant à son cou. Il entoure ma taille de ses bras et m'embrasse plus longtemps en m'emportant sur notre lit.

- Et ce que tu cuisinais? Demandé je entre deux baisers.

- Plus tard. 

Quand je me relève, il est endormi. Après avoir déposé un rapide baiser sur ses lèvres, j'enfile ma chemise sans pour autant la fermer. Je retourne à la cuisine où je retrouve ce qu'avait commencé à préparer Kelly et tous les cœurs écrits sur les post-its collés aux placards. Sur chaque post-it a est écrite une recette par sa mère. Un verre d'eau dans les mains, je me balade dans l'appartement vide. Un papier attire mon attention. C'est cette fois son écriture qu'il a ajouté à la mienne. Alors que je lui ai dit que j'allais au tribunal, il m'a répondu qu'il allait à la caserne. Simplement voir nos deux écritures l'une à côté de l'autre me fait sourire. Je prends un carnet et un stylo puis m'assoie au comptoir de la cuisine.

•••

Combien de grèves il y a-t-il en France par an? Parce que moi qui pensait avoir un peu moins de profs absents qu'avant, c'est raté. Et puis, c'est jamais au bon moment! Sauf quand c'est ma prof d'allemand. Là, c'est toujours le bon moment. Mon amour pour elle est... indescriptible. 

L'amour du feuWhere stories live. Discover now