Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)

Chapitre 9

Il lève les yeux au ciel et ne répond pas. La serveuse revient. Je m'apprête à lui dire que nous allons partir, mais monsieur dicte sa commande.

- Elle prendra la même chose, ajoute-t-il.

Il ne me laisse même pas choisir. Il abuse. Elle repart sans me lancer un regard, je pense que je lui ai fait peur...

- S'il te plaît Barthélémy, je ne suis pas à l'aise avec le fait que tu m'invites et que tu paies autant.

- Chut, ton silence m'apaise.

Il se masse les tempes. Je soupire, mais un petit sourire se forme sur mon visage, ça me rappelle quand je l'ai rencontré pour la première fois.

- Tu te rappelles quand Stéphanie t'a dit que j'étais la femme de ménage ? (Il hoche gravement la tête) Elle t'a dit finalement que j'étais sa fille ?

- Non, c'est moi qui ai dû lui dire que je savais. Elle m'a demandé pourquoi lui poser la question si je connais déjà et je lui ai demandé pourquoi elle a menti.

- Et ?

- Elle a changé de sujet...

Je pose mon coude sur la table, ma joue dans ma main tout en regardant la petite cascade, d'un air songeur. Je savais déjà qu'elle réagirait comme ça, mais je suis un peu déçue. Je ne sais même pas pourquoi j'espère constamment qu'elle change. Le plus frustrant est que je sais qu'elle n'est pas toujours méchante et c'est ce qui me fait le plus mal. Je suis la seule avec qui elle est comme ça... Barthélémy change de sujet.

- Bon, on peut dire que tu as accepté mon rendez-vous, dit-il.

- Pas du tout, je n'appelle pas ça un rendez-vous.

- Tu appelles ça comment alors ?

- Euh... Je ne sais pas... Une sortie ?

- Une sortie ? Tu rigoles j'espère.

- Oui ! Une sortie entre amis.

Deux serveuses viennent nous servir. Il y a une quantité astronomique de nourriture. Je lance un regard vers Bart qui regarde tous les plats.

Il y a de tout, du jus pressé maison, du lait, du chocolat chaud, du thé de tous les goûts et du café. À manger, nous avons de la baguette, de la confiture, du beurre et du fromage avec des œufs sous toutes ses formes, du bacon et des pancakes, mais aussi des crêpes, des céréales, du gâteau, des viennoiseries ainsi que des crudités, de la salade césar et surtout beaucoup de fruits. Devant ma tête effarée, Barthélémy sourit et rétorque :

- Est-ce qu'un ami ferait tout ça ?

- Je ne sais pas, je n'en ai jamais eu...

Je m'arrête net, c'est sorti tout seul. Les serveuses partent et il se penche vers moi.

- Parle-moi de toi Khlayne.

- Je t'ai dit tout ce que tu devais savoir.

- Mais tu ne m'as pas tout dit.

- Ça ne fait même pas une semaine qu'on se connaît. Pourquoi je te dirais tout de moi alors que je n'ai jamais parlé de quoi que ce soit à personne pendant des années ?

Mais Khlayne ! Ferme-la, bon sang !

- Tu vois, tu caches quelque chose, ajoute-t-il.

- N'insiste pas, je ne parlerai pas...

- Bien, tu me le diras en temps voulu alors ?

- Peut-être !

Il hoche la tête et commence à se servir. Je fais de même, ne sachant pas par où commencer. Je me fais un chocolat chaud au caramel avec de la cannelle et un sucre, le tout très chaud. Je prends un énorme pancake avec du sirop d'érable et des fruits. Les viennoiseries me font de l'œil, mais j'ai bien peur d'avoir les yeux plus grands que le ventre. Je suis plus sucrée que salée le matin, contrairement à Bart. Lui s'est pris un œuf à la coque, avec des œufs brouillés, du bacon, de la salade césar et du fromage avec la baguette.

- Humm... Je vais bien manger, dit-il en se frottant les mains.

- J'espère bien ! Bon appétit !

- Bon appétit.

Je mange avec appétit, je pense que tout est fait maison. C'est si bon !

- Eh ben ! s'exclame-t-il. Si j'avais su que ça te ferait autant plaisir je t'y aurais emmenée plus tôt !

- Ché trop bien un brunch ! Ch'adore ! répondé-je la bouche pleine.

- Ce n'est pas vraiment un brunch, ce que tu as pris. Il n'y a que du sucré, mais si ça peut te faire plaisir, ok.

- Bah écoute, désolée d'être une fille grave originale.

- C'est sûr que je n'en ai jamais vu des comme toi.

Je souris et il me rend mon sourire.

- Ah oui ! J'allais oublier, tiens, c'est pour toi et ne refuse pas.

Il pose sur la table une boîte de téléphone identique au sien.

- Mais... Pourquoi ? Enfin... Tu es malade, tu as de la fièvre ? lui demandé-je en touchant son front.

- J'ai un nouveau téléphone donc je préfère te le donner. Il est réinitialisé, ça te servira pour me parler quand je serai loin de toi et que tu seras triste de mon absence.

Je repousse le téléphone vers lui. Je ne peux pas accepter...

- Je ne peux pas, c'est trop...

- Dis-toi que si jamais j'ai un problème, je pourrais te contacter plus facilement donc s'il te plait accepte.

Il pousse de nouveau la boîte vers moi et sort un téléphone dernier cri de sa poche. Je saisis la boîte, l'ouvre et je sors le téléphone. J'appuie sur le bouton du milieu et déverrouille le téléphone.

- Tout est prêt, la géolocalisation, je t'ai mis une carte SIM et mon numéro. Tu dois juste mettre ton code et ton doigt si tu en as envie.

- Mon doigt ?

- Oui, je te montre.

Il s'assoit à côté de moi puis va dans les réglages. Je ne sais pas comment il a fait, mais on a atterri sur un fond blanc avec une empreinte.

- Voilà, maintenant ils vont te dire de poser ton doigt sur le bouton du milieu puis de le retirer et de répéter le processus jusqu'à nécessaire ok ?

J'acquiesce et fait ce qu'il me dit. Je sens le téléphone vibrer sous mon index. Une fois fait, Barthélémy le verrouille puis me dit d'appuyer sur le bouton et de laisser mon doigt. J'obéis et la magie opère. Le téléphone se déverrouille tout seul. J'écarquille les yeux et ouvre la bouche, sous le choc.

- Mais c'est génial !!! Merci, merci, merci mille fois !

- C'est pour le téléphone ou pour le fait que tu puisses le déverrouiller avec ton doigt.

- Les deux mais plus le deuxième.

Je me tourne vers lui et le prends dans mes bras, comme une enfant. Je m'amuse à verrouiller et déverrouiller le téléphone. Le monde évolue à une vitesse. Je vais ensuite dans mes contacts puis appelle Barthélémy. Lorsque son téléphone sonne, il regarde le nom, me sourit puis répond.

- Allo ? Qui est-ce à l'appareil ? demande-t-il.

- C'est Khlayne de son nouveau téléphone high-tech qu'elle peut déverrouiller avec son doigt !

- Il vient d'où ? Je suis sûr que c'est quelqu'un de formidable qui te l'a offert.

- Même pas, je l'ai trouvé par terre. -nous rions- Non, honnêtement, merci Barthélémy.

- Avec plaisir, si ça peut te faire sourire, je t'en offre un tous les jours. Ça change de voir un sourire sur ton visage.

- Depuis que je t'ai rencontré, je souris beaucoup plus... Bon, j'ai un petit-dej-repas à terminer, bye !