Why me ? Tome 1 (réécriture en cours)

Chapitre 35

- Cette chose immonde dont tu parles, elle fait partie de toi ! Elle a fait de toi la personne que tu es devenue, la personne à laquelle je me suis attaché, avec qui je passe de bons moments, avec qui je ris, et la personne avec qui j'ai passé la nuit dernière ! Peu importe ce que tu penses de cette chose comme tu dis, non je ne suis pas dégoûté, non je ne trouve pas ça dégueulasse ! Sinon je ne serais pas là à te crier dessus car je suis énervé que tu ne remarques pas le potentielle, les atouts que tu as, ni la magnifique personne que tu es. Tu es gentille, drôle, belle, surprenante, généreuse et j'en passe encore. Tu es devenue comme ça car cette marque fait partie de toi et a fait de toi celle que tu es aujourd'hui !

Je lève mes yeux embués de larmes vers lui et nos regards se croisent à travers le miroir. Je ne le comprends pas, il ne trouve pas ça dégoûtant et pourtant c'est vraiment moche. J'ai envie de pleurer mais je ne le ferais pas, je me suis promis de ne plus pleurer il y a un bon bout de temps et surtout de ne plus jamais le faire devant qui que ce soit. Il a l'air honnête dans ses paroles et ça me touche profondément. Peut-être que j'ai envie de trouver la bonne personne, le « prince charmant » qui me délivra des griffes de la sorcière. Moi qui avais abandonné l'idée de sortir de mon enfer, peut-être que je vais y parvenir finalement. Je me tourne et baisse la tête avant de récupérer mon pull et sortir de la salle de bain. J'ai besoin de m'éloigner de lui, de cette maison, de tout. Je remets mon short et mes chaussures puis je sors sans le prévenir. Je marche jusqu'à mon endroit secret, où j'ai l'habitude d'aller, près de l'étang et m'assois en regardant le reflet dans l'eau et jouant avec mon bracelet. Le temps passe et lorsque je regarde sur mon téléphone, ça fait déjà une heure et demie que je suis là. Je lève la tête et l'aperçois en train de se diriger vers moi. Comment m'a-t-il trouvé ? Quand il arrive à ma hauteur, il me demande s'il peut s'asseoir et je hoche la tête en guise de réponse. On reste là un moment sans parler, heureusement qu'il ne cherche pas à discuter mais je pense qu'il l'a compris et c'est la raison pour laquelle il me laisse tranquille. Au bout d'un moment, il me propose de rentrer et j'accepte sans broncher. Sur le trajet du retour, personne ne parle et c'est mieux comme ça parce que je me sens mal. Pas mal physiquement mais vraiment plus psychologiquement. Je ne saurais pas vraiment comment mettre de mots là-dessus mais je regrette un peu d'avoir couché avec lui.

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Quelques jours passent, plus précisément quatre jours et j'évite Barthélemy du mieux que je peux en disant que je dois aller réviser mes fiches, aller au foyer, à l'école et au travail à pied pour garder la forme. Je simule même de dormir parfois, enfin des excuses bidons quoi. Je le sais mais au moins ce sont des excuses. Il a bien compris que je l'évitais et dès qu'il le peut, il essaie de se retrouver seul avec moi mais Dieu merci ma génitrice est revenue, au moins elle sert à quelque chose. Évidemment je ne peux pas l'éviter indéfiniment et il réussit enfin à se retrouver seul à seul avec moi. J'étais tranquillement dans mon lit quand la porte s'ouvre et se ferme, à clé. Je ferme les yeux et fais semblant de dormir mais ça ne l'empêche pas de s'immiscer dans mon lit et de s'allonger face à moi.

- Je sais que tu ne dors pas.

J'ouvre un œil, le referme, soupire et ouvre les deux yeux. Il me regarde intensément et je ne peux m'empêcher de baisser les yeux. Je ne le répèterai jamais assez mais il a un regard désarmant.

- Pourquoi tu m'évites.

- Je ne t'évite pas...

- Si tu m'évites et ne t'avises pas de dire le contraire parce que toi-même tu le sais très bien. Maintenant j'aimerais savoir pourquoi !

J'entends la voix de ma mère en bas et j'écarquille les yeux de panique. Je ne savais pas qu'elle était là. Si elle nous surprend, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle ferait.