CLIV. We all will miss you

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Pendant ma garde, ma belle-mère m'envoie une vidéo de ma fille. Les semaines passent et les gardes se ressemblent. Carla et Mills nous rejoignent avec une bonne nouvelle. Sam a pris 20 ans de prison ferme et la perpétuité. La caserne est (presque) au complet quand nous disons au revoir à Zoé. Quand elle débarque, sa tenue de militaire enfilée, je suis la première à la prendre dans mes bras, immédiatement suivie de tous les autres.

- Tu vas me manquer. Tu vas tous nous manquer. Lui glissé je en français à l'oreille.

- Ferme la ou je vais finir par pleurer. Répond elle de la même façon.

- Tu as dit au revoir aux enfants? Demande Matt.

- Rapidement ce matin. On était en retard. Je n'ai pas le courage de les affronter.

- Putain Zoé! Tu as le courage de te battre depuis des années dans des pays inconnus mais tu ne peux pas affronter les larmes de tes propres enfants?

- On y va avec toi. Déclaré je. Je m'en fous, je suis lieutenant tant que Kelly n'est pas là. Secours 3, on y va.

- Tu es vraiment lieutenant provisoire?

- L'amour du chef pour ma fille doit y être pour quelque chose mais, oui, il a trouvé que c'était un bon entraînement. Et j'adore ce poste.

- On avait remarqué. Grogne Cruz.

Sirènes hurlantes, nous arrivons devant l'école des jumeaux.

- Il y a un problème? Demande le gardien en voyant nos uniformes.

Après une brève explication de la situation, il nous permet d'aller dans la classe.

- Je sais que ce n'est pas le jour où je devais présenter mon métier mais je voulais tenir ma promesse. Dit elle en entrant dans la classe. Et puis, j'ai quelques collègues et amis avec moi.

Les yeux des jumeaux s'emplissent de larmes et la médecin militaire m'oblige à entrer, accompagnée de Matt et Gabby. Comme promis, nous faisons l'exposé de nos métiers.

- Aujourd'hui, je dois partir en mission pour plusieurs semaines. Lance-t-elle, au bord des larmes.

- Avec nos métiers, on ne sait jamais quand on doit partir, quand on reviendra, si on reviendra... Continué je en la sauvant. On est conscient des risques qu'on prend mais c'est la vie qu'on choisit et, malheureusement, celle qu'on impose à nos proches. Malgré tous les risques que nous prenons dans notre travail, quand nous en sortons, on est souvent fiers de sauver toutes ces personnes. Mais parfois, on ne sauve pas tout le monde.

- On ne peut pas sauver tout le monde. On le sait et pourtant, quand on perd quelqu'un, on s'en rappelle pendant des semaines, des mois.

Nous nous apprêtons à partir quand Maxine et Jayden se lèvent pour courir vers leur mère. Quelques jours plus tard, après que nous ayons inhalés de la fumée, nous passons par l'hôpital. J'en profite pour passer voir Kelly. Sa mère est endormie et Leslie se laisse tomber de ses genoux. Je me précipite pour que sa chute ne soit pas douloureuse. Elle commence à pleurer puis tourne sa tête vers moi et se met à parler.

- Encore une fois, tu as pris mon polo. Sourit Kelly en m'embrassant.

À contrecœur, je dois immédiatement repartir sans même dire un mot. Je lui envoie donc ma réponse par message.

Il a ton odeur

Quelques jours plus tard, à la fin d'un intervention, je reçois un appel de Jennifer.

- Il faut absolument que tu viennes à l'hôpital. Aussi vite que possible.

Elle raccroche immédiatement, sans plus d'explication. Tous les scénarios se déroulent dans ma tête. Alors que je suis au bord de la crise de panique, je suis emmenée à l'hôpital plus vite qu'il ne faut de temps pour le dire. Je cours jusqu'à la chambre de Kelly où je le trouve, seul, parfaitement calme et debout.

- Qu'est-ce que c'est que tout ça? Demandé je en regardant autour de moi.

- Camille Roulet, vous avez admis à l'examen de lieutenant des pompiers de Chicago. Lit il. Ma mère a trouvé la lettre ce matin dans la boîte aux lettres. Elle savait que je préparais déjà ça.

- Et qu'est-ce que c'est "ça"?

- Il y a trois ans aujourd'hui, tu as été admise à l'académie des pompiers de Chicago. Quand je t'ai vue à la caserne, tout le monde pensait que je ne te regardais que pour t'avoir dans mon lit. C'était vrai mais ce n'était pas l'unique raison. 4 mois plus tôt, je t'avais déjà remarqué. En même temps, tu es difficile à manquer. Une des seules femmes, avec cet accent que j'aime tant et ces cheveux que personne d'autre n'a. Cette femme, elle était déjà ce mélange entre la plus gentille et la plus chiante. Une gamine qui était là, personne ne savait pourquoi. Mais je m'en fous, tout ce qui compte, c'est que maintenant, elle est devenue ma collègue, mon amie, ma petite amie, ma fiancée, mon ex, la mère de ma fille, la femme que j'aime. Je suis fière de nous, d'elle, de ce pour quoi elle se bat et de ce qu'elle veut devenir. Je suis fier parce que je sais qu'elle va tout déchirer et devenir le meilleur lieutenant qui existe. Et je suis fier parce qu'elle est super sexy dans mon polo.

- Pourquoi est-ce que je suis toujours la dernière à me rendre compte de ma chance?

- Parce que tu préoccupes toujours des autres, pas assez de toi.

Il me prend dans ses bras et me fais rapidement tomber sur son lit où il continue de m'embrasser.

- Allez vous prendre une chambre! Lance une voix dans notre dos.

Il ne s'arrête pas de m'embrasser pendant que j'envoie un doigt d'honneur avant de me relever.

- Zoé?

- Ça t'a vraiment pris tout ce temps pour me reconnaître?

- C'est juste que je ne m'attendais pas à te revoir si tôt!

- C'est bon? On était occupé. Râle Kelly.

- Je venais dire à monsieur Ronchon qu'il pouvait s'en aller.

Au même moment, on me demande de partir sur une intervention. Avec un rapide baiser, je saute en dehors de l'hôpital. Quand je reviens d'intervention, je vais directement dans mon bureau temporaire.

- Excusez moi, monsieur, mais c'est mon bureau. C'est moi qui ait le polo aujourd'hui.

- Ferme ta bouche, la porte et les stores et vient là.

Je lui saute presque dessus. Quand nos vêtements sont enfin enlevés, quelqu'un cogne à la porte.

- Zoé est de retour! Annonce Gabby à travers la porte.

- Dégage Gabby! Crie Kelly en continuant de m'embrasser avant de se mettre à murmurer. C'est ça qui me manque le plus quand on est dans ces putains d'hôpitaux. C'est toi qui me manque le plus.

•••

Plus que quelques jours et je serai à La Rochelle. Peut-être qu'il fait pas beaucoup plus beau mais au moins, je ne respire pas dans les pots d'échappement. Je trouvais que mes cheveux n'étaient pas assez emmêlés.

L'amour du feuWhere stories live. Discover now