Chapitre 49

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Au final, j'ai réussi à faire en sorte de faire une partie et non de faire Sa partie.

- Comment ça je suis en train de perdre face à toi ?!

Nous jouons à un jeu de foot et je le gagne 3-2 pour l'instant. Un instant qui ne dure pas longtemps.

- BUUUUT ! 3-3

- NON ! Je m'en fous il reste 30 secondes.

Son joueur me prend le ballon des pieds et se dirige de l'autre côté du terrain. 20 secondes. Me voyant arriver, Bart me prend la manette des mains. 10.

- Rends-moi cette manette !

Il la pose à terre et la pousse de toutes ses forces à l'autre bout du salon. Pendant ce temps il marque son but et le chrono se termine.

- Ah bah voilà j'ai gagné.

- T'es un gros tricheur ! Ne me parle plus.

- Mais bae t'es nulle, c'est tout.

- Pff.

Je ramasse la manette et la jette sur le canapé, verte de rage avant de me rassoir dos à lui.

- Tu me fais la gueule ?

Oui.

- Non.

- Si tu me fais la gueule.

- Pourquoi tu me poses la question alors ?

Il rigole puis je l'entends se lever. Quelques minutes plus tard il revient avec son thé et un chocolat chaud au caramel pour moi. Il sait comment m'amadouer celui-là. Je lui souris avant de le remercier et de boire tranquillement mon chocolat chaud.
Soudainement, je le fixe en train de boire son thé. Il se retourne vers moi interloqué et me demande pourquoi je le regarde comme ça.

- Ok, imagine je ressemble à ça tu fais quoi?

Je me mets dos à lui afin de préparer ma grimace.

- Bon accouche.

- Attend ça demande de la concentration.

Je me mets de nouveau à lui fais ma grimace et me tourne pour qu'il voit. Sous l'effet de rire, il recrache son café par son nez.

- Aaaahhhh beurk dégoûtant !!

- Mais c'est toi aussi ! Tu me fais rire t'es chiante !

Il prend un papier et s'essuie le nez qu'il me jette par la suite. Je crie et tente de m'enfuir en sautant par-dessus l'accoudoir mais erreur ! Je me prends les pieds dans celui-ci et tombe à terre.

- Aie.

- Ça va ?

Je me redresse et le regarde en réajustant mes cheveux.

- Oui.

Je vois sa tête se décomposer petit à petit. Je sais qu'il va rire et qu'il tente de se retenir.

- Vas-y qu'on en finisse.

Il éclate de rire. Je vous jure c'est le plus gros fou rire que je n'ai jamais vu de toute ma vie.

- T'es tombé comme du n'importe quoi ! Oh non je suis mort !

Il continue de rire pendant au moins une dizaine de minutes.

- De toute façon personne ne me respecte, j'en ai marre.

- Oh mais bae.

Il se lève et me prend dans ses bras. Je le sens rire discrètement dans mon dos.

- Mais arrête de rire ! T'es méchant !

- Pardon, mais c'était énorme oh mon dieu ça va rester grave dans ma mémoire.

Je le pousse et me lève. Il rit toujours mais je ne le calcule pas. Je monte les escaliers en tapant des pieds pour montrer mon mécontentement. De un il triche et de deux il se moque de moi !

- Tu vas où ?

- Ah la douche, espèce de tricheur sans cœur !

Il rit de nouveau et je vais dans la salle de bain. Je me déshabille et entre dans son énorme douche italienne en refermant soigneusement la porte derrière moi pour ne pas que l'eau éclabousse partout. Je l'entends crier mon nom mais je ne l'écoute pas ce tricheur, j'ai encore la partie de foot en travers de la gorge. J'allume le robinet et un jet d'eau chaude, pas forcément brûlante mais insoutenable pour moi coule sur mon corps. Je crie de panique et de douleur. J'ai l'impression que ma peau se désintègre, que celle-ci fond. Des flashs de mon enfance me reviennent en tête. Je ressens la même douleur que lorsque l'eau bouillante m'a brûlée mon épaule. Je tombe à terre en m'éloignant de l'eau, criant toujours. Mes larmes coulent et se confondent à l'eau qui ruisselle sur mon visage. Bart entre en trombe et éteint l'eau avant de m'envelopper dans son peignoir et de me porter dans sa chambre et de me déposer sur son lit.
J'ai l'impression d'être en train de brûler vive. De nouveau.

- Ça brûle, j'ai mal !

Je me griffe la peau de partout et bouge dans tous le sens, la douleur est insupportable !

- Putain de merde!

Il me prend de nouveau et me ramène dans la salle de bain en allumant cette fois-ci de l'eau glacée et nous place tous les deux dessous en me gardant dans ses bras, tout en bloquant les miens en m'empêchant de me griffer de nouveau. Petit à petit l'eau fraîche s'infiltre dans mon peignoir et me refroidis. Au bout de 10 minutes je commence à me calmer, toujours dans les bras de Bart qui me serre si fort contre lui que j'arrive à peine à respirer. On reste comme ça un bon moment avant qu'il s'écarte doucement et me regarde. J'évite de le regarder dans les yeux, perdue dans le vide. Il se lève et éteint l'eau.

- Je suis tellement désolé, j'aurais dû te prévenir que c'était réglé sur la température que j'utilise d'habitude. Quand tu viens je l'enlève tout le temps mais j'ai complètement oublié de le faire après ma douche... Je m'en veux tellement.

Je ne réponds pas, toujours traumatisée. Il s'approche lentement et me soulève. Il me sèche délicatement et m'emmène dans sa chambre. Là, il m'habille d'un débardeur et d'un short en étant toujours délicat et s'assoit à côté de moi. Je reste un moment comme ça, perdue dans mes souvenirs. Je ne remarque même pas qu'il s'est changé. Je baisse la tête sur mon corps. Ma peau est remplie de plaque rouge. J'ai encore chaud, beaucoup trop chaud. Je me lève en titubant, mes jambes tremblent et je manque de tomber. Heureusement Bart me rattrape par la taille et me demande où je veux aller.

- Dehors.

Il fronce les sourcils, inquiet mais ne dit rien. Il m'emmène sur la terrasse et m'assoit sur son banc balançoire. Il fait de même et continue de me regarder du même air inquiet. Soudain il frissonne de froid. Je prends le plaid, le déplie et le mets sur lui toujours sans le regarder dans les yeux. Il me sourit et le prend.

- Ça va mieux ?

- Oui.

Un blanc s'installe. Je suis toujours toute rouge, je n'imagine même pas mon visage, je dois être horrible à regarder. Je me sens terriblement mal tout à coup, qu'il m'ait vu aussi vulnérable.

- Je suis désolée pour tout à l'heure...

- Pourquoi tu t'excuse ?

A vrai dire c'est une bonne question.

- Honnêtement, je ne sais pas. -un autre petit blanc- je dois tellement être horrible à regarder avec ces plaques.

Un soupire nerveux sort de ma bouche et je me cache le visage avec mes mains. Ma peau est si sensible que je sens parfaitement la brise fraîche caresser ma peau. Soudainement il passe une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et dépose un doux baiser à la racine de mes cheveux.

- Tu resteras toujours aussi magnifique à mes yeux.

Je lui souris tristement et regarde l'incroyable vue qui se trouve en face de nous.

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant