Chapitre 34 Discussion

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Ma tristesse monta par vagues, chacune plus dévastatrice que la précédente et mes efforts pour garder une contenance s'effondrèrent. Mes pleurs étaient silencieux et coulaient en un flux ininterrompu le long de mes joues. Je ne sentais pas le soulagement qu'induisait une bonne crise de larmes, quand on lâche enfin les vannes sur nos émotions, mais seulement une tristesse infinie.

Cette fois, j'étais bien plus brisée qu'avant. 

Nanami le remarqua, et me serra contre lui. Nous restâmes ainsi un long moment, en silence, lui me caressant la tête tandis que je laissais mes émotions tourbillonner. J'étais complètement en train de craquer et je n'arrivais plus à faire face à ma réalité. Au bout d'un moment, nous nous déplaçâmes vers le canapé, où je m'allongeais, complètement épuisée. Je pleurais toujours sans discontinuer, et je remarquais que j'avais mouillé son tablier. Heureusement qu'il le portait. Nanami me regardait avec empathie, et me parla après une plage de silence seulement entrecoupé par mes reniflements.

- Que s'est il passé ? 

Je pris un moment pour rassembler mes sentiments en une idée cohérente.

- Je.. j'en peux plus. J'arrête.

Je me crispais en disant cela, et me mis à pleurer plus fort, de gros sanglots cette fois. 

- Je..j'ai.. ja-jamais voulu être ici.. c'est horri-rible, j'en ai marre de me faire tuer.. et l'enfant d'hier.. il est mort devant mes yeux.. j'a-j'arrive pas à l'oublier. 

Il me prit la main tout en m'écoutant, et tenta de me calmer en murmurant, mais je continuais sur ma lancée, j'avais trop de choses sur le cœur. 

- Quand est ce que ça va s'arrêter ? Je peux plus prendre de nouvelles révélations, j'ai plus la force mentale nécessaire. Je comprend rien à ma vie maintenant, et je suis tellement seule ! Je veux mes parents ! Je veux qu'ils me serrent dans leur bras et me disent que ça ira, que c'est un mauvais rêve et que tout va rentrer dans l'ordre. Que je n'ai jamais tué qui que ce soit, que je ne porte pas une malédiction ou je ne sais quoi, que j'ai rêvé tout ces monstres... 

Je repris ma respiration entre deux sanglots plus espacés, m'exprimer me calmait un peu.

- Je veux me rouler en boule et disparaître. J'ai tellement mal au cœur que j'ai presque envie d'en finir, mais mon putain d'instinct de survie me retient. Ca fait des semaines que j'ai une boule au ventre constante, que je me réveille en nage et le coeur qui bat après avoir fait des cauchemars. La journée, j'essaie de progresser, de me distraire en pensant à.. 

Je m'arrêtais d'un coup, avant de dire que je pensais à lui et que ça m'allégeait l'âme un peu, tout en me stressant car l'amour est terrifiant lorsqu'on ne sait pas s'il est partagé.

- Non, rien .. bref, ça ne suffit pas à me distraire. Je n'avance à rien et je m'enfonce de plus en plus, et hier, ça a été la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je peux pas accepter de voir un enfant mourir sans rien faire et me dire que ça ne sera peut-être pas le seul. Je n'ai jamais voulu vivre ça. Je suis pas faite pour sauver les gens, je ne sais que tuer ou être inutile.. Gojo n'aurait jamais dû me ramener ici.

Nanami me coupa.

- Ne dis pas ça. Mais je comprends ce que tu endures. Yaga demande à chaque élève avant qu'il entre au lycée s'il est sûr de son choix, car être exorciste, c'est faire face à la mort et a de nombreuses situations douloureuses. Dont beaucoup de sacrifices que peu de personnes peuvent faire. Moi même, j'ai quitté les exorcistes parce que je n'y arrivais pas.

Il me serra la main.

- Toi qui n'a pas eu le choix, c'est complètement normal de te sentir perdue. Tu ne connais le milieu que depuis deux mois à peine, et tes expériences sont toutes négatives, hélas. J'aimerais te dire que tu peux partir maintenant, et retourner à ta vie d'avant mais ce n'est pas possible pour l'instant. Ça ne veut pas dire que c'est impossible à l'avenir ! Je pense que d'ici un an ou deux, tu devrais pouvoir quitter le monde de l'exorcisme sans que ça te porte préjudice donc ne perd pas espoir. Il faut que tu tiennes jusque là.

Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")Où les histoires vivent. Découvrez maintenant