Chapitre 76

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- Khlayne... On en a déjà parlé.

- Non Bart ! Tu ne comprends pas ! Toi t'es magnifique, t'es gentil, généreux, sociable et attachant. Tout le contraire de moi ! Tout le monde t'apprécie. T'étais beaucoup mieux sans moi, je ne suis qu'un poids. Je suis fatiguée, je suis tellement fatiguée de me battre.

Quand je pense que tout va bien dans ma vie, il y a toujours Stéphanie pour me la gâcher. En même temps, je lui ai volé son copain. C'est normal qu'elle me déteste et puis de toute façon elle l'a toujours fait. Ce n'est pas aujourd'hui qu'elle va arrêter. Je pose ma tête contre la vitre et ferme les yeux. Bart tente de me parler mais je le supplie de me laisser tranquille. Le reste du trajet se fait dans un silence pesant. Je suis tellement triste. Je n'ai plus envie de rien. Pourtant 24h plus tôt, tout allait bien, j'étais si heureuse, pleine de bonheur. Je riais, je me sentais pleine de vie, presque invincible. J'avais un peu plus confiance en moi et tout est tombé à l'eau. Je pose ma main où se trouve mon pansement. Combien de fois vais-je encore être marqué par cet individu ? Combien de cicatrices vais-je encore avoir sur mon corps ? Combien de fois va-t-elle encore réussir à me briser ? Bart m'avait parlé de porter plainte mais je ne pense pas le faire. J'ai juste envie de couper les ponts avec ma mère, mais si en étant derrière les barreaux ça serait encore plus simple que de la laisser tranquillement vivre sa vie après tout ce qu'elle m'a fait endurée. J'étais tellement dans mes pensées que je n'ai même pas remarqué la foule de fans et paparazzi devant mais aussi que Bart s'était garé dans son parking et qu'il était sorti pour m'ouvrir la portière. Je tente de marcher mais il ne me laisse pas faire et me porte directement sans dire un mot. Je pose ma tête contre son torse et à ce contact il renforce sa prise. Une fois dans l'ascenseur, il baisse les yeux vers moi mais j'évite son regard et reste bloquée sur son torse.

- Regarde-moi.

Sa voix est ferme et dure. Pourtant je n'obéis pas et serre un peu plus fort son tee-shirt. Il me le demande une deuxième mais sa voix se brise à la fin. C'est comme une supplication, je préfère fermer les yeux. Il soupire et le reste du trajet se fait en silence. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, il me dépose sur le canapé et s'agenouille près de moi. Je tente de me tourner dos à lui mais mes satanées côtes me font atrocement souffrir. Je cache donc mon visage dans mon coude pour ne pas avoir à le confronter. Je n'en ai pas la force, je veux juste m'apitoyer sur mon sort comme j'ai l'habitude de la faire. Il enlève mon bras et me force à planter mes yeux dans les siens. Ses yeux bleu-gris me transpercent. Il est tellement mieux que moi, bien mieux. C'est encore plus difficile lorsqu'on me le rappelle constamment. Je les vois les commentaires sur internet, je ne dis juste rien car ça paraît moins réel.

- Quand est-ce que tu vas te mettre dans la tête que c'est toi que j'ai... -il soupire- Tu es une fille magnifique. Que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur, avec ou sans cicatrices et jamais je ne te laisserai partir. Tu es bonne pour moi. Tu as ce côté rassurant, drôle, enfantin que j'aime tant. Tu ne te rends peut-être pas compte mais c'est plutôt moi qui me demande qu'est-ce que tu fais avec un garçon comme moi. Tu acceptes de t'afficher avec moi, de m'aimer, de me soutenir même quand nous sommes à des milliers de kilomètres. Tu t'adaptes à mon mode de vie sans rechigner. Tu m'apprends ce qu'est le mot aimer. Tu t'es battue toute ta vie pour te sortir de cette putain de vie ! Elle t'a fait mal, physiquement et surtout mentalement et ce durant des années mais, tu ne peux pas abandonner maintenant ! Tu peux l'envoyer en prison, tu peux en terminer une bonne fois pour toute. Bats-toi encore un peu Khlayne, si ce n'est pas pour moi ou les autres, fais le pour toi.

Il dépose des bisous sur tous les bleus présents sur mon visage. Il descend ensuite sur mes bras et je frissonne. Comment peut-il être aussi gentil avec moi ? Il n'y a pas un jour où il ne l'est pas. Il passe sa main sous mon tee-shirt et commence à le soulever mais je l'en empêche. Il ne m'écoute pas et le fait quand même. De toute façon, je n'ai pas la force de l'arrêter. Heureusement qu'il y a un pansement, je suis sûr que c'est une horreur en dessous. Il embrasse les autres bleus qui sont sur mon ventre. Je respire vite, je suis mal à l'aise et je retiens mes sanglots. Me voyant ainsi, il s'arrête et me sourit.

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Where stories live. Discover now