Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

chapitre 16 Discussion

La réunion pour décider de comment me tuer publiquement débuta.

Nous étions tous réunis, moi, Yaga, Shoko, Panda et Nanami, autour d'une table et d'un thé pour concevoir un plan réaliste. Parmi les contraintes avancées : ne pas laisser de corps reconnaissable, soit ne pas en laisser du tout, soit en trouver un et le défigurer assez pour qu'on ne puisse pas comprendre que ce n'était pas moi. Il fallait aussi que ma mort soit visible, avec des témoins, pour confirmer, ou bien des preuves vidéos. Enfin, il fallait que le plan utilise le moins possible d'énergie maudite, histoire d'éviter d'attirer des éléments perturbateurs trop curieux. Le plus simple serait le mieux.

La discussion était menée tambour battant, chacun ayant une idée plus ou moins loufoque, et contre-argumentait à chaque théorie avancée. J'avançais mon idée, qui m'était venue après ma discussion avec Yaga.

- Ok, mon plan est simple. D'abord, je fais semblant de m'échapper d'un kidnapping dans la rue. Je cours vers la police qui n'est pas loin, et quelqu'un, déguisé pour ne pas être reconnu, me poursuit et me tire dessus, avec un flingue à blanc bien entendu. Je m'écroule et rampe entre deux voitures sur le bas côté, et la personne vient me finir en me tirant dessus une nouvelle fois. Puis iel s'en va, et pendant que ce temps , je me glisse sous la voiture, pour passer par la bouche d'égout et m'éloigner, tandis que la voiture explose, avec un cadavre à l'intérieur.

Shoko rigola en entendant mon plan.

- Mais Molly, on avait dit simple pourtant ?

Yaga rajouta une couche :

- Et pourquoi la voiture exploserait ?

- Parce qu'iel aurait tiré dans le réservoir ? répondis je.

- Molly, on est pas dans un film enfin ?! Où veux tu qu'on trouve un cadavre, un flingue et une voiture à exploser dans un lieu public et à côté de la police ?

- Pour le cadavre, je peux le fournir, hélas. coupa Shoko, levant brièvement la main. Il est arrivé hier.

Elle regarda rapidement Nanami, qui baissait les yeux et ne participait pas. C'était une "bonne nouvelle", d'avoir un corps à disposition. Je réfléchirais aux conséquences éthiques plus tard. Pour l'instant, j'étais dépitée que mon plan ne soit pas accepté, même si je me doutais que la partie logistique aurait été compliquée à mettre en œuvre.

Yaga reprit avec son idée :

- Un suicide pourrait marcher. Imaginons que tu te jettes d'un pont après avoir discuté vainement avec un passant, ou mieux, un policier. Il te voit disparaitre dans l'eau, et la disparition de ton corps ne sera pas questionnée.

- Pourquoi pas ! Mais comment je fais pour survivre à la chute, si le pont est suffisamment haut pour que je meures sur le coup ?

- On te mets des brassard ? Panda éclata de rire à sa blague nulle.

- Très drôle.. Je ne maîtrise pas assez mon propre pouvoir pour survivre à l'impact. Et même si quelqu'un me rattrape juste avant, il faudrait quand même qu'il y ait un "plouf " ! On fait comment alors ?

- Et Gojo n'est pas disponible, en effet, ça ne fonctionnera pas. Yaga fronça les sourcils.

- L'entrepôt abandonné, celui qui n'est pas loin du laboratoire détruit. Nanami avait pris la parole, empli de lassitude.

Nous le regardâmes tous, car il était resté silencieux un moment. Il continua son explication en me fixant.

- Il y a une ancienne entreprise qui a fait faillite et que personne n'a reprise. La rue devant a des caméras de surveillance, mais pas l'entrepôt, et il y a beaucoup d'angles morts. On pourrait faire semblant de te tuer là bas, devant les caméras, avec assez d'indices pour qu'on te reconnaisse dessus. Puis on traîne ton cadavre au loin, avec une belle trainée de sang et on le fait disparaitre. Il suffira ensuite de provoquer un petit accident pour que les agents vérifient les caméras et voilà.