Chapitre 51

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Mon cœur tressauta en réalisant ce qu'il venait de me dire : mes sentiments étaient partagés ?? Je n'arrivais pas à y croire, je ne m'y attendais absolument pas et j'étais totalement abasourdie. Ma poitrine était un maelstrom d'émotions et j'arrêtais de respirer momentanément, trop surprise par le choc. Mes mains se posèrent sur les siennes qui tenaient mes joues tandis que je le fixais dans les yeux, incrédule. Je commençais à voir des étoiles, je repris donc ma respiration dans un souffle tremblant et le quittai du regard. C'était trop pour moi finalement. Je m'asseyais sur le banc qu'il avait quitté, avant de relever la tête.

- Pfiou. Je ne m'attendais pas à ça. Je ne sais pas quoi dire ni comment réagir, pour tout t'avouer je n'arrive même plus à réfléchir actuellement.. tu m'as grillé les quelques neurones qui me restaient avec ta déclaration soudaine.

Nanami s'accroupit pour être à ma hauteur et me prit les mains.

- Je ne voulais pas te perturber autant, excuse moi. Je voulais simplement t'expliquer pourquoi j'avais réagi ainsi et .. bref j'avais trop de choses sur le cœur pour ne pas les exprimer.

Il pressa mes mains dans les siennes, les englobant d'une poigne ferme mais délicate.

- T'avoir vu mourir devant mes yeux m'a vraiment fait du mal. Je n'ai pas pu dormir la nuit dernière tellement j'étais inquiet, et j'ai surveillé ta porte toute la nuit parce que je n'arrivais pas à croire que tu sois bien vivante. J'ai longuement réfléchi et je suis parvenu à la conclusion que je devais absolument te révéler mes sentiments. Je n'allais pas gâcher cette seconde chance inespérée parce que j'avais peur de ta réaction.

Il me fit un sourire magnifique et posa à nouveau sa main sur ma joue.

- Je n'en reviens toujours pas. Je ne sais même pas de quoi j'avais peur puisque tu as eu le courage de me dire que tu m'aimais. Deux fois. Tu es incroyable.

Mes yeux se mirent à pleurer en entendant ces mots. Tout le stress qui pesait sur mes épaules retombait, et savoir qu'il voulait bien de moi me rassurait à un point inimaginable. Je pleurais littéralement de joie. Cela me changeait, pour une fois. Je me sentais encore épuisée, mais j'étais heureuse : j'étais libre de l'aimer et il partageait mes sentiments !
J'essuyais mes larmes avant de demander timidement :

- Alors.. comment définir notre relation maintenant ?

Nanami me regarda, embarrassé, une légère rougeur colorant ses joues.

- Je ne sais pas. C'est en fonction de toi, je ne te forcerai jamais pour quoi ce soit et je dois t'avouer que je ne suis pas un expert dans les relations sentimentales... Mon travail d'exorciste m'empêche d'établir une relation sérieuse avec quelqu'un, et je dois t'avouer que si j'ai tant tardé à te dire que je t'aimais.. c'est principalement parce que je refusais d'être en couple.

J'eus un coup au cœur en entendant cela. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit réticent, surtout après une telle déclaration. Il me rassura pourtant.

- Ce n'était pas parce que je ne voulais pas m'engager ou autre. Désolé, je sais que dit ainsi ça paraît égoïste, mais j'ai déjà vécu le fait de perdre quelqu'un de très cher, et l'idée de revivre cette souffrance me terrifie. C'est pourquoi je me suis tenu loin de toute romance ces dernières années, préférant rester seul plutôt que d'avoir peur que mon ou ma partenaire meure en mission. Et ça vaut aussi pour moi, je ne suis pas immortel et j'ai plusieurs fois faillit y passer. Je ne souhaite à personne de rentrer pour découvrir que l'autre est mort.

Mon cœur se serra en comprenant ce qu'il craignait. Il faut dire que des pensées similaires m'avaient traversé l'esprit plusieurs fois, même si dans mon cas c'était la peur de le tuer moi même qui m'avait terrorisée. Nous étions tous les deux au même point, trop terrifiés à l'idée de voir disparaître l'autre pour s'imaginer simplement vivre heureux ensemble. Et ma mort avait à la fois confirmé cette inquiétude tout en révélant une autre chose, que Nanami exprima clairement :

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant