Chapitre 1 Réveil

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Je me réveillais le visage humide. Non, ce n'étaient pas mes larmes ou de la bave, juste les gouttes de pluie qui tombaient. Problème... je ne me souvenais pas être sortie avant de m'évanouir. Enfin, je crois.. Oui, j'imagine qu'on dit qu'on s'est évanouie, quand ON NE SE SOUVIENT DE RIEN ET QU'ON EST ALLONGÉE PAR TERRE SOUS LA PLUIE ?!?

Un frisson termina de bien me réveiller et j'étais partie pour me redresser quand un homme apparu dans mon champ de vision. Je sursautais. Il se pencha très soudainement sur moi, et je me retrouvais à loucher sur ses lunettes noires. Bizarrement, les gouttes de pluie ne semblaient pas l'atteindre, et je remis en question ma santé mentale. "Je suis devenue complètement timbrée ou il est imperméable ??" L'homme se mit à rire, d'une manière tout à fait idiote : il n'était clairement pas net. J'espérais qu'il ne soit pas un dangereux sociopathe. Ce n'était pas dans cet état que je pouvais me défendre. Conclusion : j'étais morte s'il décidait de m'attaquer. La tête lourde, commençant à être sacrément trempée, j'exprimai ainsi ma confusion :

- Hein ? Z'êtes qui ?

Le mec se redressa, et je me rendis alors compte qu'il était très grand. Il se gratta la tête, qu'il avait couverte d'épais cheveux blancs. Pratique pour cacher les pellicules, dis donc. N'empêche que ça devait lui coûter cher à faire la teinture, j'avais entendu dire que ce genre de couleur tenait mal à long terme. "Concentre toi sur ce qu'il dit, stp" me dis-je. Il semblait vouloir dire quelque chose d'important sur cette situation incompréhensible.

- Alors, la sieste est bonne ?

J'ouvris grand les yeux, que j'avais gardés plissés à cause de la pluie.

- Hein ?

Comme il n'ajoutait rien, je continuais à parler.

- Je sais pas ce qu'il se passe, je ne dors pas dehors par terre d'habitude. Encore moins sous la pluie.

Ouh, bien joué cerveau, j'avais réussi à aligner plus de mots que je ne m'en pensais actuellement capable. Je n'étais peut être pas encore totalement timbrée. Deuxième round de questions pour comprendre ce qu'il se passait :

- Bref, vous êtes qui et si vous savez pourquoi je suis allongée par terre, je serais RAVIE d'en connaître la raison.

Je me redressai sur ces dires, histoire d'éviter le mal de dos à dormir par terre. J'allais choper la crève si ça continuait. L'homme me regarda à nouveau, et sa posture traduisait une certaine curiosité ? pour moi ? Enfin j'imaginais ? D'ailleurs pourquoi portait-il des lunettes de soleil alors qu'il faisait presque nuit ?

- Vous êtes aveugle ?

Je posais la question, aussitôt celle ci formulée dans mon esprit. Merde, j'avais encore oublié de fermer ma gueule. On repassera sur le tact. Il me répondit aussi sec.

- Non, c'est pour le style. J'aime beaucoup les men in Black.

- Ah.

Tout à fait raisonnable comme justification.

C'est alors que ça me percuta. Le souvenir de ce que je faisais juste avant. J'étais en train de TRAVAILLER ?! Il faisait encore jour d'ailleurs ! Que s'était il passé durant ce laps de temps, et comment en étais je venue à m'évanouir aussi longtemps ? Et pourquoi DEHORS ? Je ne me souvenais pas être sortie ? Merdeeee, j'espérais ne pas être virée !

L'homme, habillé de noir, me tendit la main afin que je me lève. Tout en me faisant soulever (pas de la manière dont on croit hélas), il me demanda nonchalamment :

- Au fait, c'est toi qui a fait ce cratère ?

Debout, je pus ainsi admirer que la zone tout autour de nous avait été soufflée, le sol étant à nu sur 30 cm de profondeur et dans un rayon de 50m. Il n'y avait plus rien. Juste de la terre. Je ne reconnaissais rien alentours, tout était sombre et humide. Une peur terrible me prit, et je me mis à trembler de froid et de terreur. Quelque chose n'allait pas. Être la seule personne au centre d'un espace détruit était un problème, parce que ça pouvait supposer que VOUS étiez à l'origine du problème. Je ne voulais être l'origine d'aucun problème, mon existence me suffisait déjà.

- Euh. J'en sais rien. Je ne crois pas ? Je ne me souviens de rien...

Oh oh. La surprise et le choc commençaient à disparaitre et mes tremblements devenaient de plus en plus forts. J'avais peur. Je ne comprenais rien, tout avait l'air d'échapper à mon contrôle. C'était trop pour moi. Je fis donc la seule chose adaptée dans cette situation : me mettre à chialer pour évacuer. L'homme s'éloigna de moi, clairement dérangé par mes larmes (et ma morve, puisque toute personne normalement constituée, pleure autant des yeux que du nez). Il leva les mains comme pour se dédouaner de les avoir causées par son interrogatoire.

- Oh, on se calme, je ne t'accuse pas, t'inquiète pas !!

- J'en sais rien ? RIEN ?! Je...je ne comprends rien à ce qu'il se passe, MERDE !

J'avais hurlé le dernier mot, la peur me rendant hystérique. J'avais aussi décidé de le tutoyer même si je ne le connaissais pas. Il n'avait pas l'air bien plus âgé que moi de toute manière.

- Qui es tu d'abord ? Pourquoi est-ce toi que je vois directement après m'être réveillée ? Merde, qu'est ce qu'il se passe bordel ??! Répond !

La colère commençait à monter, aiguillonnée par la peur qui me tenaillait le ventre. J'avais presque envie de l'attraper par le col pour le secouer comme un prunier, histoire de voir ses lunettes voler. Et avoir des réponses. C'est bien les réponses.

- Je suis Gojo Satoru, exorciste. Et je passais dans le coin, la boutique de beignets du quartier en fait d'excellents, tu devrais tester.

Je reclignais des yeux. Son histoire de beignets m'avait déconcentrée parce que je me rendais compte que j'avais faim. Et au même moment, je vis clairement les gouttes de pluie glisser tout autour de sa silhouette, qui se détachait sur le ciel pas totalement sombre, sans qu'aucune ne s'approche de lui. C'était impossible ?! J'ouvris la bouche de surprise :

- Comment tu fais pour te laver si l'eau te touche pas ?

Il ricana, surpris, et d'un mouvement très étudié, releva ses lunettes, me faisant découvrir d'incroyables yeux bleus. Et c'est en me faisant un clin d'œil qu'il affirma, tout fier :

- Facile, je me lave pas !

C'est ainsi que je rencontrais pour la première fois un exorciste, et pas n'importe lequel, le plus puissant (mais je ne le savais pas encore) et que je mis les pieds dans ce monde de batailles et de souffrances. Trempée, angoissée et complètement perdue, mais avec suffisamment d'énergie pour grimacer à sa réponse.

- Berk. Reste loin de moi s'il te plaît.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now