Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 41 Entrainement

Je repris le cours de ma vie à l'infirmerie comme si de rien n'était, puisque personne n'avait remarqué ma disparition. Je ne m'étais absentée que 2 jours, et avec mon antécédent dépressif, aucune question n'avait été posée à mon sujet, me reposer chez Nanami ayant suffit comme justification. Shoko était ravie de me retrouver et je continuais à soigner les élèves et à étudier. Seul Nanami avait changé et passait moins souvent me voir : nous nous étions éloignés l'un de l'autre, à mon grand regret. Je n'y pouvais cependant rien, car j'étais la cause de sa peur : j'avais l'impression qu'il me fuyait et je me sentais terriblement coupable. Il m'avait tant aidé et pourtant j'avais fini par le traumatiser. Je me détestais pour cela, et décidais d'empêcher qu'un tel incident recommence : il était temps pour moi de reprendre l'entrainement avec Gojo. Cela devait faire presque trois mois qu'il m'avait laissée en plan dans la forêt, faute de progrès de ma part et parce que je refusais d'utiliser mon pouvoir. J'allais enfin lui montrer une évolution, et comme l'avait senti Nanami, c'était la première étape pour maîtriser "l'attaque" que j'avais libérée spontanément face aux fléaux. Je ne savais pas comment nommer cette décharge d'énergie soudaine qui rasait tout sur son passage sans que je ne puisse la maîtriser, mais mes poings déstructurant avaient le même effet dans un champ d'action plus réduit. Il me restait à comprendre comment appliquer la même technique mais sur une plus grande envergure. C'est là que Gojo devenait nécessaire : j'avais besoin d'un professeur qui pourrait survivre à mes tentatives, et qui au cas où je perdrais le contrôle, pourrait gérer la situation. 

Je le coinçais quelques jours plus tard, après d'infructueuses recherches : il était très occupé avec ses élèves et ses autres missions. Après avoir expliqué mon problème, passant sous le tapis l'incident avec Nanami qui avait stoppé mon entrainement, il accepta et me donna rendez-vous le lendemain pour observer ma nouvelle capacité. Il semblait ravi que j'aie repris mes recherches sur la partie "attaque" au lieu de tout miser sur le soin comme je l'avais dit auparavant. J'étais une femme inconstante, mais j'assumais.  

Nous nous retrouvâmes dans la forêt de l'école, comme d'habitude, car isolée du reste pour m'entrainer. Gojo semblait de bonne humeur, et claqua dans ses mains dès que j'arrivai.

- Allez, montre moi ta nouvelle technique !

Je n'y allais pas par quatre chemins : je déposai mes affaires puis activai mes poings et dégommai l'arbre le plus proche (désolé) en un instant. Une pluie de feuilles me recouvrit tandis que l'arbre s'écroulait dans un fracassement tonitruant. Je lançais un regard de défi à Gojo, en mode "alors ? " et il me sourit :

- Très impressionnant ! C'est ce que tu as utilisé durant tes dernières missions ?

- Oui, à partir de celle avec Maki et l'enfant zombie. J'ai pris le temps de comprendre comment le maîtriser et j'y arrive de plus en plus facilement maintenant. Le problème, c'est que je ne peux m'entrainer que contre des objets inanimés ou des petits fléaux, qui peuvent être détruits sans problème. Par contre, des êtres humains .. je préfèrerais éviter, j'ai suffisamment de morts à mon actif. 

- Je vois. Bon, essaie de m'attaquer avec, histoire que je découvre ce qu'il en est !

Je le fixais, puis lui courus dessus. Il ne plaisantait pas, moi non plus, et j'avais bizarrement confiance en lui pour y survivre. Plus je devenais forte en m'améliorant et plus je découvrais à quel point les exorcistes autour de moi étaient puissants, et bien plus compétents que moi. Gojo irradiait une énergie occulte incroyable dont je n'avais commencé à saisir l'étendue que récemment, étant trop inculte avant pour voir à quel point il surpassait tout le monde. La plupart des élèves aussi avaient un très bon niveau, et rares étaient ceux qui revenaient en mauvais état de mission. En même temps, aucun ne portait en eux une malédiction qui empirait chaque situation en attirant des fléaux plus meurtriers les uns que les autres...