Chapitre 1

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Je me réveille lentement et m'assois sur mon lit bientôt trop petit pour mon mètre soixante-quinze. On est samedi et il est dix heures et demie. Je me suis levée plus tard que d'habitude, c'est étrange. Généralement, je me réveille tôt, en même temps que le soleil, à cause de mes fichus cauchemars. J'aimerais bien passer au moins une nuit complète sans me réveiller en sueur et hurlant à plein poumons. Il fait très beau dehors, je peux voir passer la lumière à travers les stores, ça devrait être une bonne journée pour tout le monde pourtant, ce n'est pas le cas pour moi. Je suis toujours à part du lot. Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, mes journées se résument à rester dans ma chambre à travailler et à lire, la boule au ventre. J'attache mes longs cheveux châtains, je sors du lit et m'étire longuement. J'ouvre mes stores en laissant ma fenêtre ouverte pour aérer, mais j'oublie que le soleil à cette heure-ci tape fort et m'agresse les yeux. Je plisse les yeux et porte ma main devant pour atténuer l'attaque. Je sors de ma chambre en attrapant au passage mes lunettes pour aller me rincer le visage afin de me réveiller un peu et enfin émerger de ce semi-sommeil. Soudain, je fonce dans quelque chose ou plutôt dans quelqu'un et mes lunettes tombent à terre. Je porte ma main à mon nez et gémis de douleur, le massant légèrement pour l'atténuer. La silhouette devant moi s'accroupit et j'en profite pour tâter ce qu'il y a autour de moi, espérant trouver appui sur le mur et ainsi retrouver mes lunettes à terre. Je comprends rapidement que ce n'est pas le mur que je suis en train de tâter. Je comprends enfin que je viens de me cogner contre un torse, qui, ma foi est plutôt bien musclé. Je me mets à rougir comme une tomate. Je suis gênée et je n'ose pas lever la tête pour voir à qui appartient ce corps. Je bafouille un timide pardon et m'agenouille pour tâter le sol et enfin retrouver mes lunettes. Pourquoi c'est dans ces moments-là que je ne les retrouve pas ? Sérieusement. On dirait que Dieu est contre moi ! À vrai dire, il n'a jamais été là pour moi depuis ma première respiration sur terre. Je vois ensuite une main, enfin ce que j'imagine être la silhouette d'une main, attraper quelque chose près de moi et me la tendre. J'en conclus que ce sont mes lunettes. Je les attrape vite pour éviter un quelconque contact physique et les remets sur le bout de mon nez. Nous nous relevons en même temps et j'aperçois enfin ce garçon qui est vraiment très, très beau. Voire trop beau. Il est très grand, il mesure facilement un mètre quatre-vingt-dix. Il a des cheveux bruns et des yeux bleu-gris brillant de malice. Il a des traits fins contrastant avec sa mâchoire carrée et de jolies fossettes. Sa bouche est pulpeuse et il possède une petite barbe de trois jours parfaitement soignée. Son pectoral droit est tatoué d'une phrase en latin. Je suis hypnotisée par sa beauté et reste bouche bée, fascinée par sa prestance et son charisme. Est-il réel ? Suis-je en train de rêver ? J'enlève mes lunettes et me frotte les yeux avant de les remettre. Non, il est bien réel.


- Fais attention où tu vas. Tu pourrais te faire mal, me dit-il en riant.


Explosion de sensations. Il a une voix grave, cassée et à la fois enjouée. Et son sourire... un sourire magnifique avec des dents droites et blanches. Je ne réponds pas et rougis encore plus. Mon malaise le fait encore plus rire. Tout à coup, je me rends compte que je suis en tee-shirt, sans soutien-gorge et en culotte devant lui et qu'il porte seulement une serviette autour de sa taille.


- Est-ce que tu vas bien ? me demande-t-il. - Je... euh, bafouillé-je.


Ma génitrice sort de la douche, également en serviette. Nos regards se croisent et elle fronce les sourcils. Je décide de faire demi-tour, je ne veux pas de problèmes. Pas dès mon réveil. En prenant la fuite, j'entends ma génitrice dire :

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Where stories live. Discover now