Chapitre 66

63 3 11
                                    

Je restais comme deux ronds de flan à fixer le téléphone depuis lequel j'entendais ma mère brailler. Nanami était tout aussi éberlué que moi, mais fût le premier de nous deux à réagir. Il se releva, et je suivis le mouvement, me redressant bien droite avant de parler.

- Allô ?

Ma voix était rouillée après tous ses efforts physiques et je rougis d'un coup, réalisant que ma mère m'avait interrompue en pleine partie de jambes en l'air, que j'étais encore nue sur le canapé avec mon amant tout autant habillé que moi, et qu'il me fallait maintenant prendre une voix normale pour faire comme s'il ne s'était rien passé.
Je me raclais la gorge pour l'éclaircir et me donner du courage.

- Allô, maman ? Vous êtes où exactement ?

Elle poussa un soupir excédé.

- Et bien tu ne m'écoutes pas ? Je viens de te le dire, à l'aéroport ! On t'attend là bas, je ne sais pas où tu habites !

Mon humeur s'adapta à la sienne et je fronçais les sourcils, ma voix se durcissant.

- Oui bah j'avais entendu, je voulais savoir à quel aéroport tu es ! Celui de Haneda ou de Narita ? Je ne peux pas deviner lequel est le bon !

- Parce qu'il y en a plusieurs ? C'est n'importe quoi...

- Maman, Tokyo est une métropole enfin ! Elle condense pratiquement toute la population Japonaise, bien sûr qu'il y a plusieurs aéroports ! Je ne comprends pas que tu ne le saches pas, depuis le temps que tu voyages, tu devrais pourtant !?

Je l'entendis grommeler et sa voix sembla s'éloigner.

- Oui bon.. chéri, on est où ? Tu.. hein ?

Il y eut du bruit, un échange de mains et j'entendis la voix tranquille de mon père.

- Allô, ma fille ? Tu vas bien ? Nous sommes à Haneda, dans le terminal 2, et je ne sais pas par où aller, ni comment sortir ! Tu peux venir nous récupérer ?

- Oui, ça va. Mais vous ne pouviez pas me prévenir avant que vous arriviez, au lieu de me surprendre ainsi ? J'étais.. occupée.. il aurait été plus simple de me dire quand vous comptiez arriver, je vous aurais attendue là bas directement !

Je me rasseyais sur le canapé en soupirant.

- Bon, c'est pas grave. Je vais venir vous chercher, sortez de l'aéroport et trouvez vous un restaurant où vous poser, ça va me prendre un moment avant de pouvoir vous récupérer, il y a beaucoup de circulation.

Mon père me rassura, un sourire dans la voix que je devinais malgré la distance :

- Ne t'en fais pas ma chérie, on t'attend. Je vais calmer ta mère et lui expliquer. Bisous, à tout à l'heure !

- Bisous.

Je raccrochai, puis regardais Nanami en clignant des yeux, encore abasourdie par ce qu'il venait de se passer. La réalité me frappa : mes parents étaient là ! Ils étaient venus ! J'allais pouvoir leur tirer les vers du nez en direct ! Ma mère ne pourrait plus m'échapper ! Je me relevais en sursaut pour faire les cents pas autour du canapé et d'un Nanami éberlué, qui remettait ses chaussettes cul nu. Je réfléchissais profondément aux implications créées en tournant, mais mon stress et mon excitation mélangés ne firent pas bon ménage et je finis par lui rentrer dedans, le faisant basculer la tête la première sur la canapé. Le pauvre termina enfoui dans les coussins, les fesses en l'air dans une posture ridicule et je m'arrêtais, soudainement distraite de ma réflexion par cette vue.. particulière. Un réflexe idiot me pris, c'était trop tentant en même temps : je lui claquais les fesses en criant :

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant