Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 12 Discussion

J'explosais en sanglots incontrôlables. La culpabilité enserrait ma gorge, et je respirais difficilement entre les pleurs. Je me sentais tellement coupable, se savoir meurtrière était tellement lourd à porter. Je repensais à mes collègues, Anae si gentille, Rema qui mangeait en faisant du bruit, Haru qui me taquinait, Sora toujours très sérieuse dans les expériences, et tous les autres que je ne connaissais que de vue. Je devais être responsable de la mort d'au moins une vingtaine de personnes, si ce n'était plus, en fonction de l'heure à laquelle mon pouvoir s'était déclenché. Je ne reverrai plus tout ces gens avec qui je partageais mon repas et bien plus, et je ne pouvais rien faire pour expliquer à leurs familles ce qu'il s'était réellement passé. Je ne le savais pas moi même.

Je vérifiais sur mon téléphone les informations sur l'explosion : Meiko n'avait pas menti, un dossier spécial aux informations était diffusé pour plus de détails. Les portraits de mes collègues les plus connus étaient affichés, désignés comme présumés morts, dans l'explosion causée par une fuite de gaz, dans la réserve d'hydrogène du laboratoire. La théorie était bien trouvée, mais elle n'expliquait pas le manque de débris aux alentours. Je me doutais que les experts sur l'affaire devaient être dubitatifs. Si je n'avais pas eu une réminiscence soudaine hier, j'aurais moi même douté d'en être la responsable, mais j'en étais sûre maintenant. Je ne pouvais oublier la sensation de destruction que j'avais ressentie en explosant tout autour de moi.

Nanami me regardait batailler avec ma culpabilité et ma tristesse, désemparé face à mon annonce. Il devait s'en douter malgré tout, il avait été aux premières loges la veille, et avait du additionner deux et deux lors l'appel de Meiko. Je relevais la tête pour le regarder à travers les larmes, le visage dégoulinant. À ma grande surprise, il m'enlaça après une petite hésitation, et la chaleur de son corps fit redoubler mes pleurs. Sentir son empathie dans ma situation ouvrit encore plus la brèche qui s'était creusée dans mon cœur, et je restais à pleurer dans ses bras un long moment. Suffisamment longtemps pour que ça soit inconfortable pour lui, je présumais, mais il ne dit rien. Quand je me détachais de son étreinte, je ne pus m'empêcher de me sentir très gênée, car j'avais taché sa veste de plein de trucs pas ragoutants. En plus de m'être montrée particulièrement vulnérable face à un inconnu, vu que je ne le connaissais pas deux jours avant. J'allais chercher un torchon pour essuyer sa veste, rouge d'émotions.

- Je suis désolée, je t'ai sali.

Je frottais désespérément, commençant à m'agacer car ça ne servait à rien, de frotter un tissu humide sur un autre tissu humide. Il m'arrêta en saisissant mes mains pour les immobiliser.

- Stop. Tu n'as pas besoin de faire ça, ce n'est pas grave. Je laverais, ne t'inquiète pas.

- Mais.. je suis désolée, je ne voulais.. pouvais .. ça part pas et puis ...

Ma langue s'emmêlait les pinceaux et je ne savais plus ce que je disais. J'étais complètement bouleversée, et mon cerveau fonctionnait à l'envers. Nanami le vit bien, et il me repoussa gentiment, pour me faire sortir de la pièce et me diriger vers ma chambre, dehors.

- Va te reposer ! Il est inutile de réfléchir, on ne connait pas encore les détails, donc ne présume pas tout de suite d'en être la cause. Rien ne dit que tes collègues ne se soient pas enfuis avant ? Et peut être est ce le fléau que tu as rencontré qui a détruit tout l'endroit, ce n'est pas forcément toi.

- C'est gentil d'essayer de me rassurer mais là, je n'y crois pas. Je le sais, je le sens dans ma chair, c'est de ma faute ! Je ne me rappelle pas avoir senti mes collègues, juste le fléau, mais il n'empêche que je suis responsable de leur mort ! Même sans le vouloir, c'est un homicide involontaire. Si je n'avais pas eu ce pouvoir dévastateur, j'aurais été la seule victime et ils seraient encore tous vivants !