Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)

Chapitre 61

Il se penche par-dessus la table et m'invite de la main à me pencher à mon tour près de lui puis me demande très sérieusement :

- Est-ce que ça te fait mal si je fais ça ?

Il me pince le téton et je cris plus de surprise que de douleur. Je le regarde sous le choc. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Je savais qu'il allait faire un truc con mais je ne m'attendais pas à ça. Heureusement pour lui ça ne m'a pas fait trop mal !

- Pourquoi t'as fait ça ?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je lui pince à mon tour son téton. Il lâche un « aie » tout aussi surpris que le mien avant de déclarer.

- Mais je voulais juste savoir si vous les filles vous avez les tétons sensibles c'est tout rogh !

- Je m'en fiche tu ne touches pas à mes tétons.

- On verra ce soir.

J'arque un sourcil, il est trop sûr de lui cet enfoiré. Je croise les bras et le défis du regard. Il ne me calcule pas et pointe de son couteau mon assiette.

- Mange, ça va être froid sinon !

- C'est de la salade Bart, c'est déjà froid...

- Je sais, je voulais juste que tu arrêtes de me regarder.

J'éclate de rire, j'aime la façon dont il me rend heureuse. Avant je ne riais jamais, et puis j'ai rencontré Bart et maintenant je ris tout le temps. Je me rends compte que j'aime rire, ça fait du bien.

- Tu penses à quoi ?

- Feur.

- T'es chiante.

- Tu fais pareil.

- Non mais moi je suis chiant de nature pas toi ! -on rit- Non sérieusement à quelle chose pensais-tu dans ton adorable petite tête ?

Je lui explique à quoi je pensais, la joie qu'il me procure en me faisant rire, que je ne riais pas avant que j'appréciais le fait de pouvoir rire et que cela me fais me sentir mieux. Il écoute rigoureusement mes paroles en hochant la tête. A chaque fois que je parle de mes sentiments il m'écoute en ne prenant jamais rien à la légère.

- Pourquoi tu ne me parle jamais de toi ? Tu sais pratiquement tout de moi que j'ai un frère et une sœur qui sont jumeaux, que mon meilleur ami depuis la maternelle c'est Kris, qui est la première fille avec qui je suis sortie et dont je suis tombée amoureux, que ma grand-mère paternelle est allemande et mon grand-père russe, qu'ils se sont rencontré quand l'URSS occupait Berlin, enfin tu sais tout, absolument tout de ma vie mais moi je ne sais rien. Pourquoi tu ne veux rien me dire ?

Je le regarde, ne sachant absolument pas quoi répondre. Je lui fais confiance, ça s'est clair. Une confiance aveugle même, mais s'il apprend tout, j'ai peur qu'il me regarde de la même manière que les amants de ma mère quand ils me voyaient me faire frapper, c'est-à-dire avec de la pitié. Et puis surtout je suis là pour m'amuser pas pour être déprimée et triste en parlant de tout ce qui m'est arrivée dans ma petite enfance.

- Disons, que je n'ai pas eu une vie très joyeuse et que je n'ai pas envie d'éprouver de nouveau tous les sentiments que je ressentais auparavant. Surtout que ça va gâcher tout notre séjour après... -je pose ma mains sur la sienne- On est là pour profiter, pas pour parler de toutes les mauvaises choses de la vie. Tu n'es pas d'accord ?

Il acquiesce avec une mine peu convaincu et j'arrive à changer de sujet. Nous passons une bonne soirée à parler de tout et rien en mangeant les bons plats préparés par le chef cuisinier. Le personnel part et nous restons à table à jouer aux échecs. J'ai un peu du mal à comprendre les règles mais Bart m'explique plutôt bien. C'est vraiment agréable d'avoir la petite brise fraîche que passe à travers mes vêtements. Il fait sombre mais de petites lanternes nous éclairent ainsi que la piscine colorée. C'est calme, il n'y a pas de bruits à part les vagues, nos respiration et le souffle frais du vent. Cela fait du bien d'être à l'autre bout du monde et de se trouver un peu de temps pour nous. Je le regarde, concentré sur son jeu de carte et me dis à quel point j'ai de la chance de l'avoir.