CLXXXVI. What did I do?

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PDV: Camille Roulet

Après avoir quitté subitement mon appartement, je ne réponds plus aux appels ni de Kelly, ni de Raphael. Je passe donc deux jours à transformer tristesse et colère en énergie pour danser, ma fille me regardant. Je finis par sortir mon téléphone et voir des messages de Raphael.

Je crois qu'on n'a rien à faire l'un avec l'autre, tu dois d'abord le retrouver
N'empêche, tu resteras toujours mon amie et un de mes modèles préférés
Un jour on se reverra

Un fin sourire accompagné de larmes répond à ses mots.

- On va aller au Molly's, ma chérie. Souris je à ma fille.

Nous nous mettons en route. Dès notre arrivée, elle est capturée par mes collègues. Malgré moi, je remarque Kelly au bar. Je me décale pour mieux le voir embrasser à pleine bouche une nouvelle Barbie. Ma respiration devient difficile, mes yeux se brouillent de larmes et je fuis dehors. Quelques secondes plus tard, Antonio me rejoint, ma fille dans les bras.

- Qu'est-ce que j'ai fait? Mais qu'est-ce que j'ai encore foutu! M'effondré je face à lui.

- On rentre, ce sera mieux au calme. Murmure-t-il en me prenant dans ses bras.

Il me conduit jusqu'à son appartement où je manque de m'évanouir.

- Je.. J'ai besoin de lui. Je ne peux plus dormir sans lui, je ne pense qu'à lui, je...

- Mais tu lui as parlé? À part lui balancer des horreurs, je veux dire. Il sait tout ça?

- Pourquoi est-ce que tu m'aides?

- Tu es la nouvelle sœur de ma sœur, tu es devenue ma petite sœur. Et puis, je sais combien ça fait mal.

- Mama? Demande Leslie.

Elle fourre son petit poing dans sa bouche et se met à pleurer.

- Et maintenant j'ai deux crises de Roulet à gérer.

- Son camion. Je ne sais pas où il est, il a dû rester chez Kelly.

- Depuis quand ce n'est plus chez toi? J'aimerais bien avoir une vie!

- Depuis quand est-ce que tu as une vie? Attends, c'est pour ça que je t'ai largué!

- On s'occupe de Severide, là, pas de moi.

PDV: Kelly Severide

Après avoir passé une garde complètement absent, trop occupé par mes pensées, je passe la journée dans des bars. Pas tant pour boire, en fait, je suis toujours sobre à la fin de la journée. Mais pour chercher quelque chose. Je le trouve manifestement puisque je ne sais plus avec combien de filles j'ai échangé de la salive ou plus en arrivant au Molly's. Comme plusieurs fois plus tôt, deux filles viennent me voir.

- D'où est-ce que vous venez? Demandé je face avec leurs accents.

- Du Texas. On est là juste pour le week-end de Thanksgiving.

- Kelly, elles n'ont sûrement même pas l'âge d'être là. Murmure Gabby à mon oreille.

Après quelques minutes, il n'y en a plus qu'une devant moi. Elle s'approche de plus en plus et finit par m'embrasser. Notre baiser dure de longues minutes où je glisse mes bras dans son dos pour les descendre doucement. Elle glisse ses bras autour de mon cou puis dans mes cheveux et continue de m'embrasser en se collant à moi.

Le lendemain, en sortant d'un hôtel, j'arrive en retard à la caserne.

- Tu es sûre qu'elle était majeure au moins?

- Pourquoi tu ne l'as pas dégagé alors?

- Difficile, elle était trop occupée à te gober la langue. Et puis, tu le diras à Camille, ça l'intéressera peut-être que celle qu'elle a vu avec le père de sa fille n'est plus au lycée!

- Mais de quoi tu te mêles? Elle a décrété qu'elle ne voulait plus que je lui adresse la parole. Elle n'a qu'à se retrouver un nouveau mec, le dernier s'est sûrement barré.

- Qu'est-ce que tu peux être con quand tu le veux, toi.... Quand tu étais trop distrait par ta collégienne, tu as, encore une fois, démolie celle que tu disais aimer.

En levant les yeux au ciel, je m'en vais pour mon bureau. J'essaye d'appeler Camille et fais plusieurs tentatives avant de comprendre qu'elle a bloqué mon numéro. Je jette mon téléphone à terre, me prend la tête dans mes mains puis tape sur mon bureau. Je sors de mon bureau et retourne dans la salle commune pour trouver mes subordonnés.

- Secours 3, on va faire un tour.

Ils me suivent et Cruz conduit. Une fois arrivés, je saute du véhicule et les y laisse. Dès que la porte est ouverte, je rentre dans le loft de Raphael.

- Elle est où? Hurlé je.

- Je n'en ai aucune idée. Content? Je lui ai dit d'aller te parler.

- Donc tu l'as larguée? Et c'est quoi tout ça?

- Mes photos. Un vernissage est organisé dans quelques semaines, j'ai du travail.

- Avec des photos de Camille à poil? Tu te fous de moi?

- C'est son corps, elle est capable de décider toute seule...

- Lieutenant Severide, on est appelé sur une intervention. Vient me prévenir Mills.

Sans savoir si je suis triste, en colère ou paniqué, je remonte dans mon camion. À chaque intervention, j'ai peur qu'elles soient là. Entre chacune, je les cherche dans toute la ville. Mais à la fin de ma garde, je ne sais toujours pas où elles sont. Après quelques jours, Myriam m'envoie un message pour me dire que ma fille est au district et que je peux venir la chercher. Même si je m'en doutais, Camille n'est pas avec elle. Elle a juste son camion dans la bouche. Je prends sa photo en train de le mâchouiller et la prends dans mes bras.

- Pourquoi est-ce que tu as à vivre tout ça? Tu veux aller voir Benny?

Devant son sourire, j'envoie un message à mon père accompagné de sa photo. Quand sa porte s'ouvre, il sourit. Moi, j'hésite entre sourire et pleurer.

- Je ne vois pas ce que je fais ici, tu es sûrement le dernier à pouvoir me comprendre. Mais je n'arrive pas à vivre sans elle. Je me sens tellement coupable...

Mon regard tombe sur ma fille qui s'accroche à moi. Les joues rouges et son jouet dans la bouche, elle me regarde de ses grands yeux qui ne manquent pas de me faire sourire. Puis, après quelques jours passés avec moi, Myriam vient me voir pour prendre sa nièce.

- Kelly, crois moi, je suis désolée, vous aviez tous les deux l'air heureux. Mais elle ne veut plus te voir.

- Combien de temps ça va encore durer?

- Si ça peut te donner une idée, ses parents ne lui ont pas parlé depuis ses 17 ans.

- Mais moi je ne peux pas vivre sans elle.

Elle hausse les épaules en prenant sa nièce dans ses bras. Puis je vais à nouveau seul à la caserne.

•••

Comment ça va? Jeudi prochain, je publierai la dernière partie de ce livre. Oui.

Love you, stay safe, stay home!

L'amour du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant