Chapitre 87

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Gojo m'attendait adossé à un arbre, et se redressa alors que je ressortais de la barrière. Sa posture m'indiquait qu'il était quelque peu inquiet, et son empressement à me rejoindre me le confirma.

- Alors ? Tu t'en es bien sortie ?

Je hochais la tête simplement.

- Ouais, j'ai récupéré ce truc après qu'elle ait disparu.

Je lui montrais la longue tresse que j'avais enroulée autour de mon avant-bras afin d'éviter qu'elle ne traine par terre. Je préférais éviter qu'elle ne rentre en contact avec d'autres trucs, de peur de déclencher des problèmes. Ça restait un objet maudit avec une quantité douteuse d'énergie. Gojo l'observa minutieusement, puis scruta mon visage et me tourna autour avant de me fixer, son bandeau levé, le regard suspicieux.

- Et ? Que s'est-il passé à l'intérieur ? Le fléau est éliminé ?

Je lui expliquais en détail notre conversation et les infos que j'en avais retiré. Il renifla en entendant la partie sur la possession, et soupira alors que je concluais mon récit.

- Bon, tant mieux.. je ne m'attendais pas à ce que ta mission se déroule ainsi, mais si tu t'en es sortie sans égratignures, c'est bon. Je n'étais pas vraiment inquiet pour toi mais, bref..

Je haussais un sourcil étonné.

- Ne fais pas cette tête, j'ai le droit de m'inquiéter pour toi, moi aussi. Tu es mon amie. Et je préférerais que tu rentres vivante des missions que je te confie.

Un boule de chaleur se forma dans ma poitrine en l'entendant, et je cachais mon émotion en lui tapant l'épaule avec rudesse. Enfin, j'aurais aimé, mais avec son Infini, je me retrouvais à taper l'air autour de lui puis à regarder ma main stupidement.

- T'aurais pu le désactiver quand-même !

- Pas tant que la tresse cheloue que tu tiens reste dans tes mains. Je ne baisse pas ma garde autour d'objets maudits, j'ai appris la leçon durement il y a quelques années.

Il frotta une marque claire sur sa gorge discrètement, avant de rejoindre la voiture pour revenir à l'école. Je le rattrapais, car je n'avais pas fini de parler.

- Un instant. Que savais-tu exactement sur ce qui m'attendait à l'intérieur ?

Gojo s'était arrêté, et malgré son bandeau et son air idiot habituel, je détectais un soupçon de crainte derrière son sourire. J'avais appris à le lire plus facilement que Nanami, peut-être parce qu'on se ressemblait un peu.

- Pas grand chose, c'est ce qui m'inquiétait. Je suis allé vérifier avant si tu étais capable de gérer mais je n'ai rien vu à l'intérieur, ni découvert le fléau. Elle devait se cacher j'imagine.. .

- Elle m'a dit être une waraionago. Comme si j'étais censée savoir ce que c'était... .

- C'est le nom d'un Yokai, un monstre du folklore japonais. D'habitude les fléaux ne sont pas issus de notre mythologie, mais les souffrances humaines sont banales et intemporelles, et il n'est pas inhabituel de découvrir un lien entre les deux. De mémoire, les waraionago sont des fantômes vengeurs de femmes assassinées. Ça expliquerait pourquoi elle ne s'est montrée qu'à toi, puisque tu n'es pas sa cible principale, et que je ne l'ai pas vue : je suis trop puissant pour qu'elle prenne le risque de m'attaquer. Elles tuent habituellement leurs victimes en les étouffant avec leurs cheveux.

Je comprenais beaucoup mieux désormais.

- Haaaan d'accord. D'où ses cheveux hyper longs et son air renfrogné. Elle m'avait l'air presque humaine autrement, et c'était bien la première fois que j'étais confrontée à ce genre de fléau.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant