Chapitre 53

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J'étais en train d'avaler ma salive lorsqu'il lâcha la bombe : je m'étouffais, me mis à tousser comme une damnée pour retrouver l'air, et la trop grosse respiration que je pris me donna le hoquet. Je lui fis face, incapable de répondre, les yeux pleurant à cause de mon incapacité à respirer et lorsque le chaos se calma, je ne su que dire :

- QuoHic ?

Nanami éclata d'un rire un peu gêné.

- Je ne voulais pas te faire peur ! Je te le demande uniquement parce que je sais que ta chambre au dortoir n'est pas très confortable, et aussi parce que je m'inquiète encore pour toi. Je préférerais te savoir avec moi que seule ici.

- Hic. D'accord, je vois. Tu n'es pas encore remis de ma résurrection soudaine et tu voudrais me garder à l'œil le temps de réaliser ? Hic.

Il haussa un sourcil étonné.

- Euh.. oui, aussi. En fait, j'avais prévu de te le proposer avant même de me déclarer. Après ce qui t'es arrivé, je me disais que tu avais sûrement besoin de prendre l'air comme la dernière fois.

- Hic.

Je ne savais pas pourquoi j'avais répondu ainsi. C'était assez sec et pas très gentil de ma part, et je n'arrivais pas à analyser mes propres émotions. J'aurais dû sauter de joie qu'il me propose ça ? Surtout aussi vite !

Enfin, c'était peut-être le problème.

J'avais besoin de temps seule pour réfléchir et appréhender tout ce qui venait de se passer.

- Hic. Désolé. Je ne voulais pas paraître aussi sèche. Merci pour la proposition, et je vais y réfléchir mais pour l'instant, du moins ce soir, je pense qu'il vaut mieux que je reste dans ma chambre.

Nanami leva ses mains, reculant légèrement.

- Aucun souci, je ne te mets aucune pression, ne t'inquiètes pas ! C'était une simple proposition, en tout cas pour ce soir.

Il les abaissa, et son ton devint très sérieux.

- Par contre, je la maintiens pour l'avenir. De nous deux, je suis celui qui a un appartement loin du lycée et de ses problèmes, et je pense que si l'on veut avoir un peu d'intimité, c'est le meilleur endroit qui convient. Et je n'ai pas l'intention de t'y emmener uniquement pour qu'on s'y embrasse : je veux que tu le considère comme ta maison aussi.

Malgré son attitude calme en m'expliquant cela, je détectais une rougeur sur ses pommettes alors qu'il terminait sa phrase. S'embrasser hein..

- Je veux dire que puisqu'on s'est mis d'accord sur le fait d'être en couple, il serait logique de vivre ensemble ? Dans un autre cas de figure, je ne t'aurais jamais demandé ça aussi tôt, mais là, comme tu n'as plus vraiment de chez toi... je considère que c'est pas inintéressant ? Enfin je ne sais pas. Qu'est ce que tu en penses ?

Je souris, secouant la tête pour le rassurer. Je me doutais qu'il ne pensait pas à mal et essayait de me mettre le plus à l'aise possible. Il n'avait pas tort d'ailleurs, je n'avais plus d'appartement depuis que mon pouvoir s'était déclenché et avait détruit toute ma vie.

- Oui. Je suis d'accord, Hic. Je n'ai jamais douté de ta bonne foi, je suis juste totalement surprise et j'ai uniquement besoin d'un peu de temps pour digérer. Tu avoueras quand même que me dire que tu m'aimes, puis m'embrasser, Hic, et enfin me proposer de vivre avec toi en moins d'une heure, ça fait beaucoup pour quelqu'un qui n'avait jamais rien vécu sentimentalement, non ?

Je ne pus retenir un rire nerveux, entrecoupé de hoquets de plus en plus forts.

- En plus, Hic, tu viens de me dire que tu refusais, Hic, d'être en couple et là tu me dis l'inverse, puHIcs, tu me demandes de vivre avec toi ? C'est assez cocasse, avoue ! Hic.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Where stories live. Discover now