Seule reste la poussière (OC X Nanami Kento, "Je")

Chapitre 64

Le trajet de retour dans la voiture me permit de souffler. C'était bien la première fois qu'une de mes missions se déroulait sans accroc alors qu'elle avait tout pour capoter. J'étais encore étonnée qu'il n'y ait pas eu d'explosion ou de fusillade. Avec ma chance et ma malédiction, c'était pourtant une possibilité mais heureusement pour nous, nous avions été épargnés. Kento interrompit ma réflexion.

- Tu as fais quelque chose tout à l'heure, non ? Ton visage est différent, plus masculin..  Comment ?

J'avais oublié. Trop obnubilée par la suite des événements, je ne me souvenais plus que j'avais modifié ma figure avec mon pouvoir sans lui expliquer avant que j'en étais capable.. le pauvre avait dû paniquer intérieurement en me voyant ainsi mais son professionnalisme lui avait permis de garder son sang froid. Je remédiais au problème :

- Je me suis dit qu'il fallait que j'intervienne, mais ma voix risquait de me trahir.. et après je me suis rappelée que mon pouvoir me permettait de modifier ce que je voulais ! Donc je me suis débrouillée avec, et voilà ! Attend, je vais me retransformer.

Et aussitôt dit, aussitôt fait. Nanami tourna à nouveau la tête et j'avais repris mon apparence normale. 

- Je te préfère ainsi, en effet. 

Nous arrivâmes tard à l'appartement, fatigués. La journée avait été longue et riche en émotions, même si elle s'était bien déroulée, et je m'endormis rapidement dans ses bras. 

Je repris mes recherches avec les nouveaux éléments le lendemain, essayant de trouver le contact du comptable pour le localiser et ensuite l'interroger. Je ne pouvais malheureusement pas surveiller le café où il allait et risquer de me faire reconnaître par mon ex si jamais ils trainaient ensemble, je laissais donc Nanami gérer cette partie. Il transféra cette mission à une assistante exorciste de l'école que j'avais déjà croisée mais dont j'avais oublié le nom. Nous continuâmes à réfléchir aux raisons que mon ex avait de me tuer. S'il était un truand ou un arnaqueur, c'est donc qu'il avait menti à mon entreprise et s'était fait passer pour le chef de projet d'une autre entreprise qui n'existait pas ! Ce qui expliquait pourquoi je n'avais rien trouvé à son nom sur internet. La nouvelle question étant, pourquoi ? Que cherchait il à obtenir en venant dans mon laboratoire, à travailler avec mes collègues et moi ? Notre projet n'avait rien de révolutionnaire ou de dangereux, ce n'était que de la recherche et développement d'équipements médicaux spécifiques pour des futures chirurgies et de la transplantation d'organes, assez spécifique mais ne valant pas la peine de faire une tentative d'espionnage industriel ! Et surtout, que venaient faire les fléaux dans cette histoire ? C'était la partie la plus compliquée à comprendre pour moi, je n'arrivais pas à relier ces deux éléments, bien qu'il m'ait prouvé par ses paroles qu'il y avait bien un lien. 

Shoko appela sur ces entrefaites, pour nous donner les résultats de ses recherches sur ma généalogie. Je laissais le téléphone sur haut parleur pour qu'on en profite tous les deux.

- Hey, comment ça va ? J'ai des nouvelles par rapport à ton lignage ma grande ! Ta famille paternelle est une descendante d'une petite famille d'exorcistes pas très puissante, mais au moins on a un début de lien ici ! Le problème, c'est que le degré de parenté est trop éloigné pour justifier l'existence de ton pouvoir. Et il ne semble pas y avoir de données sur une quelconque malédiction de leur côté.

Je soupirai, agacée :

- Donc c'est du côté de ma mère, n'est ce pas ? Je m'en doutais !

Shoko prit son temps avant de me répondre.

- A vrai dire, je ne sais pas. Il n'y a aucune donnée du côté maternel et ça m'intrigue pas mal. On a fait jouer les contacts qu'on avait dans les pays voisins pour voir, même si pratiquement tous les exorcistes du monde sont concentrés au Japon, au cas où, mais rien. Je n'aime pas ça, j'ai l'impression que quelque chose cloche et qu'on nous cache des choses.