Chapitre 56

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Pendant que les enfants s'amusent à jouer à la Wii, Pauline m'appelle dans son bureau pour m'annoncer quelque chose. Il n'est pas très grand mais fonctionnel. Il y a un petit bureau marron foncé avec son siège et deux fauteuils. Une petite étagère avec pleins de dossiers et une grande plante verte juste à côté. La grande fenêtre mène sur le jardin où se trouve les balançoires. Les murs, qui sont à l'origine blanc cassés, sont décorés de dessins faits par les petits et de photos prises tous ensemble que ce soit au zoo ou lors de visites dans des musées ou dans la forêt. Je m'assois sur le siège d'en face et attend qu'elle finisse au téléphone.

Elle raccroche et me sourit.

- Comment vas-tu Khlayne, ça fait un moment qu'on ne te voit plus dis donc...

- Je sais, je suis vraiment désolée, entre Bart, les cours, les jours à l'hôpital et le boulot, je n'avais plus beaucoup de temps mais je vous promets que je serais plus présente.

- J'espère parce que tu nous manques beaucoup.

J'aime beaucoup Pauline mais elle a le don de me dire ce genre de trucs qui me met mal à l'aise notamment ce genre de phrases. Je préfère changer de sujet en lui demandant la raison pour laquelle elle m'a appelée.

- Ah oui ! J'ai deux choses à t'annoncer. Je commence par la mauvaise ou la bonne ?

- La bonne !

- D'accord, nous avons de nouveaux donateurs pour le foyer. Nous pourrons acheter de nouveaux jouets pour les enfants, de nouveaux matériels mais surtout agrandir la maison pour accueillir plus de jeunes. On m'a contacté pour que je fasse la pub du foyer ! On m'a aussi proposé de faire de la prévention.

- Oh mon dieu ! C'est génial ! Qui sont ces donateurs ? On peut accueillir combien d'enfants en plus ? Je suis trop heureuse, on va pouvoir aider plus d'enfants !

- Ils préfèrent rester anonymes, ils m'ont appelée ce matin pour m'en parler. Ils ont fait un virement sur le compte du foyer. On pourra prendre sept enfants en plus. Nous serons dix-sept du coup.

Je lui souris, c'est sûr que comparer au nombre d'enfants maltraités, dix-sept ce n'est pas beaucoup mais c'est déjà ça. Je suis consciente qu'on ne peut pas aider tout le monde mais on peut au moins essayer. Je remercie du fond du cœur ces personnes qui ont la bonté et la gentillesse de nous aider.

- Et la mauvaise nouvelle ?

Son sourire se dissipe lentement. Je vois de la tristesse dans ses yeux. Il se rapproche un peu plus de la table et détourne les yeux. Je sens que je ne vais pas aimer ça du tout.

- J'ai entendu dire que les parents de Mathilde sont à sa recherche.

Ma bonne humeur s'en va et mon cœur arrête de battre. Mathilde, ma Mathilde. Qu'est-ce qu'ils lui veulent ? Ils l'ont vendue, forcée à se marier et prostituée alors qu'elle était à peine âgée de douze ans. C'est une enfant et comme tous les autres qui sont ici, leurs parents ne méritent pas de les voir

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas, je ne préfère pas le savoir. Notre rôle est de faire en sorte qu'ils ne la retrouvent pas.

Je me lève d'un bond du siège. On ne peut pas les laisser l'avoir, ils me dégoutent, ils m'horrifient.

- Ce sont des monstres !

- Oui je sais, c'est la raison pour laquelle, nous ne devons pas attirer l'attention sur nous. Pour le moment tout va bien. Profitons-en.

- Tu penses qu'on devrait mettre Mathilde au courant ?

- Non, laissons là en dehors de ça, sinon ça va la stresser.

Je hoche la tête. Elle a raison. Tout va pour le mieux donc je n'ai pas de raison de m'inquiéter. Je retourne dans la salon. Léo, le petit marqué au fer me prend la main et m'entraîne avec lui.

Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)Where stories live. Discover now