Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 40 Fuite

Je quittais les lieux pour regagner le centre ville, repartant pour une bonne heure de marche. Mon désastreux sens de l'orientation fit que je me perdis rapidement et tournais un moment dans un quartier inconnu, mais très animé avec restaurants et bars emplis de monde. Je finis par reconnaître un endroit, et m'y dirigeai, avant de comprendre que ce supermarché m'était familier parce qu'il s'agissait de celui où j'avais fait les courses avec Nanami. J'étais donc dans son quartier et pouvait potentiellement le rencontrer par hasard. Je fis demi tour aussi sec et m'empressai de fuir, je n'avais pas erré pendant presque deux jours pour tomber sur la personne que je voulais précisément éviter ! Je me remis à souffler après m'être bien éloignée, et cherchai un hôtel où passer la nuit. La solution n'était que temporaire, et il allait falloir que je me prenne une décision pour la suite, car mes finances s'amenuisaient. La proposition de Geto redevenait intéressante, après réflexion, et malgré le fait que je sache qu'il n'était pas bien vu. Nanami m'avait dit qu'il avait pété une durite mais n'avait pas plus détaillé, du moins, je ne m'en souvenais plus.. Ca ne devait pas être si grave ? Il était venu me parler, et il avait l'air sympathique, en plus d'être beau garçon.. Je pouvais peut-être lui faire confiance ? 

Non.

Je me voilais la face, et je le savais parfaitement. Je ne pouvais pas fuir le lycée indéfiniment, et encore moins Gojo. C'était d'ailleurs étonnant que personne ne se soit encore lancé à ma poursuite, et que j'aie pu errer tranquillement pendant deux jours. A croire qu'ils n'étaient pas au courant, ou que je n'étais pas si importante que cela, ce qui m'arrangeait. Il fallait que..

- Molly !

Perdue dans mes pensées, je réagis spontanément en relevant la tête et disant :

- Oui ?

Au milieu de la foule qui s'éparpillait devant les commerces de la rue, je distinguai la silhouette de Nanami qui se détachait d'une tête parmi les gens. Il me fixait du regard, et je réalisai que c'était bien lui. Merde ! Je me détournai aussitôt et fuis dans la rue parallèle plus calme, espérant le semer en empruntant des chemins de traverse. Je me mis à courir, évitant les détritus laissés en plan dans les rues moins fréquentées, et parce que le quartier devenait de plus en plus mal famé à mesure que je progressais. Je continuais en marchant, victime d"un point de côté, lorsque j'aboutis dans une impasse. Les murs d'un entrepôt sale formaient un cul de sac, et je devais revenir sur mes pas pour en sortir. En me retournant, je découvris alors que j'étais suivie, mais pas par Nanami. Un homme en costume cravate me déshabillait du regard, et voyant ma peur, m'adressa un sourire pervers. Ce salaud m'avait vue fuir et prit en chasse, espérant que je me perde. Il avait réussi à me coincer dans un endroit perdu, seule. Il s'approcha à pas de loup, tandis que je me décalais en diagonale pour garder une distance entre nous, qu'il s'efforçait de réduire.

Dommage pour lui, je savais me bastonner maintenant, et j'étais persuadée qu'il n'était pas à son coup d'essai. Il avait déjà dû coincer d'autres victimes avant moi, il semblait trop organisé pour une première fois. Il était donc temps de lui foutre une bonne raclée, histoire de lui faire passer l'envie à tout jamais. 

J'arrêtais de fuir et lui fis mon plus beau sourire de psychopathe. Puis serrai les poings et attendis qu'il se rapproche.

Lorsque je me redressai, du sang goûtait de mes poings et mon souffle était rauque. L'hom.. le prédateur était affaissé en un petit tas pitoyable, pleurnichant dans son ensemble tout froissé. Ça faisait du bien de passer sa colère sur quelqu'un ! Je respirais librement l'air, fermant les yeux pour savourer l'instant, quand j'entendis à nouveau des pas. Je les rouvris d'un coup pour observer Nanami, qui affichait un air inquiet.

- Que s'est il passé ? Tu es blessée ?  

Je répondis avec un sourire :

- Non, tout va bien, ce n'est pas mon sang. Dis donc, t'es vraiment un bon professeur, je l'ai éclaté en deux deux ! Je n'aurais jamais réussi avant ! Merci !