CXXV. I love you both

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Mon réveil est provoqué par la sonnerie de l'intercom puis les cris de Leslie. Je me lève pour la calmer en prenant un nouveau café. Elle attrape mon doigt et le met dans sa bouche. Kelly s'approche de nous et me serre dans ses bras avant de prendre notre fille dans ses bras. Il s'installe sur le canapé, la cale dans le creux de son bras et lui donne son doudou. Elle l'attrape et le fourre dans sa bouche. Je m'approche mais Kelly me glisse quelques mots.

- Va dormir, je m'en occupe.

Je m'en vais dans son bureau et m'allonge sur son lit. Rapidement, mes yeux se ferment. J'entends vaguement Kelly entrer pour ressortir après avoir posé quelque chose à mes côtés. J'entrouvre les yeux et découvre ma fille, elle aussi endormie. Je l'entoure de mes bras avant de retomber dans mon sommeil. Je me réveille juste avant qu'elle ne se remette à bouger. La porte du bureau s'ouvre sur Kelly. C'est avec un léger sourire qu'il reste adossé à la porte.

- Je vous aime, toutes les deux. Sourit il.

Durant le reste de la garde, Leslie reste accrochée à moi comme si sa vie en dépendait.

- Mais qu'est-ce que vous lui avez fait? Demandé je.

Seuls des rires me répondent. Je sors et vais m'asseoir à la table des secours dans le garage où est installé Kelly. J'assois Leslie sur mes genoux, une main au dessus de ses yeux pour que le soleil ne l'éblouisse pas. Kelly joue avec elle pendant que je suis à moitié endormie. Mes yeux se ferment et il enlève Leslie de mes genoux.

Je me réveille au son de la musique. Kelly fait danser une Leslie hilare sur la table. Je chantonne les paroles en lui chatouillant les pieds. Un homme arrive dans le garage. Il porte une chemise blanche en plus d'un uniforme de pompier. Le chef arrive et lui sert la main. L'inconnu nous observe avant de disparaître à l'intérieur. Quelques minutes plus tard, il revient et nous demande d'aller dans le bureau du chef. Je confis Leslie à Hermann et y vais avec Kelly.

- Quel âge a-t-elle? Demande-t-il.

- 1 mois.

- Elle est mignonne mais pourquoi est-elle dans une caserne?

- Une amie l'a amenée pour remonter le moral de toute la caserne. Défend Boden.

- Comment pouvez-vous travailler avec un enfant dans les bras?

- On se débrouille. Répond Kelly.

- Ce n'est pas à vous, lieutenant, que j'ai demandé mais à elle.

- Comme vient de le dire le lieutenant Severide, on se débrouille. Et puis, je n'ai pas encore officiellement repris.

- Et, quand vous reprendrez, vous viendrez toujours avec votre enfant pour prendre votre garde?

- Sachez que, cette question, vous auriez aussi bien pu la poser au lieutenant Severide. Ce n'est pas parce que c'est un homme que notre enfant ne le concerne pas.

- Bien. Une dernière question, pourquoi ne pas être restée en Angleterre?

- Parce que je viens de France.

Je sors de la pièce, suivie de très près par Kelly. Il pose son bras autour de mes épaules et me fait tourner vers lui pour me prendre dans ses bras. Quand je me suis calmée, c'est ma fille dans mes bras que je me sens mieux. Même quand elle hurle dans mon oreille. Après l'avoir nourrie, je décide de rentrer. Je mets de la musique dans la voiture et espère que Leslie s'endort. Au bout de quelques minutes, je ne l'entends plus. Son sommeil dure même quand nous rentrons.

Une dizaine de jours plus tard, je reçois un message de Carla.

Ce soir, tu viens avec moi

Le soir, Kelly étant toujours à la caserne, j'appelle Myriam. Elle hurle presque de joie quand je lui demande de garder Leslie. Je l'amène chez elle et souris en voyant les deux policiers jouer avec elle. Je m'en vais et rejoins Carla.

- Pourquoi tu n'es pas allée à la caserne?

- Je voulais te faire une surprise. Sourit elle.

Elle me traîne à l'intérieur du bâtiment. Il ne me faut que quelques minutes pour comprendre. Elle saute sur quelqu'un pour la prendre dans ses bras. Elle se décale et je vois la chanteuse. Je la salue et elle me répond avec un immense sourire. Elle se prépare pendant que nous discutons. Pendant qu'elle est sur scène, nous la regardons depuis les coulisses.

- Il y a quelques minutes, j'ai rencontré l'amie d'une très bonne amie. Elle a beaucoup de points communs avec moi et, il y a un mois, elle a eu une petite fille. Alors, maintenant, j'aimerais qu'elle vienne avec moi ce soir.

Je reste pétrifiée. Carla me pousse sur scène. Je rejoins donc Lolo Zouaï. On me tend un micro. Rapidement, elle commence à jouer une de ses chansons.

- Not that four letter word, hear it in my sleep. You got a face that I, I have never seen. Chante-t-elle avant de m'encourager à chanter avec elle.

- Jade, you follow me, follow me, follow me every day. I could never hide from you. Jade, losing my, losing my, losing my way, 'bout to fade. Chanté je.

Nous chantons toute la chanson à deux avec de grands sourires.

- Jade, toi et moi, toi et moi, on se connait pas du tout, I could never hide from you. Follow me. Jade, toi et moi, toi et moi, on se connait pas, tu me connais pas du tout. Baby you're a feeling. Chantons nous ensemble avant de rechanter le refrain.

À la fin de la chanson, elle me prend dans ses bras. Nous quittons la scène bras dessus, bras dessous. Nous échangeons ensuite quelques mots, à moitié en anglais, à moitié en français. Nous rions avant d'échanger nos numéros. Elle veut absolument voir des photos de ma fille.

- Oh mon dieu, elle est tellement mignonne! Sourit elle. Et puis, elle a de la chance d'avoir une mère aussi géniale. Au fait, tu chantes super bien.

Carla est à nos côtés et nous rions toutes les trois. Je passe chercher ma fille chez ma cousine avant d'aller à la caserne. J'y retrouve les deux femmes en plus des pompiers. Avec Leslie bien réveillée dans mes bras, je rejoins Kelly dans son bureau. Il est endormi mais les petits bruits de sa fille le réveille. Il la prend dans ses bras avant de se lever et de venir avec moi dans la salle commune. Tout le monde rit en jouant avec elle, surtout Lolo qui lui glisse quelques mots en français et en anglais.

•••

Encore 1 heure d'histoire, 1 heure de remises de récompenses de cross, 1 heure de cantine, 1 heure d'allemand, 1 heure de français, 1 heure de latin et peut-être 1 heure de grec. Et je suis en vacances. Plus qu'une journée à porter un sac plus lourd que moi. Plus qu'une journée de cette semaine insupportable où personne n'a l'énergie d'aligner 2 mots. Pour une fois qu'on a une excuse pour dormir en cours... Ah, non, en français c'est normal. Elle a qu'à la fermer et à me laisser mon pote. Au lieu d'avoir cette conne à côté de moi.

L'amour du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant