Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 38 Combat

Retourner chez moi fut bizarre mais je me réadaptai tranquillement. Je repris mon poste à l'infirmerie après avoir été assaillie de questions de la part de Shoko, qui fut déçue une fois qu'elle comprit que non, il ne s'était rien passé entre nous, malgré le lit partagé pendant une semaine.  J'étais incapable de flirter et trop flippée pour entreprendre la moindre chose.. J'appliquais ma technique de drague de toujours : attendre que ça vienne à moi, et cacher tout ce que je ressentais de peur de déranger mon crush avec mes sentiments. Elle me traita d'idiote, mais j'acceptais la critique. Je passais mon temps à réfléchir si je l'aimais vraiment ou si ce n'était qu'une simple attirance physique, sans rien de plus. Je ne savais pas grand chose de lui au final, autre que les informations grapillées par ci par là qu'il voulait bien me donner. Nanami restait très secret, contrairement à moi, qui passait mon temps à expliquer pourquoi je chialais. Comment dans cette situation déterminer si j'avais une chance avec lui ? Je n'avais aucun indice, et ne pouvais présumer si sa gentillesse était intéressée ou non, mais je pressentais que ce n'était pas le cas. Il aurait tenté de prendre avantage de moi bien avant sinon vu le nombre de mes moments de faiblesse... Je discutais de tout ceci avec Shoko, et je redécouvris le plaisir de papoter sur d'hypothétiques relations avec une amie. Ça m'avait beaucoup manqué, quand bien même je n'avais jamais été la source des potins avant, car trop prise par mon travail pour chercher l'âme-sœur. 

En plein milieu de notre conversation jaillit soudainement Gojo, qui m'attrapa par le bras pour me tirer hors de la salle totalement abasourdie. 

- Je te l'emprunte pour un moment ! cria t il, en ressortant.

Je ne pus voir que l'expression surprise de Shoko tandis que je disparaissais avec lui, trop choquée pour protester. J'attendis d'être arrivée pour demander des explications, le trajet dans le ciel m'empêchant de parler. Il nous avait déposé devant un immeuble, qui jouxtait une école primaire.

- Qu'est ce que je fais là ? 

Il avait un sourire satisfait, de celui qui fait quelque chose de malin.

- Je fais d'une pierre deux coups ! Tu vois l'immeuble devant ? J'ai envoyé Yuta et Maki combattre un fléau, histoire de le tester et d'entraîner Maki. Et comme la zone est assez riche en fléaux de tous genres, je me suis dit que c'était parfait pour vérifier si tu les attires ! Allez, va  !

Et il me poussa dans le dos, me forçant à traverser le rideau de protection. Je regrettais instantanément d'avoir quitté la quiétude de l'appartement. Retourner dans le bain dès mon arrivée ! Gojo avait cependant raison, il fallait que je découvre qu'elle était cette fichue malédiction, et je commençais à avoir de l'expérience en tant qu'exorciste. Négative, mais existante et suffisante pour que je me sente plus en confiance désormais. Survivre à plusieurs combats mortels m'avait finalement fait un peu dédramatiser tout ça, me rendis-je compte en marchant vers l'angle de l'immeuble. J'entendais au loin des grondements, et vis de la fumée dépasser de l'école voisine, en plus de ressentir une énergie maudite diffuse, j'en conclus donc que les deux élèves s'y battaient. Gojo m'avait envoyée ailleurs, là où je ne les dérangerais pas. J'entrai par la porte, et observai : rien, si ce n'est des bureaux vides comme d'habitude. Je sentais de l'énergie maudite et une sensation d'angoisse vague, mais qui n'atteignait pas mon humeur : j'étais passablement agacée de la tournure de ma journée, et voulais en terminer au plus vite. Je me mis donc à traverser  en coup de vent les pièces, pour aller m'asseoir au milieu du couloir principal, à la vue de tous. 

- Pointez vous les fléaux, j'ai pas que ça à foutre ! 

Et j'attendis en silence, les bras posés sur mes genoux, et les sourcils froncés par ma mauvaise humeur. On allait voir si la malédiction marchait !